DON’T NOD – Appel à la grève à partir du Lundi 13 Janvier 2025

Appel à la grève reconductible à Don't Nod à partir du lundi 13 janvier. Sur des tons gris, un bâtiment portant le logo de Don't Nod. Devant le bâtiment, en-dessous du texte d'appel à la grève, trois personnages de jeux Don't Nod dans des postures revendicatives. Au bas à droite de l'image, le logo du STJV.

Constat sur les négociations en cours

Les négociations entre le STJV et la Direction de DON’T NOD autour du PSE n’aboutissent à aucun engagement sérieux pour les salarié·es. Malgré les efforts immenses de la délégation syndicale pour parvenir à un accord, les propositions de la direction restent insignifiantes.

Nous avons tout tenté pour négocier raisonnablement, en supposant la bonne foi de nos interlocutrices.

Aujourd’hui, la date prévue de signature de l’accord potentiel est déjà dépassée et nous n’avons toujours pas eu l’occasion d’aborder des sujets cruciaux, tels que les conditions de départ (indemnité de licenciement, prime au départ volontaire…). Les négociations ont uniquement porté sur d’hypothétiques réductions des départs forcés, desquels la direction entend garder le contrôle total, lui permettant de rester in fine très très proche de son projet initial.

Force est de constater que la Direction n’a qu’un seul objectif, gagner du temps, et ne daigne pas négocier sérieusement.

Le STJV ne signera pas un accord qui entérinerait le projet inique de la direction, même s’il porte une moustache.

Notre appel

Puisque la Direction ne semble pas comprendre les conséquences que représente son projet pour les salarié·es qu’elle voudrait faire partir, mais aussi celleux qui resteraient dans une structure désorganisée aux conditions de travail dégradées, nous appelons à une GRÈVE RECONDUCTIBLE dès le 13 janvier 2025 jusqu’à satisfaction de nos revendications.

Cette grève, votée en AG des travailleur·euses de DON’T NOD, a été massivement plébiscitée (près de 90% des voix). Nous restons soudé·es et motivé·es pour lutter contre ce plan de licenciements, et ne reculerons pas face à l’entêtement de la Direction.

Caisse de grève

Pour soutenir les collègues dans leur combat pour sauver leur emploi, nous avons mis en place une caisse de grève : https://www.stjv.fr/2024/11/mise-en-place-dune-caisse-de-greve-pour-le-mouvement-social-a-dont-nod/

Vous avez déjà été nombreux·ses à donner et à nous laisser des messages d’encouragement, merci infiniment ! <3

Notre combat ne pourra pas se faire sans votre aide.

DON’T NOD – Nouvel appel à la grève le 29 novembre 2024

Quatrième semaine de conflit social à Don’t Nod, et le PSE suit son cours avec son lot désormais hebdomadaire de reports de réunions, et de documents erronés ou non existants, pourtant essentiels au lancement d’un PSE.

La direction ne pourrait pas faire mieux si elle souhaitait encore une fois démontrer la pertinence de ce que le CSE remonte depuis des années, en vain, et de tout ce qui a été relevé dans la lettre ouverte signée par 160 de nos collègues.

APPEL À LA GRÈVE – Vendredi 29 novembre

Il est inacceptable que la direction de Don’t Nod continue de faire entrave au CSE, élu par les employé·es pour les représenter, inacceptable qu’Oskar Guilbert ne participe pas à l’intégralité des réunions de négociation, inacceptable que la direction n’ait pas encore répondu et discuté de chacun des points de la lettre ouverte. 

Inacceptable, enfin, que nous en soyons encore à discuter de ce PSE mortifère au lieu de mettre notre énergie à ce qui pourrait réellement sauver l’entreprise.

Ce que nous voulons

  • Nous exigeons que la direction de l’entreprise réponde et discute de chacun des points abordés par la lettre ouverte, avec l’ensemble des employé·es.
  • Nous exigeons le renoncement immédiat de la direction à ce plan de licenciement irresponsable et injuste.
  • Nous exigeons que les employé·es, qui sont les personnes les plus compétentes, aient désormais voix au chapitre dans toutes les prises de décision.
  • Nous exigeons la présence d’Oskar Guilbert dans les négociations, qu’il assume ses responsabilités de PDG.

Ce n’est pas un futur, mais une lente agonie pour Don’t Nod que ce plan à la découpe, qui sans remise en question de la part de la direction ne pourra que se reproduire dans les mois qui viennent. N’en déplaise à Oskar Guilbert et Julie Chalmette, Don’t Nod c’est nous, employé·es, et c’est ce n’est qu’en restant toustes ensemble que nous pourrons sauver l’entreprise.

Nous appelons nos collègues à poursuivre la mobilisation par une journée de grève ce vendredi 29 novembre.


Caisse de grève

Vous le savez peut-être déjà, nous avons mis en place une caisse de grève pour soutenir le mouvement, et en priorité nos collègues les plus précaires.

Depuis son lancement, vous avez été nombreux·ses à donner, et tout autant à nous laisser des messages d’encouragement. Cela nous est aussi nécessaire que précieux, et nous ne pourrons jamais vous remercier assez.

Cependant, la direction nous oblige à durcir le mouvement et cela ne pourra se faire sans votre générosité.

Si vous y consentez, vous permettrez à davantage de nos collègues de pouvoir lutter pour la défense de nos emplois et pour rappeler à la direction du studio que la responsabilité de ses choix de gestion stupides n’est pas à chercher du côté des employé·es.

Par avance, merci infiniment pour votre don qui a une valeur bien plus grande encore que son montant. Il participera à permettre aux employés de défendre leur emplois et nous l’espérons, d’améliorer la situation des travailleuses et travailleurs du jeu vidéo dans une industrie qui se déshumanise peu à peu. Votre don est un acte de soutien militant.

Don’t Nod : nouvel appel à la grève le 22 novembre 2024

Il y a deux semaines, 160 employé·es de Don’t Nod avaient signé et envoyé une lettre ouverte à la direction du studio. Depuis, la direction a choisi d’ignorer complètement les constats formulés, pourtant clairs.

Le PDG de Don’t Nod, Oskar Guilbert, a explicitement refusé d’aborder le sujet malgré les demandes répétées des employé·es lors d’un espace d’échange mensuel où il a préféré lire un texte écrit à l’avance à toute l’entreprise, précisant au passage que « les temps sont durs pour tout le monde ici, et moi en particulier » et rejetant toujours l’idée de participer aux réunions de négociation du PSE.

Appel à la grève ce vendredi 22 novembre

Après trois semaines de conflit social, la direction de Don’t Nod refuse donc en bloc tout dialogue avec nous, employé·es. On nous conseille à la place « d’ouvrir nos chakras », et d’être « tourné-es vers l’avenir ». Mais quel avenir, avec 69 collègues en moins et une industrie du jeu vidéo en crise ?

Julie Chalmette, Directrice Générale Adjointe, a de son côté pris la parole pour indiquer « ‘Virer des gens’, personnellement c’est un terme que je déteste. » Ça tombe bien, nous aussi !

Ce que nous voulons

  • Nous exigeons que la direction de l’entreprise réponde et discute de chacun des points abordés par la lettre ouverte, avec l’ensemble des employé·es.
  • Nous exigeons le renoncement immédiat de la direction à ce plan de licenciement irresponsable et injuste.
  • Nous exigeons que les employé-es, qui sont les personnes les plus compétentes, aient désormais voix au chapitre dans toutes les prises de décision.
  • Nous exigeons la présence d’Oskar Guilbert dans les négociations, qu’il assume ses responsabilités de PDG.
  • Nous l’avons dit, et la direction nous le démontre par son incapacité même à se remettre en question : ce projet de PSE est absurde, violent, et ne permettra pas de sauver l’entreprise.

Nous appelons nos collègues à poursuivre la mobilisation par une journée de grève le vendredi 22 novembre.

Caisse de grève

Contrairement à notre employeur, nous ne pouvons pas faire payer nos dettes par d’autres. C’est la raison pour laquelle nous faisons appel à la générosité de ceux et celles qui souhaitent nous soutenir en contribuant à notre caisse de grève.

Ainsi, nous avons mis en place une cagnotte en ligne.

Si vous y consentez, vous permettrez à davantage de nos collègues de pouvoir lutter pour la défense de nos emplois et pour rappeler à la direction du studio que la responsabilité de ses choix de gestion stupides n’est pas à chercher du côté des employé·es.

Afin de procéder en toute transparence voici la manière dont nous souhaitons utiliser cet argent :

  • Pour les personnes précaires qui demandent le soutien de la caisse de grève, il sera compensé leur salaire net par jour de grève (jusqu’à un maximum de 100 €/jour de grève)
  • Pour le cas plus général, nous répartirons équitablement les montants soulevés au pro rata des jours de grève déclarés (toujours dans la limite de 100 €/jour de grève)
  • Les jours de grève sont déclaratifs, nous n’imposons pas à quelqu’un de réclamer le montant maximum
  • Si le montant était trop faible, le STJV peut abonder la caisse de grève pour garantir un montant décent à toustes
  • Si à la fin du mouvement de grève des fonds restaient après répartition, ceux-ci seront reversés à la caisse de grève nationale du STJV pour servir à d’autres mouvements sociaux dans le futur

Par avance, merci infiniment pour votre don qui a une valeur bien plus grande encore que son montant. Il participera à permettre aux employés de défendre leur emplois et nous l’espérons, d’améliorer la situation des travailleuses et travailleurs du jeu vidéo dans une industrie qui se déshumanise peu à peu. Votre don est un acte de soutien militant.

Mise en place d’une caisse de grève pour le mouvement social à DON’T NOD

La direction du studio DON’T NOD procède actuellement à ce qu’on appelle cyniquement un Plan de Sauvegarde de l’Emploi. Dans la pratique ça veut dire qu’elle a décidé de virer près d’un tiers de nos collègues. Cette même direction a été avertie à de très nombreuses reprises par la représentation du personnel que sa gestion de l’entreprise allait amener à une catastrophe. Maintenant que la catastrophe est là, leur réponse est de faire payer l’addition aux employé·es. Face à cette situation inacceptable, les travailleurs et travailleuses de DON’T NOD se sont déjà mobilisé·es par un débrayage le lundi 28 octobre et une journée de grève le vendredi 8 novembre et souhaitent continuer à lutter pour conserver leurs emplois.

Cependant, et contrairement à l’employeur, celles et ceux qui travaillent pour fabriquer les jeux ne peuvent pas faire payer leurs dettes par d’autres. C’est la raison pour laquelle nous faisons appel à la générosité de ceux et celles qui souhaitent nous soutenir dans notre lutte et permettre de pouvoir continuer à lutter en contribuant si vous le souhaitez à notre caisse de grève. Si vous y consentez, vous permettrez à davantage de nos collègues de pouvoir lutter pour la défense de nos emplois et pour rappeler à la direction du studio que la responsabilité de ses choix de gestion stupides n’est pas à chercher du côté des employé·es.

Pour participer à la caisse de grève, nous avons mis en place une cagnotte en ligne :

Utilisation de la caisse de grève

Afin de procéder en toute transparence voici la manière dont nous souhaitons utiliser cet argent :

  • Pour les personnes précaires qui demandent le soutien de la caisse de grève, il sera compensé leur salaire net par jour de grève (jusqu’à un maximum de 100 € par jour de grève)
  • Pour le cas plus général, nous répartirons équitablement les montants levés au pro rata des jours de grève déclarés (toujours dans la limite de 100 € par jour de grève)
  • Les jours de grève sont déclaratifs, nous n’imposons pas à quelqu’un de réclamer le montant maximum
  • Si le montant était trop faible, le STJV peut abonder la caisse de grève pour garantir un montant décent à toustes
  • Si à la fin du mouvement de grève des fonds restaient après répartition, ceux-ci seront reversés à la caisse de grève nationale du STJV pour servir à d’autres mouvements sociaux dans le futur

Lettre ouverte des travailleur·euses de Don’t Nod à la direction du studio

Nous reproduisons ci-après la lettre ouverte écrite par les travailleur·euses de Don’t Nod, à leur demande. À l’heure actuelle (7 novembre à 12h30), cette lettre a été signée par près de 150 personnes du studio parisien, soit plus de la moitié de son effectif.


Cette lettre s’adresse à la direction de Don’t Nod ainsi qu’à ses salarié·es. Elle a pour but d’expliquer notre consternation vis-à-vis des décisions prises par le studio depuis plusieurs années, qui ont aujourd’hui mené à ce PSE.

Ce plan de licenciement qui prévoit de virer jusqu’à 69 personnes de l’entreprise, la direction le justifie par le « contexte économique difficile de l’industrie » sans se remettre elle-même en question. Or, en tant que travailleur·euses de l’entreprise nous savons que ces échecs sont dus à une succession de manquements et de mauvaises décisions de la direction. Nous tous et toutes alertons sur ces manquements depuis des années, sans que la direction ne nous écoute. Au final, c’est nous qui payons aujourd’hui le prix de ces décisions absurdes avec ce PSE.

Nous, salarié·es de Don’t Nod, sommes absolument contre l’application de ce PSE qui, bien loin de sauver l’entreprise, va en réalité la condamner.

Une spirale de décisions irresponsables 

Folie des grandeurs et stratégie court-termiste

La direction prend des décisions impulsives sans mesure des conséquences et sans vision à long terme :

Réorganisations constantes et contradictoires, annulation de projets en cascade. Depuis deux ans, nous avons assisté à de nombreux départs : directeur général adjoint, directeur de la production, directeur financier, directeur technique studio, business developer, directeur narratif, producteur exécutif, plusieurs game directors, et même dernièrement notre DRH, qui démissionne quelques semaines avant l’annonce de ce PSE après l’avoir nié pendant des mois.

En 2018, la direction de Don’t Nod décide d’entrer en bourse. En 2020 elle crée un nouveau studio à Montréal, en 2021 elle se lance dans l’autoédition, puis dans l’édition de studios tiers. En mai 2022 Don’t Nod annonce 6 lignes de productions simultanées en interne. Comment s’en sortir avec une telle folie des grandeurs ?

Ce chaos stratégique aboutit aujourd’hui à des suppressions d’emplois, dans une période où trouver du travail dans le jeu vidéo est particulièrement difficile.

Pourtant, Don’t Nod profite de financements publics conséquents : CIJV (six millions d’euros par an), CNC, et France 2030 auquel notre PDG a candidaté sans consulter les équipes concernées, pour un projet flou et vide de sens, promouvant notamment l’usage de l’IA générative.

Comment peut-on espérer faire fonctionner l’entreprise avec une direction du studio inconséquente, qui n’apprend pas de ses erreurs, bien qu’ayant déjà vécu un redressement judiciaire en 2014 ?

C’est nous, travailleur·euses, qui en subissons les conséquences malgré nos nombreuses alertes.

Une gestion dangereuse des équipes et des projets

La direction semble lancer des projets sans vision sur le long terme.

Cela cause de nombreux changements de direction des projets, le non-respect des scopes prévus, voire l’arrêt complet de projets. Ces changements incessants provoquent des pertes massives de travail, un épuisement des équipes, et des projets aux airs de créature de Frankenstein.

En février, suite à une enquête Qualité de Vie au Travail et après un rapport d’expertise externe, le CSE de Don’t Nod notait une stagnation du recrutement et une augmentation de la taille des projets. Pire encore, les profils intermédiaires et seniors sont remplacés par des profils juniors, et les contrats proposés de plus en plus précaires. De tout cela résulte une perte de connaissance et de productivité à l’échelle de l’entreprise. 

À l’inverse, les différentes réorganisations et annulations de projets ont parfois provoqué d’importants sur-effectifs sur de longues périodes. Certain·es d’entre nous ont passé plusieurs semaines sans affectation, par exemple suite à la suppression de la ligne Jusant. Des leads se sont retrouvé·es en doublons, et n’ont eu d’autre choix que d’accepter d’être « rétrogradé·es ».

Ces deux dernières années, quatre lignes de productions sur six ont été supprimées à Don’t Nod Paris, dont celle de Jusant. Or, démanteler une équipe, c’est démonter un savoir d’organisation et de compétences non applicables sur d’autres projets, ou à reconstruire entièrement. Pour la ligne de Jusant notamment, faire une suite avec la même équipe et les mêmes technologies aurait permis de surfer sur le succès du jeu, avec un coût largement réduit.

Dans la même veine, les postes « directeur·ices métiers » inter-projets ont été supprimés, portant un sacré coup à l’échange de connaissances et à l’harmonisation des pratiques entre les projets du studio dont iels étaient garant·es.

Le maintien au fil des projets des mêmes personnes aux postes clés mène à une « starification » de ces dernières. Cela débouche sur un manque d’écoute du reste de l’équipe, voire du mépris.

En conséquence, les équipes en pâtissent, les projets prennent du retard et perdent en qualité.

La réalité derrière une façade progressiste

Souffrance au travail

Il semble désormais évident que la direction et sa stratégie d’entreprise font passer la croissance et les profits avant les conditions de travail et la sécurité des emplois, malgré nos avertissements incessants.

Les virages stratégiques et artistiques des projets, voire la fermeture complète des lignes de production, provoquent une perte de sens et de motivation des équipes. Il est impossible de se projeter sereinement sur une production, de s’investir dans de nouveaux projets en sachant que ceux-ci ont toutes les chances d’être annulés.

Les équipes ont dû faire face à un sous-effectif de plus en plus prononcé, puis à la réduction d’évènements collectifs pourtant cruciaux pour un studio en majorité en télétravail. 

S’ajoutent à ça les problématiques de périodes intenses de rendu où les heures supplémentaires s’enchaînent, ou plus généralement une quantité de travail si lourde qu’elle nous laisse en flux tendu permanent.

En parallèle, depuis quelques années, nous observons une précarisation des emplois par la transformation de postes permanents en CDD, freelance et intermittence.

Certain·es salarié·es parmi les plus ancien·nes choisissent de quitter l’entreprise, fatigué·es de ne pas être écouté·es et de ne plus savoir comment rassurer leurs équipes. La direction ne fait rien pour endiguer cette fuite des seniors, n’annonçant aucune volonté d’amélioration des salaires ou des conditions de travail.

Bien qu’une enquête sur les risques psycho-sociaux ait été promise par le PDG il y a 8 mois, la direction s’en dédit alors qu’elle lance un PSE, et se contente de rediriger vers une ligne d’écoute psychologique via un numéro vert, une solution largement insuffisante et impersonnelle.

Culture et valeurs de l’entreprise

La direction s’illustre régulièrement par la grande légèreté avec laquelle elle traite de sujets pourtant très importants, se contentant de formules creuses et de dispositifs de sensibilisation contre les VSS et le racisme complètements désuets. En interne, la direction se cantonne au minimum sur tous les sujets liés aux personnes minorisées, en contradiction avec le message de nos jeux et de l’image publique du studio. 

Nous sommes pourtant encore très loin de la parité, et les femmes sont globalement à des postes subalternes (statut employée plutôt que cadre) et plus junior. Malgré des chiffres affichés proches de la moyenne nationale de 24% de femmes dans l’industrie, on constate une réalité qui diffère au sein des équipes de production, les femmes y étant largement sous-représentées. L’immense majorité des postes clefs du studio est occupée par des hommes, et il n’y a jamais eu une seule femme au poste de game director. Pourtant le studio canadien progresse sur ces sujets sans que ces avancées puissent être transposées à Paris, comme la mise en place du congé menstruel.

Le site web du studio précise pourtant que « Prendre soin les uns des autres est au cœur de tout ce que nous faisons et constitue le thème central de nos valeurs ».

Une direction hors-sol qui n’écoute plus personne

Mépris de la direction envers les travailleur·euses

Bien qu’elle prétende le contraire, la direction n’est pas à l’écoute des travailleur·euses. Elle ignore nos souffrances, répond aux questions qui lui sont posées de manière floue et tente systématiquement de se dédouaner lorsqu’un reproche lui est fait.

En 2023, une enquête en interne montrait qu’à peine 35% des salarié·es étaient en phase avec la direction stratégique. La direction donna pour seule réponse que les salarié·es ne comprenaient pas la stratégie et que cela serait résolu par une énième réorganisation. 

Cet usage constant de la langue de bois ne fait qu’accentuer le manque de transparence vis-à-vis des salarié·es qui ont le sentiment de ne pas être écouté·es, et pris pour des idiot·es.

Par ailleurs, la direction s’offre des cadeaux via des promotions, des primes, des actions ou encore des séminaires luxueux, tandis que, dans le même temps, nos salaires sont ridiculement bas et les contrats de plus en plus précaires.

Sabotage du dialogue social

Le CSE participe également aux remontées de terrain, aussi bien en réunion ordinaire que dans ses avis rendus. Systématiquement, la direction esquive, ou répond à côté avec arrogance, condescendance et infantilisation.

La direction fait comme si le CSE n’existait pas, laissant régulièrement leurs communications et les résultats de leurs informations-consultations pour lettre morte en dépit de l’obligation légale d’y répondre. Leurs autres prérogatives sont régulièrement bafouées ou nécessitent l’argumentation des élues, en particulier dès qu’il s’agit d’informer et consulter sur les sujets impactant les conditions de travail.

Pendant toute la période de l’annonce du projet de PSE en amont de la R1, seul le CSE était capable de répondre avec transparence et sans langue de bois aux salarié·es, alors que la direction pataugeait dans son récit.

Quel avenir pour Don’t Nod ?

Un PSE qui condamne l’entreprise

Le sous-effectif est déjà présent depuis longtemps dans l’entreprise et a même encore été relevé par la dernière enquête QVT. La seule réponse apportée par la direction étant le licenciement de près d’un tiers des salarié·es, cela ne peut être vu que comme une tentative destinée à rassurer les investisseurs.

De plus, cette perte ne se limitera pas à 69 salarié·es car viendra s’ajouter à cela le non-renouvellement des contrats courts en CDD, Freelance et intermittence. Comment espérer pouvoir sortir les projets dans ces conditions sans remettre en question leurs scope ou calendrier ?

Ces licenciements sans aucune autre forme de remise en question de la part de la direction ne font que confirmer sa volonté de continuer sa stratégie actuelle tout en mettant en péril les conditions de travail des salarié·es restants suite à ce PSE. Cela ne peut que déboucher sur d’autres PSE à la suite de ce premier, voire condamner définitivement l’entreprise.

Luttons pour notre Don’t Nod

Don’t Nod est l’une des rares entreprises de jeux vidéo à proposer du télétravail à temps plein, elle a pu proposer par le passé des contrats à durée indéterminée et défend une ligne éditoriale bien plus progressiste que ses concurrents. C’est pour toutes ces raisons que nous souhaitons nous battre afin que les valeurs de l’entreprise puissent un jour être à la hauteur de ses ambitions.

Il est nécessaire que la direction soit à l’écoute des salarié·es, reconnaisse avoir fait des erreurs et prenne enfin ses responsabilités afin de pouvoir apporter des mesures concrètes à tous les points soulevés dans cette lettre ouverte. 

Nous voulons sauver l’entreprise, mais pas au prix de licenciements injustifiés ou de conditions de travail dégradées.


Don’t Nod : appel à la grève le vendredi 8 novembre

Lundi dernier, plus d’une centaine de collègues ont montré leur détermination en débrayant plutôt que d’écouter la langue de bois de la direction. Aujourd’hui, les négociations rentrent dans le vif du sujet : la direction espère virer 69 collègues le plus rapidement possible.

Ce que nous voulons

  • Nous exigeons le renoncement immédiat de la direction à ce plan de licenciement irresponsable et injuste.
  • Nous exigeons que les employé·es, qui sont les personnes les plus compétentes, aient désormais voix au chapitre dans toutes les prises de décisions.
  • Nous exigeons la présence d’Oskar Guilbert dans les négociations, et qu’il assume ses responsabilités de PDG.

Vers une grève meaningful

Notre direction a démontré son irresponsabilité : nous en tirons donc les conclusions qui s’imposent.


Notre direction veut virer 69 collègues malgré des équipes déjà sous-staffées, et s’imagine pouvoir le faire de manière rapide, brutale, et sans contestation.

Elle ose même intimer à la délégation syndicale de ne pas perturber la production des jeux encore en développement.

Mais qui perturbe la production ?

Qui réorganise l’entreprise sans arrêt depuis 2 ans ?

Qui démantèle la ligne de production Jusant après son succès critique ?

Qui impose des ambitions irréalisables à des équipes sous-dimensionnées ?

Qui veut forcer à faire plus qu’avant, avec 30% des gens en moins ?

Don’t Nod, Do Strike

Ce projet de PSE est absurde, violent, et ne permettra pas de sauver notre entreprise.

Nous appelons donc nos collègues à poursuivre la mobilisation par une journée de grève le vendredi 8 novembre.

Appel à la grève pour les entités françaises d’Ubisoft les 15, 16 et 17 octobre 2024

La direction vient d’annoncer sa décision d’imposer un retour au présentiel à hauteur de 3 jours par semaine pour toutes et tous. Ceci sans aucune justification étayée ni consultation du personnel.

Après plus de cinq ans à travailler efficacement dans le cadre actuel de télétravail, nombre de nos collègues ont construit ou reconstruit leur vie (vie de famille, logement, parentalité…) et ne peuvent simplement pas revenir aux conditions précédentes. Notre employeur le sait parfaitement. La conséquence de sa décision sera la perte d’emploi de nos collègues, la désorganisation des productions, et l’augmentation drastique des risques psychosociaux pour ceux qui restent.

Cette décision est annoncée immédiatement après l’échec des négociations concernant l’intéressement. À l’image des négociations salariales obligatoires de février : les propositions de la direction étaient inacceptables, les conditions de négociation étaient lamentables, et la direction est restée sourde aux revendications des différents CSE.

Afin d’exprimer notre colère, nous appelons tou·tes les employé·es d’Ubisoft en France à une première grève les 15, 16 et 17 octobre. Des lieux de rassemblements seront communiqués dans chaque studio pour la journée du 15.

Nous exigeons dans les plus brefs délais :

  • Un accord formel sur le télétravail issu d’une véritable négociation entre direction et syndicats, et non d’une décision arbitraire prise en amont plusieurs mois à l’avance. Qui garantisse à chaque personne de pouvoir choisir librement le nombre de jours à distance et leurs dates, décomptés au mois et non à la semaine.
  • Une augmentation immédiate de tous les salaires, en compensation de la baisse de notre niveau de vie de ces dernières années. Le rétablissement de l’intéressement à 60% des objectifs. La fin de l’inégalité salariale de genre et l’augmentation plus accrue des bas salaires.
  • La prise en compte réelle des avis des employé·es par la mise en place d’un dialogue social digne de ce nom par la direction d’Ubisoft, qui semble confondre dialogue et monologue.

Nous vous rappelons que vous bénéficiez d’un droit constitutionnel de grève, plus de détails ici: La grève dans le droit privé – STJV

Jusqu’à preuve du contraire, les jeux n’existent que grâce au travail des employé·es, et les bons jeux grâce aux bonnes conditions de travail.

Nous invitons nos collègues de tous les pays à se mobiliser également.

Le 14 février, Ubisoft en grève pour des salaires dignes

Ces dernières semaines avaient lieu les Négociations Annuelles Obligatoires portant sur les salaires dans plusieurs entités d’Ubisoft en France, et le STJV était bien évidemment présent. Malgré les efforts concertés des organisations syndicales pour trouver un compromis acceptable, les négociations se sont heurtées à un mur. Prétextant une politique de réduction des coûts purement arbitraire, la direction nous a proposé un budget d’augmentations inférieur à l’inflation, pour la seconde année de suite.

Un système de récompenses bien mal équilibré

Comment corréler ce mépris avec les exhortations de notre PDG à « gagner en agilité et en efficacité » ? Comment pourrions-nous accepter un niveau d’augmentations si bas quand l’entreprise se vante d’un second trimestre « bien au-delà de [nos] attentes », tout en voulant « rendre hommage à l’engagement exceptionnel des équipes » ? Ce système de récompenses nous semble bien mal équilibré.

Réduction de notre niveau de vie : pas un bug, mais une feature

La conclusion s’impose : la réduction de notre niveau de vie, pour les dirigeants d’Ubisoft, ce n’est pas un bug, c’est une feature. Qu’une entreprise qui continue à faire des bénéfices, malgré une direction multi-déficiente, décide de faire payer les employé-es pour augmenter ses profits est tout simplement inacceptable. C’est pourquoi nous invitons en commun avec les autres organisations syndicales de lutte présentes chez Ubisoft à une grève, toute la journée du mercredi 14 février, pour toutes les entités françaises appartenant au groupe Ubisoft.

Si vous vous posez des questions sur les modalités selon lesquelles participer à une grève, vous pouvez vous référer à notre fiche pratique sur le sujet, ou contacter l’une de nos sections dans les différentes entités d’Ubisoft.