Communiqué de la section syndicale STJV d’Ubisoft Montpellier, avec le soutien des sections syndicales STJV d’Ubisoft Paris, Ubisoft Bordeaux, Ubisoft Annecy et Ubisoft Ivory Tower
Des informations ont filtré en externe concernant un ancien employé ayant quitté Ubisoft alors que l’existence d’une enquête interne le concernant était révélée dans la presse. Il est impliqué aujourd’hui sur un projet en « phase d’exploration » en tant que consultant externe. Cette situation soulève des interrogations sérieuses sur la sécurité des travailleurs et travailleuses, particulièrement face aux risques psycho-sociaux. Ces interrogations sont régulièrement remontées depuis plusieurs mois en interne, sans réponse satisfaisante, selon nous, de la part de notre direction.
Nous, membres des sections syndicales STJV d’Ubisoft, apportons notre plein soutien à l’ensemble des salariés confrontés à une situation pouvant les exposer à des risques psychosociaux et les invitons si iels le souhaitent à prendre contact avec nous via les adresses suivantes :
Nous précisons que nous garantirons l’anonymat à tout salarié en faisant la demande.
Votre mobilisation est indispensable pour que nous puissions mettre en place les mesures nécessaires pour préserver votre santé et sécurité.
Cependant, l’enjeu majeur n’est pas le retour d’une personne en particulier, mais la confiance que nous pouvons tous·tes accorder aux processus de signalement interne d’Ubisoft, en particulier dans les cas où ceux-ci n’incluent aucun·e représentant·e du personnel. Quelles garanties avons-nous que demain, d’autres personnes mises en causes ne retravailleront pas avec Ubisoft par des dispositifs similaires ?
Il nous semble plus qu’urgent de revoir ces procédures, et qu’Ubisoft prenne des engagements fermes sur la prévention des cas de harcèlement et s’y tienne.
Il est vital de sortir de la croyance selon laquelle des personnes seules sont indispensables à la réalisation d’un projet.
Plus que jamais : les jeux sont le fruit du travail collaboratif des travailleur·euses, et non le fait d’un ou deux « talents ».
La direction de Don’t Nod Entertainment, menée par Oskar Guilbert et Julie Chalmette, a initié un plan de licenciement le 16 Octobre. Présenté comme nécessaire pour sauver l’entreprise, il s’agit en réalité de supprimer 69 emplois pour faire payer les frais de sa propre nullité crasse aux salarié·es.
Ce faisant, elle a lancé la négociation d’un accord de méthode qui déterminera les modalités de négociation pour le contenu du plan à proprement parler.
La direction entrave les négociations avant même qu’elles aient commencé
L’accord proposé par la direction, qui va être négocié prochainement, doit être qualifié pour ce qu’il est : un torchon.
Tous les délais sont réduits au minimum légal, pour ne pas laisser le STJV, le CSE et les expert·es mandaté·es faire leur travail correctement. Le calendrier est tellement bâclé que les expert·es sont censé·es rendre leur avis avant même la conclusion de l’accord avec le STJV, soit un avis incomplet et contraint par le temps – la date butoir prévue par la direction tombant au lendemain des fêtes de fin d’année, ce qui est irréaliste et irresponsable.
Les élu·es CSE et la délégation syndicale négociant le PSE ne disposent que d’heures de délégations fantoches, en très petite quantité, et entravées autant que faire se peut dans leur usage.
La direction refuse par avance des réunions supplémentaires avec le CSE en s’octroyant le choix unilatéral de la tenue de celles-ci.
Aucun canal de communication syndical n’est ouvert, et la direction nous cantonne à ceux existants, c’est-à-dire un tableau d’affichage dans les locaux et une page web enfouie dans l’intranet. Il est impossible d’informer près de 300 salarié·es dont 80% sont en télétravail avec ces moyens dérisoires.
De plus, la direction nous demande de signer leurs travaux amateurs dès lundi 28, afin d’expédier le PSE et entraver le travail du STJV et des élu·es CSE. Son objectif est de mener son plan de la manière la plus brutale et rapide possible en piétinant tous les contre-pouvoirs, pour coller à son planning de sortie de jeux.
La direction doit écouter la représentation du personnel
Il va sans dire que le STJV s’opposera par tous les moyens nécessaires à cette casse sociale, d’une ampleur jamais vue dans notre industrie. Derrière ces 69 postes, c’est également une énième réorganisation inepte (la 4ème en deux ans) qui s’annonce et menace l’ensemble des travailleur·euses de Don’t Nod à terme.
Nous exigeons donc que la direction revoie sa copie dans les meilleurs délais, notamment en prévoyant dans l’accord de méthode :
Que les heures de délégation supplémentaires soient laissées au bon usage des élu·es du CSE, conformément à l’usage qui est décrit dans son règlement intérieur et qui est respecté depuis son entrée en vigueur.
Pour toutes les réunions traitant du PSE (les R1, R2, R3 et R4 ; les réunions CSSCT extraordinaires ; ainsi que toute réunion supplémentaire) :
que les élu·es et suppléant·es soient dispensé·es de leur travail productif pour les deux jours précédant chaque réunion, sans que cela soit déduit de leurs heures de délégation, et ce pour pouvoir s’entretenir avec l’expert·e désigné·e et préparer collégialement les réunions du PSE ;
que les élu·es aient le droit de convier de fait une réunion supplémentaire, après un vote du CSE ;
que les expert·es, mandaté·es par le CSE et l’organisation syndicale, puissent participer à chacune de ces réunions pour assister pleinement les instances de représentation du personnel ;
que le délai pour rendre l’expertise soit rallongé, afin que celui-ci concorde avec le vote de l’accord majoritaire et le rendu de l’avis du CSE.
Pour la délégation syndicale, un total de 12h de délégation par réunion, distribué et utilisé de la même manière que prévu par l’accord de méthode sur les NAO 2024.
D’espacer les réunions de négociation de 48h minimum, pour permettre à la délégation syndicale de poursuivre son obligation de consultation démocratique de la section.
Qu’au même titre que pour les NAOs, la section syndicale dispose d’un canal de discussion dédié au projet de PSE, pour tenir informé·es les salarié·es sur l’avancée des négociations.
Toutes ces demandes sont plus que légitimes et se limitent à garder un semblant de dialogue social. Nous incitons la direction à revenir à des termes sérieux, respectueux de la démocratie et du dialogue social, et de cesser immédiatement de tordre le bras à des élu·es déjà épuisé·es par des années de mépris.
En conséquence, nous appelons les travailleur·euses de Don’t Nod à se mobiliser dès Lundi 28 Octobre par un débrayage de 16 à 18h, qui sera l’occasion pour Oskar Guilbert et la direction de l’entreprise de réfléchir à leurs responsabilités personnelles dans la situation présente, lors de la réunion générale « Espace d’échange bi-mensuel » à laquelle nous n’assisterons pas.
Ce 16 Octobre, la direction de Don’t Nod a présenté un projet de plan de réduction des effectifs, pouvant supprimer jusqu’à 69 postes en CDI (soit 29% des effectifs du studio parisien). Cette annonce est le point d’orgue d’un enchainement de décisions catastrophiques dénoncées de longue date par les instances de représentation du personnel.
Un plan de sauvegarde de l’emploi jeté d’un revers de la main
Le 30 septembre dernier, devant l’ensemble du studio parisien, le PDG Oskar Guilbert a mentionné une annonce future concernant l’entreprise qui devait obligatoirement être présentée au CSE avant de pouvoir en parler aux salarié-es. Une semaine seulement après la communication financière de l’entreprise faisant état de pertes et dépréciations importantes, cette annonce a nourri les craintes et angoisses au sujet de la situation économique du studio, et in fine sur les emplois.
La réunion qui a eu lieu aujourd’hui, après 2 semaines d’attente dans l’inquiétude, s’est avérée être le point de départ d’un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE), sans que le CSE n’en ait été informé dans l’ordre du jour, et sans aucun document fourni au préalable. Il s’agissait pourtant d’une réunion « R0 » y donnant droit selon le cadre légal.
Nous craignons fortement que l’amateurisme déjà constaté dans la conduite du processus mette à mal son déroulement et n’aggrave encore la détresse de nos collègues.
Un déni concerté et organisé
Les représentant·es du personnel de Don’t Nod alertent depuis plus d’un an sur la situation économique de l’entreprise, raison invoquée pour justifier ce plan social. A l’été 2024 encore, le DRH Matthieu Hoffmann affirmait au CSE qu’un PSE était hors de question. C’est pourtant ce que la direction présente 3 mois plus tard. M. Hoffmann a entre temps commodément démissionné du studio.
Les voyants sont au rouge depuis plusieurs mois : la supression de la ligne de production Jusant et la dispersion de son équipe sur les autres projets, la « mise en pause » d’autres projets non-annoncés, les départs de salarié·es de plus en plus nombreux chaque mois (y compris à des postes de direction), les échecs commerciaux des derniers projets…
Tout cela a été soulevé dans les avis du CSE sur la situation de l’entreprise, restés sans réponse depuis de longs mois. Que dire d’une entreprise sous perfusion de subventions publiques qui ne respecte même pas les processus les plus élémentaires fixés par la loi ?
La direction se cache derrière « la conjoncture économique » et « le marché très concurrentiel » pour excuser ses échecs, sans jamais remettre en question ses décisions inconséquentes, délétères pour le studio et les travailleur·ses.
Les craintes soulevées par le dernier communiqué ont été ignorées
Dans notre communiqué du 7 Février, nous dénoncions la réorganisation interne permanente laissant des équipes entières sur le carreau. Huit mois plus tard, cette réorganisation se révèle désavouée et inutile, exactement comme nous l’avions prédit.
Nous dénoncions également l’absence de dialogue social, l’impact de plus en plus élevé sur la santé des travailleur·ses, les entraves à l’exercice des mandats du CSE, ou bien encore l’organisation chaotique des productions. Rien n’a changé, si ce n’est l’ajout de ce plan de licenciement.
La section syndicale Don’t Nod, et le STJV dans son ensemble, ne peuvent tolérer que la responsabilité des échecs de l’entreprise soient rejetée sur ses salarié-es : nous les avions prévenu en amont, ils nous ont ignoré, accusé d’être trop agressif·ves pour dialoguer. Par ce PSE, ils instaurent un climat d’une extrême violence. Nous appelons toustes les travailleur·ses de Don’t Nod à se mobiliser dès maintenant pour la sauvegarde de leurs emplois et conditions de travail.
Face à une direction qui à décidé de se moquer de ses travailleur.ses, un mouvement social d’ampleur est nécessaire, comme celui engagé en ce moment à Ubisoft. A nous d’établir le rapport de force nécessaire pour sauver nos emplois. Il est hors de question de payer les fautes de nos patrons.
En complément, voici la déclaration lue à la direction de Don’t Nod par notre délégué syndical en ouverture de la réunion d’aujourd’hui :
La direction vient d’annoncer sa décision d’imposer un retour au présentiel à hauteur de 3 jours par semaine pour toutes et tous. Ceci sans aucune justification étayée ni consultation du personnel.
Après plus de cinq ans à travailler efficacement dans le cadre actuel de télétravail, nombre de nos collègues ont construit ou reconstruit leur vie (vie de famille, logement, parentalité…) et ne peuvent simplement pas revenir aux conditions précédentes. Notre employeur le sait parfaitement. La conséquence de sa décision sera la perte d’emploi de nos collègues, la désorganisation des productions, et l’augmentation drastique des risques psychosociaux pour ceux qui restent.
Cette décision est annoncée immédiatement après l’échec des négociations concernant l’intéressement. À l’image des négociations salariales obligatoires de février : les propositions de la direction étaient inacceptables, les conditions de négociation étaient lamentables, et la direction est restée sourde aux revendications des différents CSE.
Afin d’exprimer notre colère, nous appelons tou·tes les employé·es d’Ubisoft en France à une première grève les 15, 16 et 17 octobre. Des lieux de rassemblements seront communiqués dans chaque studio pour la journée du 15.
Nous exigeons dans les plus brefs délais :
Un accord formel sur le télétravail issu d’une véritable négociation entre direction et syndicats, et non d’une décision arbitraire prise en amont plusieurs mois à l’avance. Qui garantisse à chaque personne de pouvoir choisir librement le nombre de jours à distance et leurs dates, décomptés au mois et non à la semaine.
Une augmentation immédiate de tous les salaires, en compensation de la baisse de notre niveau de vie de ces dernières années. Le rétablissement de l’intéressement à 60% des objectifs. La fin de l’inégalité salariale de genre et l’augmentation plus accrue des bas salaires.
La prise en compte réelle des avis des employé·es par la mise en place d’un dialogue social digne de ce nom par la direction d’Ubisoft, qui semble confondre dialogue et monologue.
Au mépris des mobilisations nationales, des résultats électoraux et du front antifasciste qui s’est constitué aux élections législatives, nous voilà affublés d’un gouvernement illégitime. Ultra-libéral, d’extrême-droite sans oser l’avouer, il est dans la continuité de la politique que nous subissons depuis 7 ans : la casse de tout ce qui nous permet de vivre.
C’est-à-dire, toujours moins de taxes pour les riches, toujours plus de fonds publics versés aux entreprises sans contrepartie, toujours moins de budget pour les services publics et d’aide pour celleux qui en ont besoin… Couplé à la diffusion continue des idées d’extrême-droite, à l’inaction face aux génocides en cours dans le monde, à l’inflation qui continue et aux nombreux licenciements, dans le jeu vidéo et ailleurs, l’avenir semble lugubre si rien ne change.
Comme tous les ans, début octobre marque le début des discussions au parlement sur les budgets de l’état, qui gouvernent les politiques publiques pour l’année à venir. Nous devons demander des fonds pour les services publics, la sauvegarde des emplois et l’abrogation de la réforme des retraites.
Mobilisons nous toutes et tous dans la continuité des mouvements sociaux passés, présents et à venir dans l’industrie du jeu vidéo, pour demander de meilleurs salaires, le respect de nos droits, des garanties sur nos emplois et de la démocratie en entreprise.
Pour cela, et rejoignant les autres syndicats français, le Syndicat des Travailleurs et Travailleuses du Jeu Vidéo appelle à la grève dans le jeu vidéo le mardi 1er octobre 2024. Nous appelons travailleur·ses, chômeur·ses, retraité·es et étudiant·es du jeu vidéo à se mobiliser dans les entreprises et à rejoindre les manifestations qui auront lieu partout en France ce jour-là.
Nous rappelons que cet appel couvre le champ d’action du STJV dans le secteur privé, et concerne donc toute personne employée par une société d’édition, distribution, services et/ou création pour le jeu vidéo quel que soit son poste ou son statut et quel que soit le domaine d’activité de sa société (jeux, consoles, mobile, serious games, VR/AR, moteurs de jeu, services marketing, streaming, produits dérivés, esport, création de contenu en ligne, etc.), ainsi que tous·tes les enseignants·es travaillant dans des écoles privées dans des cursus en lien avec le jeu vidéo. Puisqu’il s’agit d’un appel national à la grève, aucune démarche n’est nécessaire pour se mettre en grève : il suffit de ne pas venir travailler.
Nos deux studios font partie du groupe Nacon et se retrouvent sur des problématiques similaires, entre autres : recrutement, turn over, manque d’informations constant sur le futur de l’entreprise et des productions…
Nos directions mettent régulièrement en avant l’indépendance de nos studios, mais chaque revendication des travailleur‧ses se voit opposer l’argument qu’il faut rester cohérent au niveau du groupe Nacon. Il en est de même pour les négociations qui se retrouvent bloquées sous ce même prétexte.
Il nous semble logique que si l’on nous oppose que l’amélioration de nos conditions de travail n’est pas possible car cela « encouragerait les autres studios du groupe à demander la même chose », la prochaine étape est de faire ces demandes tous‧tes ensemble.
Nous remercions nos directions respectives de nous avoir fait prendre conscience de l’importance du groupe et décidons désormais de travailler à le consolider. C’est pour cela que nous, travailleur‧ses de Kylotonn, exprimons notre solidarité avec nos collègues de Spiders, et appelons nous aussi à faire grève le 2 septembre !
[13/09/2024] Nouvelle mise à jour du comité d’action des travailleur·ses de Spiders : Le jeudi 5 Septembre, les salarié·es ont été convié·es à une réunion générale organisée par Anne Devouassoux afin que soient présentés les futurs engagements du studio vis-à-vis des remontées de ces derniers. Ce point faisait suite aux deux réunions précédentes, entre la Direction et des groupes de salarié·es, où avaient été exposées les inquiétudes et les demandes de chacun·e, ainsi que les solutions à envisager pour améliorer la situation interne.
De nombreux sujets ont été abordés durant ces réunions, des demandes ont été formulées ; et si toutes n’ont pas été suivies par des engagements immédiats, certaines ont trouvé un intérêt auprès de la Direction.
Aujourd’hui, les changements qui ont été obtenus sont : la mise en place d’un audit incluant la détection des risques psycho-sociaux des salarié·es, la possibilité d’un troisième jour de télétravail garantie dès l’embauche, une prime basée sur la performance de l’early access de GreedFall 2 et l’engagement renouvelée de l’augmentation des salaires planchers à 2600€ obtenu par la section syndicale de l’entreprise lors des NAO (négociations annuelles obligatoires).
Nous considérons l’audit comme un premier pas nécessaire, et nous privilégions sa mise en place dans l’espoir qu’il puisse mener à des évolutions concrètes et apporter de meilleures conditions de travail pour toutes et tous.
Bien entendu, nous comptons rester vigilant·es sur la bonne tenue des engagements, ainsi que des actions nécessaires qui en découlent. Car, au-delà de ça, c’est surtout la parole des travailleur·ses qui s’est libérée et l’impression d’être enfin entendu.
Nous avons donc à cœur de maintenir ce dialogue ouvert, et faire en sorte que la voix des salarié·es continue d’être écoutée et respectée.
Merci à toutes les personnes qui nous ont soutenu·es, merci à celles et ceux qui nous ont donné de la voix et de leur temps, merci à celles et ceux qui continueront de le faire.
Le comité d’actions Spiders
[31/08/2024] Mise à jour du comité d’action des travailleur‧ses de Spiders : La direction de Spiders a reçu des travailleur·ses vendredi matin. Nous sommes contents d’avoir pu échanger avec elle et d’avoir eu l’opportunité d’aborder plusieurs sujets, mais nous attendons cependant toujours des mesures concrètes et des engagements de sa part. Une seconde réunion ouverte est prévue lundi matin. Nous maintenons l’appel à la grève la semaine prochaine. Un piquet de grève sera tenu lundi toute la matinée dès 9h30 devant les locaux de Spiders au 6 Rue André Voguet à Ivry-sur-Seine, et nous invitons nos soutiens à nous y rejoindre. Les travailleur·ses se retrouveront également en ligne.
Cette lettre-ouverte de travailleur‧ses du studio Spiders adressée à leur direction est publiée par le STJV à leur demande. Spiders est un studio parisien appartenant à 100% au groupe Nacon, ayant produit des jeux tels que Greedfall et Steelrising, et travaillant actuellement sur Greedfall 2 et un projet non annoncé.
Cette lettre à notre direction fait suite à une première lettre ouverte et une grève le 19 janvier dernier, que la direction a choisi d’ignorer. Depuis, de nouvelles négociations ont été entamées sur les salaires et les conditions dans le studio n’ont eut de cesse de se dégrader. Aujourd’hui, c’est à regret que nous nous exprimons publiquement, dans l’espoir que cela pousse enfin la direction a agir dans l’intérêt des salarié‧es et de l’entreprise.
Ce texte condense plusieurs années de problèmes connus, qui se sont fortement amplifiés et multipliés depuis un an avec l’arrivée de la nouvelle direction : instabilité, refus d’anticiper les problèmes et stabiliser les conditions de travail, désorganisation généralisée, problèmes de turn-over et recrutement, retard inacceptables sur la parité et l’égalité de genre, manque important de transparence, négation des problèmes, refus de la direction d’accepter l’expression des travailleur‧ses et négociations bloquées.
En date du 28/08/24, cette lettre a été signée par 43 salarié‧es de Spiders, sur 95.
Nous avions demandé à la direction de Spiders de recevoir une délégation de salarié‧es pour discuter de tout ces points. Celle-ci ayant accepté, la délégation s’est présenté à une réunion le 27 août, et a attendu en vain la venue de la direction qui ne s’est jamais présentée.
Appel à la grève pour la semaine du 2 septembre
Devant le refus continu de la direction de discuter, de prendre au sérieux les problèmes remontés et d’agir pour les corriger, nous appelons les travailleur‧ses de Spiders à faire grève la semaine du 2 septembre 2024, sur la base des revendications énoncées dans la lettre.
Nous organiserons en particulier des piquets de grève le 2 et le 3 septembre devant les locaux et en ligne sur un serveur Minecraft créé pour l’occasion.
Nous invitons nos proches, amis, soutiens, les travailleur‧ses de l’industrie en général, les journalistes, acteurices politiques à nous rejoindre aux piquets de grève.
Pour nous aider à faire grève, et si vous en avez les moyens, vous pouvez faire un don à la caisse de grève du STJV, qui a été activée pour cette grève à la demande de la section syndicale STJV. Retrouvez les instructions pour donner sur cette page. Nous ferons un bilan des sommes versées.
Pour toute question, message d’encouragement ou demande, nous vous invitons à contacter en priorité le comité d’action des travailleur‧ses de Spiders : . En deuxième recours, vous pouvez contacter la section syndicale STJV qui transmettra les messages : .
N’hésitez pas à nous demander les fichiers des vignettes utilisées dans la lettre, nous pourrons vous les fournir par mail.
Dans un contexte particulièrement tendu pour l’industrie du jeu vidéo, la section syndicale STJV d’Amplitude Studios a le plaisir d’annoncer les résultats encourageants des Négociations Annuelles Obligatoires (NAO) menées cette année avec la direction du studio.
Au cours de cette dernière année, une délégation composée du délégué syndical STJV d’Amplitude Studios et d’élu‧es du Comité Social et Économique (CSE) ont mené les NAO 2024 à un accord avec la direction.
Ces dernières ont pu se faire sur un pied d’égalité avec la direction qui, malgré des réticences initiales, a su s’ouvrir à la discussion grâce au travail conjoint de la section syndicale et du vif intérêt montré par les travailleur·ses d’Amplitude Studios
Un accord a pu être signé le 17 juin 2024 apportant aux salarié·es d’Amplitude Studios, entre autres :
la suppression du statut ETAM (employé) et le passage de toustes les employé‧es au statut Ingénieur et Cadre (IC) de la convention SYNTEC ;
une augmentation minimum de 1400 € brut par salarié⸱e pour l’année 2024 ;
l’augmentation de la gratification des stagiaires à 1300 € par mois et de la rémunération des alternant⸱es à 1321 € minimum ;
de meilleures conditions d’astreinte pour les équipes concernées, comprenant la mise à disposition d’un téléphone professionnel ;
une limitation du budget des augmentations des profils hiérarchiques élevés : Directeurs/Chiefs/Head of…
Le passage de tous les métiers au statut Ingénieur & Cadre n’est que le remède à une injustice répandue dans notre industrie : nous faisons toutes et tous des métiers qualifiés, exigeants de l’autonomie et un savoir faire pointu. Ce statut donne entre autres accès à de meilleures indemnités en cas d’arrêt maladie et de licenciement, de meilleures cotisations de retraites… Plus de détails sur les statuts de la convention SYNTEC dans notre fiche pratique.
La direction a également concédé l’ouverture d’une réflexion poussée à propos de la politique de rémunération avec les instances représentatives du personnel (CSE et section syndicale STJV). Celle-ci a débuté en juin 2024 et durera jusqu’à la prochaine NAO rémunérations en mars 2025.
La section syndicale STJV d’Amplitude Studios remercie les travailleur‧ses de leur implication, et reste à l’écoute de tout éventuels retours et points sur lesquels elle pourrait aider.
En cette période compliquée, et dans un paysage politique incertain, il est facile de perdre espoir face au recul de nos droits et à une inflation grandissante. Nous savons que nombreux·ses sont celles et ceux qui ont peur des risques qu’un engagement syndical puisse apporter à nos carrières. Cette victoire de notre section syndicale se veut pour preuve qu’ensemble, il est possible d’obtenir l’amélioration de nos conditions de travail.
Travailleur·euse·s, syndiquez vous, impliquez vous, rejoignez la lutte pour assurer et améliorer vos droits.
Devant l’urgence électorale face à la possibilité réelle que l’extrême-droite prenne le pouvoir en France, et avec le recul dont nous disposons aujourd’hui, le STJV prend position claire. Pour défendre les droits des travailleuses et des travailleurs, et pour défendre les droits fondamentaux (la liberté syndicale n’étant qu’un de ces droits !) que le RN et ses ersatz piétineraient sans vergogne, nous appelons à voter pour le Nouveau Front Populaire et, plus largement, pour les forces de gauche.
Il s’agit de repousser l’extrême-droite évidemment mais aussi les forces ultra-libérales coalisées autour de la personne d’Emmanuel Macron qui sont, au mieux, les idiots utiles du fascisme, et le plus souvent ses alliés objectifs.
Programmes et bilans
Du côté d’Emmanuel Macron, le bilan est on ne peut plus clair. Sous couvert de « centrisme », c’est une politique de destruction sociale qui a été menée tout au long des sept dernières années. En détruisant systématiquement les protections sociales (retraite, chômage) et en continuant une longue lignée de lois racistes (loi immigration), ce groupe politique n’a pas seulement construit les conditions d’accession au pouvoir pour le RN, il réalise une partie de leurs fantasmes au détriment de notre classe sociale.
Pour le RN, le constat est simple : malgré leur volonté de se prétendre une fibre sociale, c’est un bloc qui a voté contre l’augmentation du Smic, contre l’indexation des salaires sur l’inflation et contre la revalorisation des petites retraites. Au-delà du seul monde du travail, une partie du RN s’est aussi opposé à la constitutionnalisation de l’avortement, prouvant bien que leur soutien aux femmes n’est qu’une façade.
Qu’en serait-il alors de leur programme ? C’est simple, le RN est déjà revenu sur sa promesse de défaire la réforme des retraites, et leur prétention à augmenter les salaires ne serait appuyée que sur une suppression de cotisations sociales. Or, rappelons-le, nous bénéficions en France d’un système protecteur et bénéfique à toutes et à tous grâce à ces cotisations. Vouloir revenir dessus est un vieux gri-gri patronal (patrons qui, du reste, n’ont pas de scrupules à imaginer et se préparer à un éventuel gouvernement du RN) qui reviendrait à pousser à du chacun pour soi, à une société où le privilège individuel triomphe et où les moins bien lotis sont condamnés à survivre au mieux.
Mais plus grave et plus profondément, nous parlons d’un parti qui adoube des candidats souhaitant ouvertement faire sauter les contrôles démocratiques. Le RN n’est pas « juste » un parti anti-social, c’est un parti fondamentalement anti-démocratique qui souhaite jouer le jeu de l’élection pour prendre le pouvoir, mais ne donne aucune garantie de le respecter par la suite. Sa recherche constante d’ennemis intérieurs nourrit son racisme, et est typique de l’idéologie fasciste qui a présidé à sa création par d’anciens SS. Ne négligeons pas le risque tout-à-fait réel qu’une prise de pouvoir par le RN puisse être synonyme de répression intense envers les contre-pouvoirs nécessaires à la vie démocratique, comme c’est le cas (🇫🇷)aujourd’hui en Italie (🇬🇧) avec le parti-frère du RN (jusqu’à la similarité dans leurs logos) Fratelli d’Italia.
La perspective d’une arrivée au pouvoir du RN est très certainement, on l’a vu, synonyme de menaces sur votre liberté d’être au sein de la société. Pour commencer, vous pouvez voter vous-même, faire une procuration pour quelqu’un de confiance si vous ne pourrez pas voter le 30 juin ou le 7 juillet, et éventuellement accepter une procuration si vous le pouvez. À ce sujet, nous avons publié un guide récemment.
Mais voter n’est qu’un point d’étape : l’élection n’est pas un rituel sacré ou un engagement total, et n’est certainement pas le seul moyen de faire front. Le fascisme grandit pendant et se nourrit des crises sociales, qui elles-mêmes naissent de l’affaiblissement du mouvement social. Pendant des décennies, cela a été la stratégie des dirigeants français, trop occupés à préserver leurs intérêts pour s’occuper de ceux des habitants du pays. C’est pourquoi, en parallèle de l’élection (qui reste un moment stratégique : historiquement, le fascisme s’installe par les urnes, même s’il rend ensuite caduc tout fonctionnement démocratique), il nous faut renforcer les forces d’autodéfense populaire, que ce soient via les associations d’entraide, via nos engagements locaux, ou dans les syndicats. La défense de notre classe sociale n’est pas l’affaire de quelques têtes pensantes, mais bien de nous toutes et tous.
Et ensuite ?
Quoi qu’il en soit, cette lutte ne sera pas une fin en soi. De même qu’en 2022 après l’élection présidentielle, quel que soit le résultat de ces élections législatives, nous devrons continuer à défendre nos intérêts, que ce soit contre des ennemis de classe (ultra libéraux ou fascistes), ou envers des alliés politiques qui, quelle que soit leur bonne volonté, n’auront jamais un blanc-seing de notre part. D’un autre côté, maintenons notre vigilance. L’extrême-droite se nourrit de l’économie médiatique du bruit qui noie leurs positions anti-sociales et haineuses, alors que l’information est disponible.
Ainsi, faisons de ce moment inquiétant et dangereux un point de départ nouveau pour nos engagements, pour enterrer une bonne fois pour toutes le spectre du fascisme !
Les gouvernements successifs ont détruit les services publics, attaqué la justice et les libertés individuelles, et cassé le droit du travail. En légitimant les idées d’extrême-droite et en érigeant le fascisme comme alternative envisageable, ils ont construit la situation actuelle.
Dimanche dernier, l’extrême-droite est arrivée largement en tête aux élections européennes. Dans la foulée, le président a décidé de verser de l’huile sur le feu en dissolvant l’Assemblée Nationale.
Des élections législatives auront lieu dans moins de 3 semaines : le 1er tour aura lieu le 30 juin, et le second le 7 juillet. Elles pourraient amener l’extrême-droite au pouvoir en France.
L’extrême-droite au pouvoir, c’est se retrouver entre le marteau et l’enclume. Partout où elle est au pouvoir, aussi bien à l’étranger que dans nos mairies, elle applique le même programme :
austérité mortelle, destruction des services publics ;
remise en cause des libertés d’expression, de la presse, d’association, syndicales ;
réduction de l’accès à la culture, à l’information, à la justice ;
attaques contre les droits des femmes, des personnes LGBT, des étranger‧es…
Partout les actions et votes de l’extrême-droite prouvent qu’elle est l’ennemie des travailleur‧ses. En France, elle a notamment voté contre : l’augmentation des salaires, les aides au logement, l’augmentation des budgets hospitaliers, toutes les mesures écologiques. Elle ne s’oppose pas non plus au recul de l’âge de départ à la retraite…
Nous appelons les travailleur‧ses à se mobiliser contre l’extrême-droite et à participer aux manifestations et rassemblements qui auront lieu le weekend du 15 juin.
Nous encourageons les travailleur‧ses à voter aux prochaines élections pour empêcher l’extrême-droite d’accéder au pouvoir, à s’impliquer dans la campagne électorale, qui s’annonce intense, et bien sûr à s’impliquer dans la lutte syndicale et antifasciste qui seule permettra la victoire des travailleur‧ses à long terme.
Des questions sur le processus électoral, sur les procurations, les inscriptions aux listes électorales, etc. ? Nous vous encourageons à vous rapprocher des militant‧es du syndicat proches de vous ou à nous contacter.
Faisons perdre l’extrême-droite aujourd’hui par l’union dans les urnes. Faisons-la perdre demain par la lutte pour des politiques sociales. Faisons la disparaître définitivement par la solidarité et l’internationalisme.