État des lieux de l’industrie du jeu vidéo : un cirque patronal

état de l'industrie du jeu vidéo

Il y a 7 ans, le STJV est né afin de répondre aux problèmes des travailleur·ses du jeu vidéo.

Depuis 5 ans, nos activités de représentation du personnel en entreprise et notre travail auprès des travailleur·ses indépendant·es vont en s’intensifiant et, depuis 2 ans, on assiste à leur explosion.

Aujourd’hui et malgré nos efforts et victoires, les conditions de travail au sein de l’industrie se sont dégradées à un point tel que tous les signaux d’alerte sont dans le rouge.

Notre état des lieux a identifié plusieurs points majeurs de blocage, associés à des problèmes auxquels il faudra remédier pour remettre l’industrie dans le droit chemin :

  • Les carrières et les discriminations
  • La désorganisation et l’absence de stratégie au sein des entreprises
  • Le mépris total pour la santé des travailleur·ses et la prévention des risques

La rupture conventionnelle comme plan de carrière

La reconversion comme objectif professionnel

Les problèmes commencent à l’école, avec des formations hors de prix, inadaptées et dangereuses pour la santé des étudiant‧es. Dans ces établissements où le népotisme est roi, on apprend la culture délétère du crunch, le tout sans se préparer à une entrée dans un monde du travail hyper-compétitif où il faudra se débrouiller malgré des salaires qui ne permettent pas toujours de vivre, et l’absence d’encadrement et de formation sur le terrain.

Pourquoi y a-t-il une majorité de jeunes dans l’industrie du jeu vidéo ? Parce que les seniors sont parti·es depuis longtemps. Les causes ? Rémunérations trop basses, contrats précaires, salariat déguisé, absence de développement de carrière, incompatibilité avec la vie de famille… En clair, non seulement c’est la grosse galère au début, mais en plus les conditions de travail n’évoluent pas vers un net positif avec le temps et l’expérience.

Et ça, c’est si on a la chance de ne pas subir de harcèlement moral et de discriminations. Des parcours de recrutement difficiles à la placardisation pour pousser à la démission, en passant par l’enfer ordinaire subi dans un climat sexiste, raciste, homophobe, transphobe et on en passe, l’industrie du jeu vidéo peut se transformer en fabrique de la destruction de l’estime de soi.

La désorganisation comme règle, le néant comme stratégie

« J’ai joué à un jeu ce weekend »

Dès leurs premières phases de développement, les jeux doivent affronter de multiples obstacles. Ils sont fabriqués malgré l’incompétence de la hiérarchie. Manque de connaissances sur le monde du jeu vidéo, priorité aux profits et à des demandes de productivité toujours plus élevées, invention de « solutions » sans consultation des expert·es, perméabilité aux dernières « modes » de l’industrie : voilà ce qui peut caractériser en bref les décideurs et décideuses du jeu vidéo.

En conséquence, les travailleur·ses ordinaires font face aux chimères de leur hiérarchie. Leur expertise n’étant pas reconnue, aucune confiance ne leur étant accordée, il ne leur reste qu’à s’adapter à des décisions au mieux maladroites mais souvent complètement stupides, ainsi qu’à une cohorte de top managers qui font perdre un temps précieux en maintenant des processus contre-productifs, en réunions et en micromanagement lourd et poussif. Incapables de produire un planning et un brief réalistes, sans parler d’un suivi efficace, iels sèment la confusion au détriment de l’organisation.

Quant aux directeurs et directrices créatives, c’est la loi du silence. Despotiques, intouchables, ces personnes jouent de leur ancienneté et de leurs relations pour agir à leur gré sans contestation possible de la part des travailleur·ses. C’est ainsi qu’on se retrouve à gâcher temps, argent et compétences en recommençant une production à plusieurs reprises, sur simple décision de la hiérarchie qui se contente de suivre les dernières tendances.

Malgré des décennies d’existence de cette industrie qui se considère encore « jeune », les estimations de production sont toujours totalement faussées par une vision court-termiste reposant sur le crunch obligatoire et la volonté d’épater la direction ou les éditeurs. À cela s’ajoutent des estimations de coût fantasques qui ne tiennent pas compte des réalités concrètes de la production d’un jeu. Et quand les résultats ou les estimations financières ne plaisent pas, on pourrit encore plus l’organisation des productions par des magouilles sur la comptabilité pour tromper actionnaires ou dirigeant·es, et pouvoir verser des primes et dividendes au patronat.

Le manque de communication et d’information sape également la qualité des jeux. À travers toutes les phases du développement, la division exagérée du travail isole les équipes les unes des autres, sans compter la proverbiale paranoïa de l’industrie qui force l’opacité sur les stratégies et la vision globale d’un projet ou d’une entreprise. Tout se fait en flux tendu et en vase clos, sans place pour le recul, la veille, l’autocritique ou l’expérimentation. Il n’y a donc pas de place pour l’innovation et la créativité, ce qui aboutit à des jeux médiocres.

À l’opposé, dans les nombreuses petites entreprises du secteur, on demande une polyvalence qui relève parfois du numéro d’équilibriste. S’il peut être compréhensible que de plus petites équipes ne soient pas aussi propices à des délimitations claires, cela revient très souvent à se dispenser des compétences requises (notamment sur l’assurance qualité ou la communication, mais aussi en demandant à cumuler des spécialités parfois bien éloignées comme le graphisme 2D et 3D) et d’espérer que quelqu’un dans l’équipe prenne à son compte la charge en question.

L’abandon comme politique de prévention

Burnouts, douleurs musculaires, corbeilles de fruit

Les problèmes évoqués ci-dessus n’affectent malheureusement pas que les jeux en eux-mêmes, mais aussi les personnes qui les produisent. Celles-ci se voient soumises à des conditions de travail délétères pour leur santé, mais ces problèmes sont systématiquement minimisés et invisibilisés.

Tout d’abord, les entreprises refusent de considérer le moindre problème comme systémique. Tout est affaire de responsabilité individuelle dans le mirage néolibéral, rendant impossible une véritable prise en charge et la mise en place d’une politique adéquate.

Au sein des entreprises, les instances représentatives du personnel sont réduites à l’impuissance, régulièrement entravées dans leur mandat par l’absence de documents, d’information, de consultation et l’irrespect de leurs prérogatives. Autre stratégie, certaines directions cherchent par tous les moyens à entraver la mise en place et le fonctionnement basique du CSE (en communiquant au strict minimum, voire pas du tout à ce sujet, ou en organisant des élections tôt, dans lesquelles les premières personnes employées par l’entreprise peuvent être les seules éligibles). Quant aux indépendant·es, iels sont soumis·es à la doctrine du marche ou crève, puisque la question de la santé au travail ne se pose tout simplement pas (aucun suivi, encadrement, législation).

Dans tous les cas, on ne peut jamais compter sur la prise en compte des accidents et des maladies professionnelles, et encore moins du handicap, qui sont niés et balayés sous le tapis. Seule la solidarité entre collègues peut parfois éviter le pire.

Les aménagements de poste et de carrière quant à eux sont soumis au bon vouloir du patronat, qui les considère comme un confort superflu. Outils ergonomiques, temps partiel et télétravail, par exemple, sont refusés par pure idéologie et autoritarisme.

En bref, il faut continuellement se battre pour obtenir le minimum légal, et la santé au travail est un luxe accessoire dont il faudrait s’estimer heureux·ses d’obtenir la moindre miette.

Face à ces problèmes, et face à l’état actuel de notre industrie que les patron‧nes semblent vouloir réduire à un champ de ruine, le STJV ne compte pas rester inactif…

… rendez-vous en 2025.

Gg25test

Négociations chez Ubisoft Paris : des échanges infructueux et préoccupants

Dans un contexte de tensions croissantes autour des négociations sur le télétravail chez Ubisoft, l’intersyndicale alerte sur une situation particulièrement préoccupante.

Les négociations sont faites en urgence pour se terminer fin janvier, les représentant·es du personnel font face à une direction intérimaire, les principaux décideurs étant absents. La proposition d’accord présentée par les organisations syndicales n’a même pas été discutée par la direction. Cette situation interroge sur la légitimité et l’efficacité du processus de négociation en cours.

Un sondage mené par l’intersyndicale, auquel plus de la moitié des effectifs a répondu, révèle des chiffres alarmants : près de 200 collègues (~25% des effectifs de l’entreprise) envisagent de quitter l’entreprise suite à l’application d’un retour en présentiel.

Des départs ont déjà été enregistrés pour ces mêmes raisons. Les témoignages recueillis font état d’une détresse psychologique croissante parmi les salarié·es : stress, troubles du sommeil, et anxiété concernant leur avenir professionnel. Cette situation pourrait s’apparenter à un plan social déguisé.

Les représentant-es syndicaux déplorent l’absence totale de co-construction dans ce processus. Le plan présenté apparaît comme une décision unilatérale du siège, sans réelle marge de négociation possible pour les interlocuteur·ices locaux.

La prochaine réunion, programmée peu avant les fêtes de fin d’année, laisse peu d’espoir quant à une possible amélioration de la situation, suscitant de vives inquiétudes pour le bien-être des salarié·es et l’avenir du studio.

12 décembre 2024 : grève nationale pour l’emploi, à Don’t Nod, dans le jeu vidéo et ailleurs

Malgré des déclarations catastrophistes du patronat, l’industrie du jeu vidéo continue de croître et les entreprises continuent d’engranger des bénéfices. Mais cet argent ne va pas dans les poches des travailleur‧ses qui perdent leur emploi à une vitesse effrénée, pendant que leurs patron‧nes dorment tranquillement, sans craindre pour leurs rémunérations. Il serait temps pour elleux de rendre des comptes.

Les entreprises sont remplies de travailleur‧ses qualifié‧es pleinement capables de gérer leurs propres productions et de prendre les décisions qui garantirons la pérennité de leurs emplois. Iels n’ont comme obstacle que leurs directions, passées maîtresses dans l’art de la sourde oreille, du mensonge et de l’entrave aux équipes par leur incompétence.

Face aux seuls contre-pouvoirs auxquelles elles font face, CSE et syndicats, qui pointent du doigt les problèmes de gestion des entreprises et la souffrance que ceux-ci causent chez les travailleur‧ses, les directions bottent en touche. Les avis et recommandations des représentant‧es du personnel, les alertes, les lettres ouvertes, les grèves… se heurtent au mur du monologue social du patronat.

À l’heure où l’histoire donne partout raison à ces avertissements des travailleur‧ses, ces gérant‧es grassement rémunéré‧es s’enfoncent toujours plus la tête dans le sable. Le plan de licenciement annoncé à Don’t Nod cet automne n’est que le résultat d’une direction qui n’a pas cessé de refuser d’écouter les travailleur‧ses, de prendre ses responsabilités et d’agir en conséquence.

Mobilisons-nous contre les licenciements

La saignée en cours n’est pas limitée au jeu vidéo : la CGT a récemment recensé des centaines de plans de licenciement, menaçant des centaines de milliers d’emplois. Ce n’est pas aux travailleur‧ses de payer pour les idioties de leurs patron‧nes, ni dans le jeu vidéo ni ailleurs.

La CGT a également initiée une journée de mobilisation nationale le 12 décembre contre les vagues de licenciements qui touchent tous les secteurs. Le STJV se joint à cette mobilisation et appelle tous‧tes les travailleurs‧es du jeu vidéo à faire grève le jeudi 12 décembre pour exiger l’arrêt de tout plan de licenciement en cours ou à venir, le respect du dialogue social et le contrôle des travailleur‧ses sur la production.

Cette date coïncide avec une nouvelle journée de grève des travailleur‧se de Don’t Nod, en lutte active pour sauver leur entreprise. Profitons de la journée de mobilisation du 12 décembre pour les soutenir, notamment sur leur piquet de grève à Paris : si aujourd’hui ce sont elleux qui sont menacés, demain ce sera toute l’industrie.

Nous rappelons que cet appel couvre le champ d’action du STJV dans le secteur privé, et concerne donc toute personne employée par une société d’édition, distribution, services et/ou création pour le jeu vidéo quel que soit son poste ou son statut et quel que soit le domaine d’activité de sa société (jeux, consoles, mobile, serious games, VR/AR, moteurs de jeu, services marketing, streaming, produits dérivés, esport, création de contenu en ligne, etc.), ainsi que tous·tes les enseignants·es travaillant dans des écoles privées dans des cursus en lien avec le jeu vidéo. Puisqu’il s’agit d’un appel national à la grève, aucune démarche n’est nécessaire pour se mettre en grève : il suffit de ne pas venir travailler.

DON’T NOD – Appel à la grève Jeudi 12 et Vendredi 13 décembre 2024

Cinquième semaine de mobilisation depuis l’annonce d’un plan social visant à virer 69 personnes chez Don’t Nod, et la direction du studio continue de se contenter d’un mail hebdomadaire nous expliquant pourquoi nous avons tort de nous en plaindre.

Soyons rassuré·es, Oskar Guilbert nous précise dans chaque message qu’il souffre de la situation tout autant que nous, voire plus. Peut-être pourrait-il appeler le numéro vert de soutien qu’il a mis à notre disposition, en lieu et place d’un réel dialogue social ?

Nous n’attendons pas de compassion, nous attendons une réponse à nos demandes, précises et documentées, formulées il y a plus d’un mois et affirmées depuis par un mouvement qui ne faiblit pas.

Ce que nous voulons

  • Nous exigeons le renoncement immédiat de la direction à ce plan de licenciement irresponsable et injuste.
  • Nous exigeons que les employé·es, qui sont les personnes les plus compétentes, aient désormais voix au chapitre dans toutes les prises de décision.
  • Nous exigeons la présence d’Oskar Guilbert dans les négociations, qu’il assume ses responsabilités de PDG.

Jeudi 12 décembre a lieu la prochaine journée de négociation du PSE entre le STJV et la direction de Don’t Nod, la dernière avant la fin de l’année.

Pour soutenir nos représentant·es face à la direction, nous appelons nos collègues à poursuivre la mobilisation par une journée de grève jeudi 12 décembre. Ce jour sera également celui d’une grève nationale pour l’emploi, à laquelle le STJV a appelé à participer.

Un piquet de grève sera organisé devant les locaux du studio. Nous invitons toutes les personnes intéressées à venir nous soutenir et à échanger avec nous. Plus de détails à venir.

Cette grève sera reconduite au vendredi 13 décembre s’il n’y a pas d’avancées notables dans les négociations.

Caisse de grève

Pour soutenir les employé-es dans leur combat pour sauver leur emploi, nous avons mis en place une caisse de grève : https://www.stjv.fr/2024/11/mise-en-place-dune-caisse-de-greve-pour-le-mouvement-social-a-dont-nod/

Vous avez déjà été nombreux·ses à donner et à nous laisser des messages d’encouragement, merci infiniment ! <3

Notre combat ne pourra pas se faire sans votre aide.

DON’T NOD – Nouvel appel à la grève le 29 novembre 2024

Quatrième semaine de conflit social à Don’t Nod, et le PSE suit son cours avec son lot désormais hebdomadaire de reports de réunions, et de documents erronés ou non existants, pourtant essentiels au lancement d’un PSE.

La direction ne pourrait pas faire mieux si elle souhaitait encore une fois démontrer la pertinence de ce que le CSE remonte depuis des années, en vain, et de tout ce qui a été relevé dans la lettre ouverte signée par 160 de nos collègues.

APPEL À LA GRÈVE – Vendredi 29 novembre

Il est inacceptable que la direction de Don’t Nod continue de faire entrave au CSE, élu par les employé·es pour les représenter, inacceptable qu’Oskar Guilbert ne participe pas à l’intégralité des réunions de négociation, inacceptable que la direction n’ait pas encore répondu et discuté de chacun des points de la lettre ouverte. 

Inacceptable, enfin, que nous en soyons encore à discuter de ce PSE mortifère au lieu de mettre notre énergie à ce qui pourrait réellement sauver l’entreprise.

Ce que nous voulons

  • Nous exigeons que la direction de l’entreprise réponde et discute de chacun des points abordés par la lettre ouverte, avec l’ensemble des employé·es.
  • Nous exigeons le renoncement immédiat de la direction à ce plan de licenciement irresponsable et injuste.
  • Nous exigeons que les employé·es, qui sont les personnes les plus compétentes, aient désormais voix au chapitre dans toutes les prises de décision.
  • Nous exigeons la présence d’Oskar Guilbert dans les négociations, qu’il assume ses responsabilités de PDG.

Ce n’est pas un futur, mais une lente agonie pour Don’t Nod que ce plan à la découpe, qui sans remise en question de la part de la direction ne pourra que se reproduire dans les mois qui viennent. N’en déplaise à Oskar Guilbert et Julie Chalmette, Don’t Nod c’est nous, employé·es, et c’est ce n’est qu’en restant toustes ensemble que nous pourrons sauver l’entreprise.

Nous appelons nos collègues à poursuivre la mobilisation par une journée de grève ce vendredi 29 novembre.


Caisse de grève

Vous le savez peut-être déjà, nous avons mis en place une caisse de grève pour soutenir le mouvement, et en priorité nos collègues les plus précaires.

Depuis son lancement, vous avez été nombreux·ses à donner, et tout autant à nous laisser des messages d’encouragement. Cela nous est aussi nécessaire que précieux, et nous ne pourrons jamais vous remercier assez.

Cependant, la direction nous oblige à durcir le mouvement et cela ne pourra se faire sans votre générosité.

Si vous y consentez, vous permettrez à davantage de nos collègues de pouvoir lutter pour la défense de nos emplois et pour rappeler à la direction du studio que la responsabilité de ses choix de gestion stupides n’est pas à chercher du côté des employé·es.

Par avance, merci infiniment pour votre don qui a une valeur bien plus grande encore que son montant. Il participera à permettre aux employés de défendre leur emplois et nous l’espérons, d’améliorer la situation des travailleuses et travailleurs du jeu vidéo dans une industrie qui se déshumanise peu à peu. Votre don est un acte de soutien militant.

Don’t Nod : nouvel appel à la grève le 22 novembre 2024

Il y a deux semaines, 160 employé·es de Don’t Nod avaient signé et envoyé une lettre ouverte à la direction du studio. Depuis, la direction a choisi d’ignorer complètement les constats formulés, pourtant clairs.

Le PDG de Don’t Nod, Oskar Guilbert, a explicitement refusé d’aborder le sujet malgré les demandes répétées des employé·es lors d’un espace d’échange mensuel où il a préféré lire un texte écrit à l’avance à toute l’entreprise, précisant au passage que « les temps sont durs pour tout le monde ici, et moi en particulier » et rejetant toujours l’idée de participer aux réunions de négociation du PSE.

Appel à la grève ce vendredi 22 novembre

Après trois semaines de conflit social, la direction de Don’t Nod refuse donc en bloc tout dialogue avec nous, employé·es. On nous conseille à la place « d’ouvrir nos chakras », et d’être « tourné-es vers l’avenir ». Mais quel avenir, avec 69 collègues en moins et une industrie du jeu vidéo en crise ?

Julie Chalmette, Directrice Générale Adjointe, a de son côté pris la parole pour indiquer « ‘Virer des gens’, personnellement c’est un terme que je déteste. » Ça tombe bien, nous aussi !

Ce que nous voulons

  • Nous exigeons que la direction de l’entreprise réponde et discute de chacun des points abordés par la lettre ouverte, avec l’ensemble des employé·es.
  • Nous exigeons le renoncement immédiat de la direction à ce plan de licenciement irresponsable et injuste.
  • Nous exigeons que les employé-es, qui sont les personnes les plus compétentes, aient désormais voix au chapitre dans toutes les prises de décision.
  • Nous exigeons la présence d’Oskar Guilbert dans les négociations, qu’il assume ses responsabilités de PDG.
  • Nous l’avons dit, et la direction nous le démontre par son incapacité même à se remettre en question : ce projet de PSE est absurde, violent, et ne permettra pas de sauver l’entreprise.

Nous appelons nos collègues à poursuivre la mobilisation par une journée de grève le vendredi 22 novembre.

Caisse de grève

Contrairement à notre employeur, nous ne pouvons pas faire payer nos dettes par d’autres. C’est la raison pour laquelle nous faisons appel à la générosité de ceux et celles qui souhaitent nous soutenir en contribuant à notre caisse de grève.

Ainsi, nous avons mis en place une cagnotte en ligne.

Si vous y consentez, vous permettrez à davantage de nos collègues de pouvoir lutter pour la défense de nos emplois et pour rappeler à la direction du studio que la responsabilité de ses choix de gestion stupides n’est pas à chercher du côté des employé·es.

Afin de procéder en toute transparence voici la manière dont nous souhaitons utiliser cet argent :

  • Pour les personnes précaires qui demandent le soutien de la caisse de grève, il sera compensé leur salaire net par jour de grève (jusqu’à un maximum de 100 €/jour de grève)
  • Pour le cas plus général, nous répartirons équitablement les montants soulevés au pro rata des jours de grève déclarés (toujours dans la limite de 100 €/jour de grève)
  • Les jours de grève sont déclaratifs, nous n’imposons pas à quelqu’un de réclamer le montant maximum
  • Si le montant était trop faible, le STJV peut abonder la caisse de grève pour garantir un montant décent à toustes
  • Si à la fin du mouvement de grève des fonds restaient après répartition, ceux-ci seront reversés à la caisse de grève nationale du STJV pour servir à d’autres mouvements sociaux dans le futur

Par avance, merci infiniment pour votre don qui a une valeur bien plus grande encore que son montant. Il participera à permettre aux employés de défendre leur emplois et nous l’espérons, d’améliorer la situation des travailleuses et travailleurs du jeu vidéo dans une industrie qui se déshumanise peu à peu. Votre don est un acte de soutien militant.

Mise en place d’une caisse de grève pour le mouvement social à DON’T NOD

La direction du studio DON’T NOD procède actuellement à ce qu’on appelle cyniquement un Plan de Sauvegarde de l’Emploi. Dans la pratique ça veut dire qu’elle a décidé de virer près d’un tiers de nos collègues. Cette même direction a été avertie à de très nombreuses reprises par la représentation du personnel que sa gestion de l’entreprise allait amener à une catastrophe. Maintenant que la catastrophe est là, leur réponse est de faire payer l’addition aux employé·es. Face à cette situation inacceptable, les travailleurs et travailleuses de DON’T NOD se sont déjà mobilisé·es par un débrayage le lundi 28 octobre et une journée de grève le vendredi 8 novembre et souhaitent continuer à lutter pour conserver leurs emplois.

Cependant, et contrairement à l’employeur, celles et ceux qui travaillent pour fabriquer les jeux ne peuvent pas faire payer leurs dettes par d’autres. C’est la raison pour laquelle nous faisons appel à la générosité de ceux et celles qui souhaitent nous soutenir dans notre lutte et permettre de pouvoir continuer à lutter en contribuant si vous le souhaitez à notre caisse de grève. Si vous y consentez, vous permettrez à davantage de nos collègues de pouvoir lutter pour la défense de nos emplois et pour rappeler à la direction du studio que la responsabilité de ses choix de gestion stupides n’est pas à chercher du côté des employé·es.

Pour participer à la caisse de grève, nous avons mis en place une cagnotte en ligne :

Utilisation de la caisse de grève

Afin de procéder en toute transparence voici la manière dont nous souhaitons utiliser cet argent :

  • Pour les personnes précaires qui demandent le soutien de la caisse de grève, il sera compensé leur salaire net par jour de grève (jusqu’à un maximum de 100 € par jour de grève)
  • Pour le cas plus général, nous répartirons équitablement les montants levés au pro rata des jours de grève déclarés (toujours dans la limite de 100 € par jour de grève)
  • Les jours de grève sont déclaratifs, nous n’imposons pas à quelqu’un de réclamer le montant maximum
  • Si le montant était trop faible, le STJV peut abonder la caisse de grève pour garantir un montant décent à toustes
  • Si à la fin du mouvement de grève des fonds restaient après répartition, ceux-ci seront reversés à la caisse de grève nationale du STJV pour servir à d’autres mouvements sociaux dans le futur

Lettre ouverte des travailleur·euses de Don’t Nod à la direction du studio

Nous reproduisons ci-après la lettre ouverte écrite par les travailleur·euses de Don’t Nod, à leur demande. À l’heure actuelle (7 novembre à 12h30), cette lettre a été signée par près de 150 personnes du studio parisien, soit plus de la moitié de son effectif.


Cette lettre s’adresse à la direction de Don’t Nod ainsi qu’à ses salarié·es. Elle a pour but d’expliquer notre consternation vis-à-vis des décisions prises par le studio depuis plusieurs années, qui ont aujourd’hui mené à ce PSE.

Ce plan de licenciement qui prévoit de virer jusqu’à 69 personnes de l’entreprise, la direction le justifie par le « contexte économique difficile de l’industrie » sans se remettre elle-même en question. Or, en tant que travailleur·euses de l’entreprise nous savons que ces échecs sont dus à une succession de manquements et de mauvaises décisions de la direction. Nous tous et toutes alertons sur ces manquements depuis des années, sans que la direction ne nous écoute. Au final, c’est nous qui payons aujourd’hui le prix de ces décisions absurdes avec ce PSE.

Nous, salarié·es de Don’t Nod, sommes absolument contre l’application de ce PSE qui, bien loin de sauver l’entreprise, va en réalité la condamner.

Une spirale de décisions irresponsables 

Folie des grandeurs et stratégie court-termiste

La direction prend des décisions impulsives sans mesure des conséquences et sans vision à long terme :

Réorganisations constantes et contradictoires, annulation de projets en cascade. Depuis deux ans, nous avons assisté à de nombreux départs : directeur général adjoint, directeur de la production, directeur financier, directeur technique studio, business developer, directeur narratif, producteur exécutif, plusieurs game directors, et même dernièrement notre DRH, qui démissionne quelques semaines avant l’annonce de ce PSE après l’avoir nié pendant des mois.

En 2018, la direction de Don’t Nod décide d’entrer en bourse. En 2020 elle crée un nouveau studio à Montréal, en 2021 elle se lance dans l’autoédition, puis dans l’édition de studios tiers. En mai 2022 Don’t Nod annonce 6 lignes de productions simultanées en interne. Comment s’en sortir avec une telle folie des grandeurs ?

Ce chaos stratégique aboutit aujourd’hui à des suppressions d’emplois, dans une période où trouver du travail dans le jeu vidéo est particulièrement difficile.

Pourtant, Don’t Nod profite de financements publics conséquents : CIJV (six millions d’euros par an), CNC, et France 2030 auquel notre PDG a candidaté sans consulter les équipes concernées, pour un projet flou et vide de sens, promouvant notamment l’usage de l’IA générative.

Comment peut-on espérer faire fonctionner l’entreprise avec une direction du studio inconséquente, qui n’apprend pas de ses erreurs, bien qu’ayant déjà vécu un redressement judiciaire en 2014 ?

C’est nous, travailleur·euses, qui en subissons les conséquences malgré nos nombreuses alertes.

Une gestion dangereuse des équipes et des projets

La direction semble lancer des projets sans vision sur le long terme.

Cela cause de nombreux changements de direction des projets, le non-respect des scopes prévus, voire l’arrêt complet de projets. Ces changements incessants provoquent des pertes massives de travail, un épuisement des équipes, et des projets aux airs de créature de Frankenstein.

En février, suite à une enquête Qualité de Vie au Travail et après un rapport d’expertise externe, le CSE de Don’t Nod notait une stagnation du recrutement et une augmentation de la taille des projets. Pire encore, les profils intermédiaires et seniors sont remplacés par des profils juniors, et les contrats proposés de plus en plus précaires. De tout cela résulte une perte de connaissance et de productivité à l’échelle de l’entreprise. 

À l’inverse, les différentes réorganisations et annulations de projets ont parfois provoqué d’importants sur-effectifs sur de longues périodes. Certain·es d’entre nous ont passé plusieurs semaines sans affectation, par exemple suite à la suppression de la ligne Jusant. Des leads se sont retrouvé·es en doublons, et n’ont eu d’autre choix que d’accepter d’être « rétrogradé·es ».

Ces deux dernières années, quatre lignes de productions sur six ont été supprimées à Don’t Nod Paris, dont celle de Jusant. Or, démanteler une équipe, c’est démonter un savoir d’organisation et de compétences non applicables sur d’autres projets, ou à reconstruire entièrement. Pour la ligne de Jusant notamment, faire une suite avec la même équipe et les mêmes technologies aurait permis de surfer sur le succès du jeu, avec un coût largement réduit.

Dans la même veine, les postes « directeur·ices métiers » inter-projets ont été supprimés, portant un sacré coup à l’échange de connaissances et à l’harmonisation des pratiques entre les projets du studio dont iels étaient garant·es.

Le maintien au fil des projets des mêmes personnes aux postes clés mène à une « starification » de ces dernières. Cela débouche sur un manque d’écoute du reste de l’équipe, voire du mépris.

En conséquence, les équipes en pâtissent, les projets prennent du retard et perdent en qualité.

La réalité derrière une façade progressiste

Souffrance au travail

Il semble désormais évident que la direction et sa stratégie d’entreprise font passer la croissance et les profits avant les conditions de travail et la sécurité des emplois, malgré nos avertissements incessants.

Les virages stratégiques et artistiques des projets, voire la fermeture complète des lignes de production, provoquent une perte de sens et de motivation des équipes. Il est impossible de se projeter sereinement sur une production, de s’investir dans de nouveaux projets en sachant que ceux-ci ont toutes les chances d’être annulés.

Les équipes ont dû faire face à un sous-effectif de plus en plus prononcé, puis à la réduction d’évènements collectifs pourtant cruciaux pour un studio en majorité en télétravail. 

S’ajoutent à ça les problématiques de périodes intenses de rendu où les heures supplémentaires s’enchaînent, ou plus généralement une quantité de travail si lourde qu’elle nous laisse en flux tendu permanent.

En parallèle, depuis quelques années, nous observons une précarisation des emplois par la transformation de postes permanents en CDD, freelance et intermittence.

Certain·es salarié·es parmi les plus ancien·nes choisissent de quitter l’entreprise, fatigué·es de ne pas être écouté·es et de ne plus savoir comment rassurer leurs équipes. La direction ne fait rien pour endiguer cette fuite des seniors, n’annonçant aucune volonté d’amélioration des salaires ou des conditions de travail.

Bien qu’une enquête sur les risques psycho-sociaux ait été promise par le PDG il y a 8 mois, la direction s’en dédit alors qu’elle lance un PSE, et se contente de rediriger vers une ligne d’écoute psychologique via un numéro vert, une solution largement insuffisante et impersonnelle.

Culture et valeurs de l’entreprise

La direction s’illustre régulièrement par la grande légèreté avec laquelle elle traite de sujets pourtant très importants, se contentant de formules creuses et de dispositifs de sensibilisation contre les VSS et le racisme complètements désuets. En interne, la direction se cantonne au minimum sur tous les sujets liés aux personnes minorisées, en contradiction avec le message de nos jeux et de l’image publique du studio. 

Nous sommes pourtant encore très loin de la parité, et les femmes sont globalement à des postes subalternes (statut employée plutôt que cadre) et plus junior. Malgré des chiffres affichés proches de la moyenne nationale de 24% de femmes dans l’industrie, on constate une réalité qui diffère au sein des équipes de production, les femmes y étant largement sous-représentées. L’immense majorité des postes clefs du studio est occupée par des hommes, et il n’y a jamais eu une seule femme au poste de game director. Pourtant le studio canadien progresse sur ces sujets sans que ces avancées puissent être transposées à Paris, comme la mise en place du congé menstruel.

Le site web du studio précise pourtant que « Prendre soin les uns des autres est au cœur de tout ce que nous faisons et constitue le thème central de nos valeurs ».

Une direction hors-sol qui n’écoute plus personne

Mépris de la direction envers les travailleur·euses

Bien qu’elle prétende le contraire, la direction n’est pas à l’écoute des travailleur·euses. Elle ignore nos souffrances, répond aux questions qui lui sont posées de manière floue et tente systématiquement de se dédouaner lorsqu’un reproche lui est fait.

En 2023, une enquête en interne montrait qu’à peine 35% des salarié·es étaient en phase avec la direction stratégique. La direction donna pour seule réponse que les salarié·es ne comprenaient pas la stratégie et que cela serait résolu par une énième réorganisation. 

Cet usage constant de la langue de bois ne fait qu’accentuer le manque de transparence vis-à-vis des salarié·es qui ont le sentiment de ne pas être écouté·es, et pris pour des idiot·es.

Par ailleurs, la direction s’offre des cadeaux via des promotions, des primes, des actions ou encore des séminaires luxueux, tandis que, dans le même temps, nos salaires sont ridiculement bas et les contrats de plus en plus précaires.

Sabotage du dialogue social

Le CSE participe également aux remontées de terrain, aussi bien en réunion ordinaire que dans ses avis rendus. Systématiquement, la direction esquive, ou répond à côté avec arrogance, condescendance et infantilisation.

La direction fait comme si le CSE n’existait pas, laissant régulièrement leurs communications et les résultats de leurs informations-consultations pour lettre morte en dépit de l’obligation légale d’y répondre. Leurs autres prérogatives sont régulièrement bafouées ou nécessitent l’argumentation des élues, en particulier dès qu’il s’agit d’informer et consulter sur les sujets impactant les conditions de travail.

Pendant toute la période de l’annonce du projet de PSE en amont de la R1, seul le CSE était capable de répondre avec transparence et sans langue de bois aux salarié·es, alors que la direction pataugeait dans son récit.

Quel avenir pour Don’t Nod ?

Un PSE qui condamne l’entreprise

Le sous-effectif est déjà présent depuis longtemps dans l’entreprise et a même encore été relevé par la dernière enquête QVT. La seule réponse apportée par la direction étant le licenciement de près d’un tiers des salarié·es, cela ne peut être vu que comme une tentative destinée à rassurer les investisseurs.

De plus, cette perte ne se limitera pas à 69 salarié·es car viendra s’ajouter à cela le non-renouvellement des contrats courts en CDD, Freelance et intermittence. Comment espérer pouvoir sortir les projets dans ces conditions sans remettre en question leurs scope ou calendrier ?

Ces licenciements sans aucune autre forme de remise en question de la part de la direction ne font que confirmer sa volonté de continuer sa stratégie actuelle tout en mettant en péril les conditions de travail des salarié·es restants suite à ce PSE. Cela ne peut que déboucher sur d’autres PSE à la suite de ce premier, voire condamner définitivement l’entreprise.

Luttons pour notre Don’t Nod

Don’t Nod est l’une des rares entreprises de jeux vidéo à proposer du télétravail à temps plein, elle a pu proposer par le passé des contrats à durée indéterminée et défend une ligne éditoriale bien plus progressiste que ses concurrents. C’est pour toutes ces raisons que nous souhaitons nous battre afin que les valeurs de l’entreprise puissent un jour être à la hauteur de ses ambitions.

Il est nécessaire que la direction soit à l’écoute des salarié·es, reconnaisse avoir fait des erreurs et prenne enfin ses responsabilités afin de pouvoir apporter des mesures concrètes à tous les points soulevés dans cette lettre ouverte. 

Nous voulons sauver l’entreprise, mais pas au prix de licenciements injustifiés ou de conditions de travail dégradées.


Don’t Nod : appel à la grève le vendredi 8 novembre

Lundi dernier, plus d’une centaine de collègues ont montré leur détermination en débrayant plutôt que d’écouter la langue de bois de la direction. Aujourd’hui, les négociations rentrent dans le vif du sujet : la direction espère virer 69 collègues le plus rapidement possible.

Ce que nous voulons

  • Nous exigeons le renoncement immédiat de la direction à ce plan de licenciement irresponsable et injuste.
  • Nous exigeons que les employé·es, qui sont les personnes les plus compétentes, aient désormais voix au chapitre dans toutes les prises de décisions.
  • Nous exigeons la présence d’Oskar Guilbert dans les négociations, et qu’il assume ses responsabilités de PDG.

Vers une grève meaningful

Notre direction a démontré son irresponsabilité : nous en tirons donc les conclusions qui s’imposent.


Notre direction veut virer 69 collègues malgré des équipes déjà sous-staffées, et s’imagine pouvoir le faire de manière rapide, brutale, et sans contestation.

Elle ose même intimer à la délégation syndicale de ne pas perturber la production des jeux encore en développement.

Mais qui perturbe la production ?

Qui réorganise l’entreprise sans arrêt depuis 2 ans ?

Qui démantèle la ligne de production Jusant après son succès critique ?

Qui impose des ambitions irréalisables à des équipes sous-dimensionnées ?

Qui veut forcer à faire plus qu’avant, avec 30% des gens en moins ?

Don’t Nod, Do Strike

Ce projet de PSE est absurde, violent, et ne permettra pas de sauver notre entreprise.

Nous appelons donc nos collègues à poursuivre la mobilisation par une journée de grève le vendredi 8 novembre.

Ubisoft : la santé des salarié.es doit passer avant le mythe du génie créateur

Communiqué de la section syndicale STJV d’Ubisoft Montpellier, avec le soutien des sections syndicales STJV d’Ubisoft Paris, Ubisoft Bordeaux, Ubisoft Annecy et Ubisoft Ivory Tower

Des informations ont filtré en externe concernant un ancien employé ayant quitté Ubisoft alors que l’existence d’une enquête interne le concernant était révélée dans la presse. Il est impliqué aujourd’hui sur un projet en « phase d’exploration » en tant que consultant externe. Cette situation soulève des interrogations sérieuses sur la sécurité des travailleurs et travailleuses, particulièrement face aux risques psycho-sociaux. Ces interrogations sont régulièrement remontées depuis plusieurs mois en interne, sans réponse satisfaisante, selon nous, de la part de notre direction.

Nous, membres des sections syndicales STJV d’Ubisoft, apportons notre plein soutien à l’ensemble des salariés confrontés à une situation pouvant les exposer à des risques psychosociaux et les invitons si iels le souhaitent à prendre contact avec nous via les adresses suivantes :

Nous précisons que nous garantirons l’anonymat à tout salarié en faisant la demande.

Votre mobilisation est indispensable pour que nous puissions mettre en place les mesures nécessaires pour préserver votre santé et sécurité.

Cependant, l’enjeu majeur n’est pas le retour d’une personne en particulier, mais la confiance que nous pouvons tous·tes accorder aux processus de signalement interne d’Ubisoft, en particulier dans les cas où ceux-ci n’incluent aucun·e représentant·e du personnel. Quelles garanties avons-nous que demain, d’autres personnes mises en causes ne retravailleront pas avec Ubisoft par des dispositifs similaires ?

Il nous semble plus qu’urgent de revoir ces procédures, et qu’Ubisoft prenne des engagements fermes sur la prévention des cas de harcèlement et s’y tienne.

Il est vital de sortir de la croyance selon laquelle des personnes seules sont indispensables à la réalisation d’un projet.

Plus que jamais : les jeux sont le fruit du travail collaboratif des travailleur·euses, et non le fait d’un ou deux « talents ».

Comptes
STJV.fr - Le Syndicat des Travailleurs et Travailleuses du Jeu Vidéo
Site hébergé par OVH - 2 rue Kellerman - 59100 Roubaix - France