Négociations chez Ubisoft Paris : des échanges infructueux et préoccupants

Dans un contexte de tensions croissantes autour des négociations sur le télétravail chez Ubisoft, l’intersyndicale alerte sur une situation particulièrement préoccupante.

Les négociations sont faites en urgence pour se terminer fin janvier, les représentant·es du personnel font face à une direction intérimaire, les principaux décideurs étant absents. La proposition d’accord présentée par les organisations syndicales n’a même pas été discutée par la direction. Cette situation interroge sur la légitimité et l’efficacité du processus de négociation en cours.

Un sondage mené par l’intersyndicale, auquel plus de la moitié des effectifs a répondu, révèle des chiffres alarmants : près de 200 collègues (~25% des effectifs de l’entreprise) envisagent de quitter l’entreprise suite à l’application d’un retour en présentiel.

Des départs ont déjà été enregistrés pour ces mêmes raisons. Les témoignages recueillis font état d’une détresse psychologique croissante parmi les salarié·es : stress, troubles du sommeil, et anxiété concernant leur avenir professionnel. Cette situation pourrait s’apparenter à un plan social déguisé.

Les représentant-es syndicaux déplorent l’absence totale de co-construction dans ce processus. Le plan présenté apparaît comme une décision unilatérale du siège, sans réelle marge de négociation possible pour les interlocuteur·ices locaux.

La prochaine réunion, programmée peu avant les fêtes de fin d’année, laisse peu d’espoir quant à une possible amélioration de la situation, suscitant de vives inquiétudes pour le bien-être des salarié·es et l’avenir du studio.

Ubisoft : la santé des salarié.es doit passer avant le mythe du génie créateur

Communiqué de la section syndicale STJV d’Ubisoft Montpellier, avec le soutien des sections syndicales STJV d’Ubisoft Paris, Ubisoft Bordeaux, Ubisoft Annecy et Ubisoft Ivory Tower

Des informations ont filtré en externe concernant un ancien employé ayant quitté Ubisoft alors que l’existence d’une enquête interne le concernant était révélée dans la presse. Il est impliqué aujourd’hui sur un projet en « phase d’exploration » en tant que consultant externe. Cette situation soulève des interrogations sérieuses sur la sécurité des travailleurs et travailleuses, particulièrement face aux risques psycho-sociaux. Ces interrogations sont régulièrement remontées depuis plusieurs mois en interne, sans réponse satisfaisante, selon nous, de la part de notre direction.

Nous, membres des sections syndicales STJV d’Ubisoft, apportons notre plein soutien à l’ensemble des salariés confrontés à une situation pouvant les exposer à des risques psychosociaux et les invitons si iels le souhaitent à prendre contact avec nous via les adresses suivantes :

Nous précisons que nous garantirons l’anonymat à tout salarié en faisant la demande.

Votre mobilisation est indispensable pour que nous puissions mettre en place les mesures nécessaires pour préserver votre santé et sécurité.

Cependant, l’enjeu majeur n’est pas le retour d’une personne en particulier, mais la confiance que nous pouvons tous·tes accorder aux processus de signalement interne d’Ubisoft, en particulier dans les cas où ceux-ci n’incluent aucun·e représentant·e du personnel. Quelles garanties avons-nous que demain, d’autres personnes mises en causes ne retravailleront pas avec Ubisoft par des dispositifs similaires ?

Il nous semble plus qu’urgent de revoir ces procédures, et qu’Ubisoft prenne des engagements fermes sur la prévention des cas de harcèlement et s’y tienne.

Il est vital de sortir de la croyance selon laquelle des personnes seules sont indispensables à la réalisation d’un projet.

Plus que jamais : les jeux sont le fruit du travail collaboratif des travailleur·euses, et non le fait d’un ou deux « talents ».