GG25 : Appel à la grève générale de l’industrie du jeu vidéo – 13 février 2025

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Fort de ses années d’expérience comme syndicat majoritaire de l’industrie du jeu vidéo, le STJV a pu dresser un bilan de celle-ci, devenue un véritable cirque patronal. Nous avons pu établir un plan d’action pour que nous, travailleur·ses du jeu vidéo, puissions améliorer durablement notre industrie.

Pour exiger que l’industrie devienne enfin mûre et stable, que les travailleur‧ses bénéficient de conditions de travail dignes et puissent avoir confiance dans l’avenir, le STJV appelle tous les travailleur‧ses et étudiant‧es à une grève générale du jeu vidéo le 13 février 2025.

Nous exigeons :

  1. Le maintien des emplois, l’annulation des licenciements et la responsabilisation des décisionnaires qui doivent se sacrifier en priorité quand leur entreprise est en difficulté.
  2. La transparence des entreprises sur leurs finances et santé économique, pour que les travailleur·ses puissent se projeter sur leur futur, et le partage des bénéfices avec elleux.
  3. La prise en compte de la santé au travail et de la vie personnelle, par la réorganisation du travail et la réduction du temps de travail.
  4. La participation directe des travailleur·ses aux prises de décision dans leur entreprise pour éviter les erreurs de leurs directions et contrôler le bon usage des financements, privés et public.

Ces revendications sont très concrètes, et viennent répondre aux décennies de mauvaise gestion des entreprises, d’opacité et de négation des souffrances des travailleur·ses. Par exemple, au moment de la publication de cet appel, les travailleur‧ses de Don’t Nod sont en grève contre un plan de licenciement causé par des années de mauvaise gestion, et d’alerte de travailleur‧ses non écoutées. N’hésitez pas à soutenir leur caisse de grève.

Si nos patron‧nes ignorent systématiquement les demandes polies, les travailleur‧ses ont pour elleux le nombre et la solidarité qui les relie. Nous devons nous organiser partout. Nous vous encourageons à aller à la rencontre de vos représentant‧es syndicaux pour en parler, à nous contacter, à organiser des actions et discussion chez vous, et à rejoindre ensemble les rassemblements qui vont s’organiser le 13 février prochain.

Nous rappelons que cet appel couvre le champ d’action du STJV dans le secteur privé, et concerne donc toute personne employée par une société d’édition, distribution, services et/ou création pour le jeu vidéo quel que soit son poste ou son statut et quel que soit le domaine d’activité de sa société (jeux, consoles, mobile, serious games, VR/AR, moteurs de jeu, services marketing, streaming, produits dérivés, esport, création de contenu en ligne, etc.), ainsi que tous·tes les enseignants·es travaillant dans des écoles privées dans des cursus en lien avec le jeu vidéo. Puisqu’il s’agit d’un appel national à la grève, aucune démarche n’est nécessaire pour se mettre en grève : il suffit de ne pas venir travailler.

Pour reprendre nos visuels GG25, nous avons mis à disposition un kit de presse : https://cloud.stjv.fr/s/FBSYLQ7QZcqMLcx

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Plan et orientations du STJV pour améliorer durablement le jeu vidéo

Orientations Du Stjv

Contexte

À plus de 50 ans, le jeu vidéo n’est pas une industrie « jeune ». Elle reste pourtant précaire, avec des conditions de travail d’un autre âge, et sous-évoluée, faute d’avoir accumulé et fait évoluer les connaissances. L’extrême majorité des patron·nes du jeu vidéo sont des clowns à l’ego surdimensionné, n’acceptant que le contrôle totalitaire et tentant vainement de cacher leur incompétence en traitant les travailleur‧ses et les consommateur‧ices comme des enfants stupides.

La crise que traverse l’industrie du jeu vidéo actuellement est entièrement due à ces patron‧nes mais, comme le capitalisme le permet, ce sont les travailleur·ses, celleux-là même sans qui les jeux n’existeraient pas, qui perdent leur travail.

Les crises sociales et licenciements se multiplient, de Don’t Nod à Artisan Studios en passant par Ubisoft, Leikir, Spiders, Goblinz… La liste ne fait que s’allonger et les témoignages de travailleur·ses en détresse se multiplient.

Nous avons identifié dans un premier article trois grandes catégories de problème qui gangrènent l’industrie :

  • Des conditions de travail inacceptables, où les discriminations prospèrent, empêchant les travailleur‧ses de pouvoir y faire réellement carrière ;
  • La généralisation de la désorganisation, où l’absence de stratégie impacte directement la santé des travailleur·ses, la stabilité des emplois et la qualité des productions ;
  • Une indifférence complète, quand ce n’est pas une hostilité assumée, des entreprises au sujet de la santé au travail et du handicap.

Depuis sa création en 2017, le STJV met en place de nombreuses actions pour soutenir les travailleur·ses et améliorer l’industrie : soutien juridique, moral et financier, représentation en entreprise, production de données, liens avec des institutions politiques et syndicats en France et dans le monde entier…

Si le STJV a ainsi pu hisser le jeu vidéo dans les rangs des industries privées les mieux syndiquées de France, le combat reste permanent.

C’est le propos de notre conférence de presse du 16 janvier, lors de laquelle nous avons présenté les orientations du syndicat pour les prochaines années. Nous les reproduisons dans cet article.

Informer les travailleur·ses

Dans le secteur du jeu vidéo comme dans beaucoup d’autres, le patronat cherche à méthodiquement déposséder les travailleur·ses de la connaissance de leur propre industrie : les problèmes courants, nos compétences et métiers, nos droits, etc. Le STJV souhaite proposer un réel plan d’action pour former massivement les travailleur·ses du jeu vidéo à la réalité de leur industrie.

Nous souhaitons :

  • Produire plus de chiffres sur les problèmes et les conditions de travail dans l’industrie du jeu vidéo afin de toujours plus les objectiver.
  • Établir un référentiel des métiers du jeu vidéo crédible, par et pour les travailleur‧ses, dans le but d’établir des fiches de postes claires et de lutter contre le flou voire la désinformation active sur nos compétences et métiers, qui nuisent à nos carrières et profitent au patronat.
  • Créer plus de documentation publique sur les droits des travailleur‧ses et les obligations des employeurs, pour lutter contre les abus du patronat et former les travailleur·ses du secteur. Les patron·nes y apprendraient elleux-mêmes beaucoup de choses.
  • Établir un état des lieux du travail indépendant (« freelance« ), de plus en plus commun dans le jeu vidéo, mais dont les statuts sont mal connus et peu documentés. Il relève trop souvent du salariat déguisé, privant les travailleur‧ses de la majorité des dispositifs de protection de l’État, tout en les exposant directement à la précarité.
  • Informer les étudiant·es qui doivent connaître à la fois leurs droits spécifiques, mais aussi être davantage formé·es au droit du travail et aux spécificités de notre industrie en tant que futur·es travailleur·ses du jeu vidéo.
  • Améliorer la formation des travailleur·ses, en leur permettant notamment d’utiliser les douze jours rémunérés de congés de formation économique, sociale, environnementale et syndicale auxquels iels ont droit chaque année.
  • Faire respecter la voix, l’information et la représentation des travailleur·ses. Les instances représentatives du personnel ne sont, encore aujourd’hui, pas respectées par le patronat qui bloque toute tentative de changement et d’amélioration, laissant les travailleur·ses dans le noir. Nous encourageons ces instances à poursuivre leurs entreprises dès que nécessaire et engagerons les moyens nécessaires pour les y aider.

Sensibiliser les pouvoirs publics

Longtemps uniquement représenté par des lobbies patronaux, le jeu vidéo est resté obscur pour les pouvoirs publics, permettant au patronat de se faire arroser d’argent public en continuant à violer les droits des travailleur·ses dans une impunité totale. Le STJV veut mettre définitivement fin à cette situation en montrant le vrai visage de l’industrie aux élu·es, au CNC, à l’inspection du travail… et à toute autre institution concernée.

Nous voulons :

  • Démontrer les intérêts stratégiques de l’industrie du jeu vidéo. Entre les technologies de pointes utilisables dans des domaines sensibles, le soft power qu’elle représente, et l’hégémonie de groupes et capitaux étrangers, les pouvoirs publics doivent s’intéresser au secteur.
  • Informer les élu·es et institutions sur l’état des conditions de travail et le non-respect de la loi généralisé dans le jeu vidéo, la précarité des emplois et carrières menaçant directement la production française de jeu vidéo et sa compétitivité internationale à court et moyen terme.
  • Informer les élu·es et institutions sur les aides publiques utilisées dans le secteur du jeu vidéo, leur répartition et leur utilisation réelle. Iels doivent pouvoir mesurer l’intérêt réel de ces aides et les travers de leur usage actuel, pour leur permettre de mieux cadrer leur action politique.
  • Informer les élu·es et institutions sur les filières d’études jeu vidéo, publiques et privées, dont beaucoup bénéficient d’aides publiques. L’hégémonie des grands groupes privées et leur influence sur les conditions d’études, où prix élevé, niveau d’enseignement médiocre et entretien d’omertas sont tout autant une menace pour l’industrie.

Réorganiser les productions de jeu vidéo

La désorganisation et l’absence de stratégie des entreprises, entretenues par l’incompétence ou la malveillance de nos patron·nes, sont les menaces principales sur la santé des travailleur·ses, les emplois, ainsi que sur la qualité et la diversité des productions. Si ces problèmes ne sont pas réglés, c’est l’existence même de l’industrie du jeu vidéo qui est menacée.

Nous lutterons pour :

  • Établir des principes communs de gestion de production sains et efficaces qui ne broient pas les travailleur·ses, stabilisent les emplois, et laissent place à la créativité, l’innovation et l’expression des travailleur·ses pour aboutir à des jeux de qualité fabriqués dans de bonnes conditions.
  • Imposer une hiérarchie la plus horizontale possible dans les entreprises. Intégrer directement les travailleur‧ses dans les prises de décision est une mesure nécessaire pour les emplois et la survie des entreprises. Les travailleur·ses ont prédit chaque échec commercial ou faillite ayant touché l’industrie ces dernières années et seule une hiérarchie dictatoriale refusant d’écouter leurs solutions a empêché de régler les problèmes à temps.
  • Mettre fin au culte de l’auteur·ice et permettre aux travailleur·ses de choisir à quoi leur travail contribue. Il s’agit d’une mesure démocratique, de salut culturel et de salut économique pour briser le cercle vicieux d’uniformisation actuelle des jeux. Les jeux sont le résultat complexe d’une collaboration entre travailleur·ses aux compétences très variées, pas de « génies » créatif‧ves qui n’existent pas.

Internationaliser les luttes

Tout comme de nombreuses industries, le jeu vidéo s’inscrit dans un contexte international qui influence directement le droit des travailleur·ses. Le dumping social est un exemple d’impact concret sur les emplois et les conditions de travail.

Internationaliste, le STJV a fait de cet axe un facteur essentiel de son action depuis sa création, que ce soit par l’échange de connaissances ou le soutien à des syndicats étrangers, y compris dans leur processus de création. Le développement du syndicalisme global dans le jeu vidéo nous permet d’envisager de faire encore plus.

Nous avons pour ambition de :

  • Mettre en place des actions communes avec des syndicats étrangers, dans un esprit de solidarité internationale pour aider les travailleur·ses du jeu vidéo à se syndiquer partout et pour lutter contre la mise en concurrence des travailleur·ses par les entreprises, notamment via l’outsourcing.
  • Informer et sensibiliser les syndicats étrangers et les institutions internationales sur l’industrie du jeu vidéo pour faire intervenir des échelons supérieurs dans la législation et à terme négocier des accords internationaux. Cela pourra passer notamment par un renforcement de notre présence au sein d’Uni Global Union, dont le STJV est membre depuis plusieurs années.

Créer et acquérir de nouveaux droits

Si nous en sommes encore loin sur beaucoup de sujets, les conditions de travail obsolètes de l’industrie du jeu vidéo ne s’amélioreront pas uniquement en respectant le minimum légal. Les travailleur‧ses du jeu vidéo, comme l’ensemble des travailleur‧ses, doivent pouvoir travailler dans des conditions dignes et obtenir la reconnaissance qu’iels méritent, pour ne pas perdre leur vie à la gagner.

En plus de la représentation de l’industrie auprès des institutions, nous allons utiliser tous les leviers d’action à notre dispositions pour :

  • Obtenir de nouveaux droits au niveau de la société entière, en faisant participer l’industrie du jeu vidéo aux actions interprofessionnelles qu’elles soient internationales, nationales, de branches proches du jeu vidéo… La diversité de notre industrie nous permet notamment de pouvoir jouer un rôle de liaison entre des industries comme, par exemple, le milieu de l’informatique et celui du cinéma d’animation.
  • Obtenir de nouveaux droits dans les entreprises, par la négociation d’accords d’entreprise et dans le but d’uniformiser autant que possible ces droits entre les entreprises et travailleur‧ses de l’industrie.

Nous allons d’abord nous concentrer sur les sujets d’urgence dans le jeu vidéo :

  • Le suivi et l’aménagement et la réduction du temps de travail, pour que la vie professionnelle ne vienne plus dévorer la vie tout court et empêcher au maximum les abus des entreprises sur le temps de travail.
  • Le handicap, pour que l’industrie du jeu vidéo devienne enfin accessible à tous‧tes, que les postes soient adaptés à chacun‧e, et faire reconnaître les handicaps répandus dans le jeu vidéo mais peu ou pas reconnus par l’État.
  • La santé physique, les maladies et accidents professionnels, et l’ergonomie. Les risques des métiers de bureau, en particulier les troubles musculo-squelettiques, neurologiques et visuels, doivent enfin être pris en compte et des solutions apportées pour que les travailleur‧ses puissent rester en bonne santé au-delà de quelques années de carrière.
  • Les risques psycho-sociaux, comme la dépression, le burnout et l’anxiété qui font des ravages parmi les travailleur‧ses du jeu vidéo à cause des conditions de travail désastreuses et qui restent systématiquement ignorés par les entreprises.
  • La violence des consommateur‧ices auxquelles sont exposés les travailleur‧ses du jeu vidéo, en particulier les équipes marketing en ligne, et dont les conséquences sont quasi universellement ignorées. Le STJV souhaite introduire la notion de protection fonctionnelle, existante dans la fonction publique, dans l’industrie.
  • Les mesures de protection d’urgence des travailleur‧ses, notamment par l’interruption des productions lors d’excès d’arrêts maladie dans un laps de temps court, signe de dysfonctionnement organisationnel grave mettant en danger les travailleur‧ses.
  • La rémunération des travailleur‧ses et en particulier, sous forme de primes contractuelles, le partage de la valeur produite par elleux lorsqu’un jeu est un succès commercial.

La grève générale

Nous savons d’expérience que nos patron‧nes, quelle que soit l’entreprise et bien qu’iels prétendent l’inverse, n’écoutent pas quand on leur demande normalement d’améliorer nos conditions de travail et nos carrières. Il est donc nécessaire de leur faire comprendre autrement que les travailleur‧ses, leurs droits et leurs conditions de travail ne sont pas de simples variables d’ajustement pour éponger leur incompétence.

Si le patronat a des moyens colossaux, car il utilise la valeur créée par les travailleur‧ses contre elleux-même, à coup d’avocat‧es, de cabinets de communication de crise et de conseil en répression syndicale, les travailleur‧ses ont pour elleux le nombre et la solidarité qui les relie.

Pour exiger que l’industrie devienne enfin mûre et stable, que les travailleur‧ses bénéficient de conditions de travail dignes et puissent avoir confiance dans l’avenir, le STJV appelle tous les travailleur‧ses à une grève générale du jeu vidéo le 13 février 2025.

Nous publierons un appel à la grève détaillé demain, vendredi 17 janvier 2025.

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DON’T NOD – Appel à la grève à partir du Lundi 13 Janvier 2025

Appel à la grève reconductible à Don't Nod à partir du lundi 13 janvier. Sur des tons gris, un bâtiment portant le logo de Don't Nod. Devant le bâtiment, en-dessous du texte d'appel à la grève, trois personnages de jeux Don't Nod dans des postures revendicatives. Au bas à droite de l'image, le logo du STJV.

Constat sur les négociations en cours

Les négociations entre le STJV et la Direction de DON’T NOD autour du PSE n’aboutissent à aucun engagement sérieux pour les salarié·es. Malgré les efforts immenses de la délégation syndicale pour parvenir à un accord, les propositions de la direction restent insignifiantes.

Nous avons tout tenté pour négocier raisonnablement, en supposant la bonne foi de nos interlocutrices.

Aujourd’hui, la date prévue de signature de l’accord potentiel est déjà dépassée et nous n’avons toujours pas eu l’occasion d’aborder des sujets cruciaux, tels que les conditions de départ (indemnité de licenciement, prime au départ volontaire…). Les négociations ont uniquement porté sur d’hypothétiques réductions des départs forcés, desquels la direction entend garder le contrôle total, lui permettant de rester in fine très très proche de son projet initial.

Force est de constater que la Direction n’a qu’un seul objectif, gagner du temps, et ne daigne pas négocier sérieusement.

Le STJV ne signera pas un accord qui entérinerait le projet inique de la direction, même s’il porte une moustache.

Notre appel

Puisque la Direction ne semble pas comprendre les conséquences que représente son projet pour les salarié·es qu’elle voudrait faire partir, mais aussi celleux qui resteraient dans une structure désorganisée aux conditions de travail dégradées, nous appelons à une GRÈVE RECONDUCTIBLE dès le 13 janvier 2025 jusqu’à satisfaction de nos revendications.

Cette grève, votée en AG des travailleur·euses de DON’T NOD, a été massivement plébiscitée (près de 90% des voix). Nous restons soudé·es et motivé·es pour lutter contre ce plan de licenciements, et ne reculerons pas face à l’entêtement de la Direction.

Caisse de grève

Pour soutenir les collègues dans leur combat pour sauver leur emploi, nous avons mis en place une caisse de grève : https://www.stjv.fr/2024/11/mise-en-place-dune-caisse-de-greve-pour-le-mouvement-social-a-dont-nod/

Vous avez déjà été nombreux·ses à donner et à nous laisser des messages d’encouragement, merci infiniment ! <3

Notre combat ne pourra pas se faire sans votre aide.

État de l’industrie du jeu vidéo : conférence de presse du STJV le 16 janvier 2025

Le mois dernier, nous faisions un rapide état des lieux de l’industrie du jeu vidéo. Nous y listions les 3 grands problèmes de celle-ci : les discriminations et blocages de carrière, la désorganisation et l’absence de stratégie des entreprises, et le mépris complet pour la santé et la sécurité des travailleur·ses.

Entre cet état qui persiste depuis trop longtemps et la situation catastrophique actuelle de l’industrie, il est clair que 2025 sera très important pour les travailleur·ses du jeu vidéo. À la fois pour sauvegarder leurs emplois, et pour obtenir des droits qui permettront d’arriver à des conditions de travail dignes.

Les organisations syndicales sont prêtes. Maintenant, comme les patrons le disent elleux-même : la balle est dans leur camp.

Le STJV tiendra une conférence de presse le 16 janvier 2025 à 19h

Nous y présenterons les orientations du syndicat pour réparer l’industrie dans les prochaines années. Elle sera retransmise en direct sur notre chaîne Twitch.

D’ici là, nous vous souhaitons une bonne année de lutte ! Organisons-nous pour lutter contre les patron·nes et leurs clowneries 🃏

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État des lieux de l’industrie du jeu vidéo : un cirque patronal

état de l'industrie du jeu vidéo

Il y a 7 ans, le STJV est né afin de répondre aux problèmes des travailleur·ses du jeu vidéo.

Depuis 5 ans, nos activités de représentation du personnel en entreprise et notre travail auprès des travailleur·ses indépendant·es vont en s’intensifiant et, depuis 2 ans, on assiste à leur explosion.

Aujourd’hui et malgré nos efforts et victoires, les conditions de travail au sein de l’industrie se sont dégradées à un point tel que tous les signaux d’alerte sont dans le rouge.

Notre état des lieux a identifié plusieurs points majeurs de blocage, associés à des problèmes auxquels il faudra remédier pour remettre l’industrie dans le droit chemin :

  • Les carrières et les discriminations
  • La désorganisation et l’absence de stratégie au sein des entreprises
  • Le mépris total pour la santé des travailleur·ses et la prévention des risques

La rupture conventionnelle comme plan de carrière

La reconversion comme objectif professionnel

Les problèmes commencent à l’école, avec des formations hors de prix, inadaptées et dangereuses pour la santé des étudiant‧es. Dans ces établissements où le népotisme est roi, on apprend la culture délétère du crunch, le tout sans se préparer à une entrée dans un monde du travail hyper-compétitif où il faudra se débrouiller malgré des salaires qui ne permettent pas toujours de vivre, et l’absence d’encadrement et de formation sur le terrain.

Pourquoi y a-t-il une majorité de jeunes dans l’industrie du jeu vidéo ? Parce que les seniors sont parti·es depuis longtemps. Les causes ? Rémunérations trop basses, contrats précaires, salariat déguisé, absence de développement de carrière, incompatibilité avec la vie de famille… En clair, non seulement c’est la grosse galère au début, mais en plus les conditions de travail n’évoluent pas vers un net positif avec le temps et l’expérience.

Et ça, c’est si on a la chance de ne pas subir de harcèlement moral et de discriminations. Des parcours de recrutement difficiles à la placardisation pour pousser à la démission, en passant par l’enfer ordinaire subi dans un climat sexiste, raciste, homophobe, transphobe et on en passe, l’industrie du jeu vidéo peut se transformer en fabrique de la destruction de l’estime de soi.

La désorganisation comme règle, le néant comme stratégie

« J’ai joué à un jeu ce weekend »

Dès leurs premières phases de développement, les jeux doivent affronter de multiples obstacles. Ils sont fabriqués malgré l’incompétence de la hiérarchie. Manque de connaissances sur le monde du jeu vidéo, priorité aux profits et à des demandes de productivité toujours plus élevées, invention de « solutions » sans consultation des expert·es, perméabilité aux dernières « modes » de l’industrie : voilà ce qui peut caractériser en bref les décideurs et décideuses du jeu vidéo.

En conséquence, les travailleur·ses ordinaires font face aux chimères de leur hiérarchie. Leur expertise n’étant pas reconnue, aucune confiance ne leur étant accordée, il ne leur reste qu’à s’adapter à des décisions au mieux maladroites mais souvent complètement stupides, ainsi qu’à une cohorte de top managers qui font perdre un temps précieux en maintenant des processus contre-productifs, en réunions et en micromanagement lourd et poussif. Incapables de produire un planning et un brief réalistes, sans parler d’un suivi efficace, iels sèment la confusion au détriment de l’organisation.

Quant aux directeurs et directrices créatives, c’est la loi du silence. Despotiques, intouchables, ces personnes jouent de leur ancienneté et de leurs relations pour agir à leur gré sans contestation possible de la part des travailleur·ses. C’est ainsi qu’on se retrouve à gâcher temps, argent et compétences en recommençant une production à plusieurs reprises, sur simple décision de la hiérarchie qui se contente de suivre les dernières tendances.

Malgré des décennies d’existence de cette industrie qui se considère encore « jeune », les estimations de production sont toujours totalement faussées par une vision court-termiste reposant sur le crunch obligatoire et la volonté d’épater la direction ou les éditeurs. À cela s’ajoutent des estimations de coût fantasques qui ne tiennent pas compte des réalités concrètes de la production d’un jeu. Et quand les résultats ou les estimations financières ne plaisent pas, on pourrit encore plus l’organisation des productions par des magouilles sur la comptabilité pour tromper actionnaires ou dirigeant·es, et pouvoir verser des primes et dividendes au patronat.

Le manque de communication et d’information sape également la qualité des jeux. À travers toutes les phases du développement, la division exagérée du travail isole les équipes les unes des autres, sans compter la proverbiale paranoïa de l’industrie qui force l’opacité sur les stratégies et la vision globale d’un projet ou d’une entreprise. Tout se fait en flux tendu et en vase clos, sans place pour le recul, la veille, l’autocritique ou l’expérimentation. Il n’y a donc pas de place pour l’innovation et la créativité, ce qui aboutit à des jeux médiocres.

À l’opposé, dans les nombreuses petites entreprises du secteur, on demande une polyvalence qui relève parfois du numéro d’équilibriste. S’il peut être compréhensible que de plus petites équipes ne soient pas aussi propices à des délimitations claires, cela revient très souvent à se dispenser des compétences requises (notamment sur l’assurance qualité ou la communication, mais aussi en demandant à cumuler des spécialités parfois bien éloignées comme le graphisme 2D et 3D) et d’espérer que quelqu’un dans l’équipe prenne à son compte la charge en question.

L’abandon comme politique de prévention

Burnouts, douleurs musculaires, corbeilles de fruit

Les problèmes évoqués ci-dessus n’affectent malheureusement pas que les jeux en eux-mêmes, mais aussi les personnes qui les produisent. Celles-ci se voient soumises à des conditions de travail délétères pour leur santé, mais ces problèmes sont systématiquement minimisés et invisibilisés.

Tout d’abord, les entreprises refusent de considérer le moindre problème comme systémique. Tout est affaire de responsabilité individuelle dans le mirage néolibéral, rendant impossible une véritable prise en charge et la mise en place d’une politique adéquate.

Au sein des entreprises, les instances représentatives du personnel sont réduites à l’impuissance, régulièrement entravées dans leur mandat par l’absence de documents, d’information, de consultation et l’irrespect de leurs prérogatives. Autre stratégie, certaines directions cherchent par tous les moyens à entraver la mise en place et le fonctionnement basique du CSE (en communiquant au strict minimum, voire pas du tout à ce sujet, ou en organisant des élections tôt, dans lesquelles les premières personnes employées par l’entreprise peuvent être les seules éligibles). Quant aux indépendant·es, iels sont soumis·es à la doctrine du marche ou crève, puisque la question de la santé au travail ne se pose tout simplement pas (aucun suivi, encadrement, législation).

Dans tous les cas, on ne peut jamais compter sur la prise en compte des accidents et des maladies professionnelles, et encore moins du handicap, qui sont niés et balayés sous le tapis. Seule la solidarité entre collègues peut parfois éviter le pire.

Les aménagements de poste et de carrière quant à eux sont soumis au bon vouloir du patronat, qui les considère comme un confort superflu. Outils ergonomiques, temps partiel et télétravail, par exemple, sont refusés par pure idéologie et autoritarisme.

En bref, il faut continuellement se battre pour obtenir le minimum légal, et la santé au travail est un luxe accessoire dont il faudrait s’estimer heureux·ses d’obtenir la moindre miette.

Face à ces problèmes, et face à l’état actuel de notre industrie que les patron‧nes semblent vouloir réduire à un champ de ruine, le STJV ne compte pas rester inactif…

… rendez-vous en 2025.

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Négociations chez Ubisoft Paris : des échanges infructueux et préoccupants

Dans un contexte de tensions croissantes autour des négociations sur le télétravail chez Ubisoft, l’intersyndicale alerte sur une situation particulièrement préoccupante.

Les négociations sont faites en urgence pour se terminer fin janvier, les représentant·es du personnel font face à une direction intérimaire, les principaux décideurs étant absents. La proposition d’accord présentée par les organisations syndicales n’a même pas été discutée par la direction. Cette situation interroge sur la légitimité et l’efficacité du processus de négociation en cours.

Un sondage mené par l’intersyndicale, auquel plus de la moitié des effectifs a répondu, révèle des chiffres alarmants : près de 200 collègues (~25% des effectifs de l’entreprise) envisagent de quitter l’entreprise suite à l’application d’un retour en présentiel.

Des départs ont déjà été enregistrés pour ces mêmes raisons. Les témoignages recueillis font état d’une détresse psychologique croissante parmi les salarié·es : stress, troubles du sommeil, et anxiété concernant leur avenir professionnel. Cette situation pourrait s’apparenter à un plan social déguisé.

Les représentant-es syndicaux déplorent l’absence totale de co-construction dans ce processus. Le plan présenté apparaît comme une décision unilatérale du siège, sans réelle marge de négociation possible pour les interlocuteur·ices locaux.

La prochaine réunion, programmée peu avant les fêtes de fin d’année, laisse peu d’espoir quant à une possible amélioration de la situation, suscitant de vives inquiétudes pour le bien-être des salarié·es et l’avenir du studio.

12 décembre 2024 : grève nationale pour l’emploi, à Don’t Nod, dans le jeu vidéo et ailleurs

Malgré des déclarations catastrophistes du patronat, l’industrie du jeu vidéo continue de croître et les entreprises continuent d’engranger des bénéfices. Mais cet argent ne va pas dans les poches des travailleur‧ses qui perdent leur emploi à une vitesse effrénée, pendant que leurs patron‧nes dorment tranquillement, sans craindre pour leurs rémunérations. Il serait temps pour elleux de rendre des comptes.

Les entreprises sont remplies de travailleur‧ses qualifié‧es pleinement capables de gérer leurs propres productions et de prendre les décisions qui garantirons la pérennité de leurs emplois. Iels n’ont comme obstacle que leurs directions, passées maîtresses dans l’art de la sourde oreille, du mensonge et de l’entrave aux équipes par leur incompétence.

Face aux seuls contre-pouvoirs auxquelles elles font face, CSE et syndicats, qui pointent du doigt les problèmes de gestion des entreprises et la souffrance que ceux-ci causent chez les travailleur‧ses, les directions bottent en touche. Les avis et recommandations des représentant‧es du personnel, les alertes, les lettres ouvertes, les grèves… se heurtent au mur du monologue social du patronat.

À l’heure où l’histoire donne partout raison à ces avertissements des travailleur‧ses, ces gérant‧es grassement rémunéré‧es s’enfoncent toujours plus la tête dans le sable. Le plan de licenciement annoncé à Don’t Nod cet automne n’est que le résultat d’une direction qui n’a pas cessé de refuser d’écouter les travailleur‧ses, de prendre ses responsabilités et d’agir en conséquence.

Mobilisons-nous contre les licenciements

La saignée en cours n’est pas limitée au jeu vidéo : la CGT a récemment recensé des centaines de plans de licenciement, menaçant des centaines de milliers d’emplois. Ce n’est pas aux travailleur‧ses de payer pour les idioties de leurs patron‧nes, ni dans le jeu vidéo ni ailleurs.

La CGT a également initiée une journée de mobilisation nationale le 12 décembre contre les vagues de licenciements qui touchent tous les secteurs. Le STJV se joint à cette mobilisation et appelle tous‧tes les travailleurs‧es du jeu vidéo à faire grève le jeudi 12 décembre pour exiger l’arrêt de tout plan de licenciement en cours ou à venir, le respect du dialogue social et le contrôle des travailleur‧ses sur la production.

Cette date coïncide avec une nouvelle journée de grève des travailleur‧se de Don’t Nod, en lutte active pour sauver leur entreprise. Profitons de la journée de mobilisation du 12 décembre pour les soutenir, notamment sur leur piquet de grève à Paris : si aujourd’hui ce sont elleux qui sont menacés, demain ce sera toute l’industrie.

Nous rappelons que cet appel couvre le champ d’action du STJV dans le secteur privé, et concerne donc toute personne employée par une société d’édition, distribution, services et/ou création pour le jeu vidéo quel que soit son poste ou son statut et quel que soit le domaine d’activité de sa société (jeux, consoles, mobile, serious games, VR/AR, moteurs de jeu, services marketing, streaming, produits dérivés, esport, création de contenu en ligne, etc.), ainsi que tous·tes les enseignants·es travaillant dans des écoles privées dans des cursus en lien avec le jeu vidéo. Puisqu’il s’agit d’un appel national à la grève, aucune démarche n’est nécessaire pour se mettre en grève : il suffit de ne pas venir travailler.

DON’T NOD – Appel à la grève Jeudi 12 et Vendredi 13 décembre 2024

Cinquième semaine de mobilisation depuis l’annonce d’un plan social visant à virer 69 personnes chez Don’t Nod, et la direction du studio continue de se contenter d’un mail hebdomadaire nous expliquant pourquoi nous avons tort de nous en plaindre.

Soyons rassuré·es, Oskar Guilbert nous précise dans chaque message qu’il souffre de la situation tout autant que nous, voire plus. Peut-être pourrait-il appeler le numéro vert de soutien qu’il a mis à notre disposition, en lieu et place d’un réel dialogue social ?

Nous n’attendons pas de compassion, nous attendons une réponse à nos demandes, précises et documentées, formulées il y a plus d’un mois et affirmées depuis par un mouvement qui ne faiblit pas.

Ce que nous voulons

  • Nous exigeons le renoncement immédiat de la direction à ce plan de licenciement irresponsable et injuste.
  • Nous exigeons que les employé·es, qui sont les personnes les plus compétentes, aient désormais voix au chapitre dans toutes les prises de décision.
  • Nous exigeons la présence d’Oskar Guilbert dans les négociations, qu’il assume ses responsabilités de PDG.

Jeudi 12 décembre a lieu la prochaine journée de négociation du PSE entre le STJV et la direction de Don’t Nod, la dernière avant la fin de l’année.

Pour soutenir nos représentant·es face à la direction, nous appelons nos collègues à poursuivre la mobilisation par une journée de grève jeudi 12 décembre. Ce jour sera également celui d’une grève nationale pour l’emploi, à laquelle le STJV a appelé à participer.

Un piquet de grève sera organisé devant les locaux du studio. Nous invitons toutes les personnes intéressées à venir nous soutenir et à échanger avec nous. Plus de détails à venir.

Cette grève sera reconduite au vendredi 13 décembre s’il n’y a pas d’avancées notables dans les négociations.

Caisse de grève

Pour soutenir les employé-es dans leur combat pour sauver leur emploi, nous avons mis en place une caisse de grève : https://www.stjv.fr/2024/11/mise-en-place-dune-caisse-de-greve-pour-le-mouvement-social-a-dont-nod/

Vous avez déjà été nombreux·ses à donner et à nous laisser des messages d’encouragement, merci infiniment ! <3

Notre combat ne pourra pas se faire sans votre aide.

DON’T NOD – Nouvel appel à la grève le 29 novembre 2024

Quatrième semaine de conflit social à Don’t Nod, et le PSE suit son cours avec son lot désormais hebdomadaire de reports de réunions, et de documents erronés ou non existants, pourtant essentiels au lancement d’un PSE.

La direction ne pourrait pas faire mieux si elle souhaitait encore une fois démontrer la pertinence de ce que le CSE remonte depuis des années, en vain, et de tout ce qui a été relevé dans la lettre ouverte signée par 160 de nos collègues.

APPEL À LA GRÈVE – Vendredi 29 novembre

Il est inacceptable que la direction de Don’t Nod continue de faire entrave au CSE, élu par les employé·es pour les représenter, inacceptable qu’Oskar Guilbert ne participe pas à l’intégralité des réunions de négociation, inacceptable que la direction n’ait pas encore répondu et discuté de chacun des points de la lettre ouverte. 

Inacceptable, enfin, que nous en soyons encore à discuter de ce PSE mortifère au lieu de mettre notre énergie à ce qui pourrait réellement sauver l’entreprise.

Ce que nous voulons

  • Nous exigeons que la direction de l’entreprise réponde et discute de chacun des points abordés par la lettre ouverte, avec l’ensemble des employé·es.
  • Nous exigeons le renoncement immédiat de la direction à ce plan de licenciement irresponsable et injuste.
  • Nous exigeons que les employé·es, qui sont les personnes les plus compétentes, aient désormais voix au chapitre dans toutes les prises de décision.
  • Nous exigeons la présence d’Oskar Guilbert dans les négociations, qu’il assume ses responsabilités de PDG.

Ce n’est pas un futur, mais une lente agonie pour Don’t Nod que ce plan à la découpe, qui sans remise en question de la part de la direction ne pourra que se reproduire dans les mois qui viennent. N’en déplaise à Oskar Guilbert et Julie Chalmette, Don’t Nod c’est nous, employé·es, et c’est ce n’est qu’en restant toustes ensemble que nous pourrons sauver l’entreprise.

Nous appelons nos collègues à poursuivre la mobilisation par une journée de grève ce vendredi 29 novembre.


Caisse de grève

Vous le savez peut-être déjà, nous avons mis en place une caisse de grève pour soutenir le mouvement, et en priorité nos collègues les plus précaires.

Depuis son lancement, vous avez été nombreux·ses à donner, et tout autant à nous laisser des messages d’encouragement. Cela nous est aussi nécessaire que précieux, et nous ne pourrons jamais vous remercier assez.

Cependant, la direction nous oblige à durcir le mouvement et cela ne pourra se faire sans votre générosité.

Si vous y consentez, vous permettrez à davantage de nos collègues de pouvoir lutter pour la défense de nos emplois et pour rappeler à la direction du studio que la responsabilité de ses choix de gestion stupides n’est pas à chercher du côté des employé·es.

Par avance, merci infiniment pour votre don qui a une valeur bien plus grande encore que son montant. Il participera à permettre aux employés de défendre leur emplois et nous l’espérons, d’améliorer la situation des travailleuses et travailleurs du jeu vidéo dans une industrie qui se déshumanise peu à peu. Votre don est un acte de soutien militant.

Don’t Nod : nouvel appel à la grève le 22 novembre 2024

Il y a deux semaines, 160 employé·es de Don’t Nod avaient signé et envoyé une lettre ouverte à la direction du studio. Depuis, la direction a choisi d’ignorer complètement les constats formulés, pourtant clairs.

Le PDG de Don’t Nod, Oskar Guilbert, a explicitement refusé d’aborder le sujet malgré les demandes répétées des employé·es lors d’un espace d’échange mensuel où il a préféré lire un texte écrit à l’avance à toute l’entreprise, précisant au passage que « les temps sont durs pour tout le monde ici, et moi en particulier » et rejetant toujours l’idée de participer aux réunions de négociation du PSE.

Appel à la grève ce vendredi 22 novembre

Après trois semaines de conflit social, la direction de Don’t Nod refuse donc en bloc tout dialogue avec nous, employé·es. On nous conseille à la place « d’ouvrir nos chakras », et d’être « tourné-es vers l’avenir ». Mais quel avenir, avec 69 collègues en moins et une industrie du jeu vidéo en crise ?

Julie Chalmette, Directrice Générale Adjointe, a de son côté pris la parole pour indiquer « ‘Virer des gens’, personnellement c’est un terme que je déteste. » Ça tombe bien, nous aussi !

Ce que nous voulons

  • Nous exigeons que la direction de l’entreprise réponde et discute de chacun des points abordés par la lettre ouverte, avec l’ensemble des employé·es.
  • Nous exigeons le renoncement immédiat de la direction à ce plan de licenciement irresponsable et injuste.
  • Nous exigeons que les employé-es, qui sont les personnes les plus compétentes, aient désormais voix au chapitre dans toutes les prises de décision.
  • Nous exigeons la présence d’Oskar Guilbert dans les négociations, qu’il assume ses responsabilités de PDG.
  • Nous l’avons dit, et la direction nous le démontre par son incapacité même à se remettre en question : ce projet de PSE est absurde, violent, et ne permettra pas de sauver l’entreprise.

Nous appelons nos collègues à poursuivre la mobilisation par une journée de grève le vendredi 22 novembre.

Caisse de grève

Contrairement à notre employeur, nous ne pouvons pas faire payer nos dettes par d’autres. C’est la raison pour laquelle nous faisons appel à la générosité de ceux et celles qui souhaitent nous soutenir en contribuant à notre caisse de grève.

Ainsi, nous avons mis en place une cagnotte en ligne.

Si vous y consentez, vous permettrez à davantage de nos collègues de pouvoir lutter pour la défense de nos emplois et pour rappeler à la direction du studio que la responsabilité de ses choix de gestion stupides n’est pas à chercher du côté des employé·es.

Afin de procéder en toute transparence voici la manière dont nous souhaitons utiliser cet argent :

  • Pour les personnes précaires qui demandent le soutien de la caisse de grève, il sera compensé leur salaire net par jour de grève (jusqu’à un maximum de 100 €/jour de grève)
  • Pour le cas plus général, nous répartirons équitablement les montants soulevés au pro rata des jours de grève déclarés (toujours dans la limite de 100 €/jour de grève)
  • Les jours de grève sont déclaratifs, nous n’imposons pas à quelqu’un de réclamer le montant maximum
  • Si le montant était trop faible, le STJV peut abonder la caisse de grève pour garantir un montant décent à toustes
  • Si à la fin du mouvement de grève des fonds restaient après répartition, ceux-ci seront reversés à la caisse de grève nationale du STJV pour servir à d’autres mouvements sociaux dans le futur

Par avance, merci infiniment pour votre don qui a une valeur bien plus grande encore que son montant. Il participera à permettre aux employés de défendre leur emplois et nous l’espérons, d’améliorer la situation des travailleuses et travailleurs du jeu vidéo dans une industrie qui se déshumanise peu à peu. Votre don est un acte de soutien militant.