Dans le jeu vidéo, la lutte contre les oppressions de genre passera par le syndicalisme

Le 8 mars est la journée internationale de lutte pour les droits des femmes et minorités de genre. Elle célèbre les combats, historiques et actuels, des luttes féministes. Le jeu vidéo, loin d’être enfermé dans une bulle de passion apolitique, est un milieu où prospèrent les violences sexistes et sexuelles et où ces combats sont très présents.

Aujourd’hui, les hommes cisgenres représentent plus de 75 % des travailleur·euses du jeu vidéo et occupent une majorité de postes de pouvoir. Leur surreprésentation conduit à une homogénéisation des jeux vidéo et des environnements de travail difficiles, violents et dangereux pour les femmes et les personnes de genre marginalisé.

Pourtant ça n’a pas toujours été la norme, car les femmes ont été les premières à travailler dans l’informatique. L’histoire des « calculatrices » – invisibilisée pendant longtemps – est de plus en plus connue grâce au travail des militantes féministes. De la même manière, elles ont investi le domaine du jeu vidéo dès ses débuts, contrairement à l’imaginaire fantasmé du développeur solitaire dans le garage de ses parents. Comme dans le reste de la société, les femmes investissent les corps de métiers essentiels à la production et participent à la création des œuvres culturelles. Mais leur travail est invisibilisé et dévalorisé, et leur présence réduite à une « liste de femmes notables ».

Etat des lieux

Associations et collectifs féministes dans l’industrie

Cette faible présence des femmes dans l’industrie est un problème social et politique. Depuis plusieurs années le SNJV, un lobby patronal du secteur, présente ses propres données chiffrées pour rendre compte d’un état subjectif de l’industrie française du jeu vidéo. L’augmentation du nombre de femmes dans l’industrie dont les patron‧nes s’auto-congratulent chaque année reste déplorable : la part des femmes travailleuses dans les studios de développement gravite aux alentours des 20%.

Des associations et des collectifs de femmes, parfois réticentes à se définir comme féministes, tentent de favoriser la présence des femmes dans l’industrie. Les plus influentes d’entre elles accueillent en leur sein des organisations patronales et des éditeurs et studios de jeu épinglés pour leur culture d’entreprise sexiste et misogyne. Ce qu’elles pensent être une quasi-obligation pour pouvoir exister politiquement et avoir les ressources financières pour aider les femmes de l’industrie.

On peut reconnaître une réelle utilité à ces organisations : pouvoir servir de tremplin à des femmes peu politisées et qui découvrent tout juste les problématiques féministes. Nous avons toutes commencé à un degré zéro de conscience politique et féministe. La colère et la radicalité se développent au fil des parcours de vie, et il suffit de peu de choses pour construire des personnes engagées.

Malgré cela, l’existence d’alliances entre ces collectifs, des lobbys patronaux et des éditeurs pose problème, tant du point de vue de la prévention des violences que de celui d’une stratégie féministe radicale :

  • leurs initiatives participent alors à blanchir les studios, éditeurs ou écoles avec lesquelles elles travaillent des actions qu’ils prennent contre les femmes ;
  • les femmes ne s’y retrouvent mises en avant que dans une performance symbolique, érigées en trophées de diversité pour satisfaire les discours hypocrites des organisations patronales ;
  • leur fonctionnement crée les conditions d’émergence et de maintien d’un féminisme blanc, valide et bourgeois, qui ne comprendra jamais les réalités des autres femmes et qui, à terme, exclura d’avantage de personnes précaires, LGBT+, racisées et/ou handicapées de l’industrie ;
  • ces alliances impliquent une absence d’indépendance vis-à-vis des éditeurs et des lobbys patronaux, qui couperont court à toute critique féministe jugée trop virulente et ont déjà empêché ces organisations de s’exprimer lors des récentes révélations.

La lutte contre les oppressions dans le jeu vidéo ne marchera pas tant qu’elle servira de faire-valoir au patronat. Iels ont déjà prouvé toute leur hypocrisie en faisant du lobbying auprès des parlementaires pour imposer le retrait d’un amendement imposant un critère de genre à l’attribution du Crédit d’impôt jeu vidéo. Iels ne servent que leurs intérêts personnels, et jamais ceux des femmes et des minorités de genre. Il n’est plus besoin non plus de prouver que le patronat du jeu vidéo a longtemps favorisé le développement d’environnements de travail toxiques envers les femmes et minorités de genre, qui y subissent encore aujourd’hui des violences sexistes et sexuelles.

Les réflexes de protection des personnes ayant du pouvoir

Ces dernières années, la presse généraliste et spécialisée a rendu compte du système de violence qui s’épanouissait dans l’industrie du jeu vidéo. Cette production journalistique est directement issue de ce que certain‧es ont appelé la libération de la parole des femmes, même si, dans les faits, les femmes n’ont pas attendu l’arrivée des réseaux sociaux pour parler, surtout entre elles, de ce qu’elles vivaient.

En réaction à cette mauvaise presse, les patron·nes, studios et directions d’écoles ont mis en place de nombreuses initiatives pour favoriser des politiques de diversité qui ne sont, comme nous avons déjà pu le démontrer, que des campagnes de communication. Il est attendu des femmes qui portent ces politiques de diversité qu’elles soient dociles et ne remettent pas en question l’ordre établi, mais permettent aux directions d’ignorer les conditions de travail discriminatoires auxquelles les personnes de genres marginalisés sont confrontées.

On trouve en première ligne de ces campagnes de communication des éditeurs de renom : Riot Games, Activision-BlizzardUbisoft, et tant d’autres où prospèrent et continuent de prospérer des entre-soi masculins et environnements misogynes, sexistes et dangereux pour les femmes et les personnes de genres marginalisés. Mais les studios de plus petite taille ne sont pas exempts de ces environnements et, au contraire, la précarité qui y règne favorise les comportements de harcèlements et violences.

Dans la quasi-totalité des cas, les patron·nes et les personnes aux postes de pouvoir (managers, RH) se protègent mutuellement et utilisent les structures anti-démocratiques des entreprises pour se mettre à l’abri. Peu importe la taille de l’entreprise, les femmes et les personnes de genres marginalisés se retrouvent face au même choix : se taire et subir, ou partir.

Lutter contre la précarisation

Les femmes et minorités de genre sont sur-représentées dans les métiers les plus précaires, quelle que soit l’industrie. À cause des discriminations qu’on leur impose, elles rencontrent de plus grandes difficultés pour trouver un emploi, accumuler de l’expérience, faire reconnaître leur expertise… ce qui leur laisse moins de liberté pour refuser des postes et conditions de travail précaires. De plus elles sont très souvent responsables du travail reproductif sur leur temps « libre », qu’il s’agisse du travail domestique, des enfants ou d’autres responsabilités familiales.

Il existe des solutions pour briser cette précarité : améliorer la stabilité de l’emploi, favoriser la réduction du temps de travail sans perte de salaire, mettre en place des jours de congés illimités, mettre fin à la cooptation qui entretient l’entre-soi masculin, et bien d’autres. Les revendications formulées par le STJV en mars et en juin l’année dernière répondent à ces besoins.

Les discriminations, les violences sexistes et sexuelles ne disparaitront pas par magie. Cela passera autant par la formation que par l’évolution directe des conditions de travail, par redonner du pouvoir d’agir aux femmes et aux personnes de genre marginalisé.

C’est l’organisation collective des personnes concernées, nous, travailleuses et travailleurs du jeu vidéo, qui permet de créer de véritables lieux d’échanges, de soutiens et de luttes en dehors de toute dépendance aux logiques d’exploitation capitalistes. Par l’action syndicale, nous pouvons contraindre le patronat à accepter nos revendications pour une industrie du jeu vidéo plus juste.

Le syndicalisme comme outil de lutte

Les femmes et les personnes de genres marginalisés ont toujours été présentes dans les luttes ouvrières. Le 8 mars, journée de lutte internationale pour les droits des femmes, a pour origine la grève des ouvrières de Saint-Pétersbourg, le 8 mars 1917, qui a déclenché les révolutions russes. Ce n’était ni la première ni la dernière fois que les femmes se mobilisent.

Bien que leurs luttes, tout comme leur place dans le monde du travail, soient invisibilisées dans l’histoire ouvrière, les mobilisations des femmes sont des moteurs et ne se limitent pas à un domaine. Le patriarcat et le capitalisme se nourrissant l’un l’autre, lorsque les femmes luttent pour des droits spécifiques, elles font bien souvent avancer les droits et les conditions de travail pour la société dans son ensemble. La révolution sera féministe ou ne sera pas.

Dans le jeu vidéo, on peut mentionner l’article de Kotaku en 2018 et la grève des travailleur·se·s de Riot Games en 2019, l’organisation collective des personnes concernées a secoué l’ordre établi. Leurs mobilisations ont mené à des actions en justice et, on l’espère prochainement, à des changements majeurs des conditions de travail pour l’industrie du jeu vidéo aux USA.

En créant le STJV en 2017, nous avions pour objectif de détruire les derniers bastions idéologiques qui disaient que le secteur du jeu vidéo était une grande famille, un lieu de passion où la politique n’avait pas sa place. Depuis plus de cinq ans, nous bataillons pour rendre le milieu professionnel du jeu vidéo français plus juste pour tous·tes les travailleur·ses, et en particulier pour les femmes et les personnes de genres marginalisés qui continuent de subir des conditions de travail et d’existence délétères.

Les syndicats sont des espaces de lutte pour les droits des femmes et les personnes de genre marginalisé, qu’il s’agisse de créer des espaces de parole en non-mixité, d’accompagner juridiquement des femmes victimes de violences sexistes et sexuelles dans les entreprises, de contraindre les patron‧es à redonner du pouvoir aux salariées ou encore à saper l’autorité et le pouvoir des agresseurs et de ceux qui les protègent.

Ce qui nous donne le pouvoir de prendre la parole et d’agir c’est de pouvoir nous regrouper, reconnaître nos problématiques communes, connaître nos droits, nous former sur les violences que l’on subit, les qualifier, et nous soutenir mutuellement pour obtenir justice et briser le système à l’origine de ces violences.

Rejoindre un syndicat, c’est réaffirmer un pacte d’amitié, de solidarité et de défense mutuelle entre toutes les travailleur‧ses du jeu vidéo. C’est se former sur le recueil de la parole de nos camarades, sur la culture du viol, et c’est lutter contre les mécanismes patriarcaux à l’œuvre dans nos milieux. C’est briser notre isolement et nous entraider pour créer le rapport de force qui permettra d’améliorer nos conditions de vie à tous·tes.

Nous, femmes et personnes marginalisées du STJV appelons nos adelphes à se syndiquer pour former un bloc féministe radical et créer ensemble les conditions nécessaires pour anéantir tout le système de violences patriarcales du secteur du jeu vidéo. Que, plus jamais, aucune femme et aucune personne marginalisée qui arrive dans l’industrie n’ait à subir ce que nous avons subi, et qu’il y ait des conséquences pour les oppresseurs.

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9 idées-reçues et questions sur la grève et le mouvement contre la réforme des retraites

9 idées reçues FR

De nombreuses idées-reçues, informations inexactes, etc. sur la grève circulent dans nos milieux professionnels. En prévision du mouvement de grève commençant les 7 et 8 mars prochain, nous avons essayé de répondre aux questions les plus fréquentes que nous avons pu rencontrer.

Vous pouvez retrouver notre appel à la grève courant du 7 au 12 mars ici : Appel à la grève générale reconductible les 7 et 8 mars et au-delà

Pour plus d’informations sur le fonctionnement du droit de grève dans le privé, nous avons une fiche pratique là : La grève dans le droit privé

Ça sert à quoi la grève ?

Une grève, ce n’est pas uniquement un moyen d’aller manifester : c’est un moyen de pression économique. Quand on travaille, on produit de la valeur économique : en arrêtant de travailler, cette valeur n’est pas produite. L’arrêt du travail est l’outil le plus efficace que les travailleur‧ses peuvent utiliser pour agir politiquement.

Dans le cas d’une grève locale, ça permet de forcer nos patron‧nes à céder à des revendications sous peine de leur faire perdre énormément d’argent. Et dans le cas d’une grève générale (comme celle qui commence le 7 mars), ça met aussi la pression au gouvernement : l’arrêt de l’économie a des conséquences sur tous les aspects sociaux et politiques.

Ça sert à quoi de faire grève dans le jeu vidéo ?

Dans le jeu vidéo spécifiquement, se joindre à la grève générale peut causer des retards dans les livraisons aux éditeurs, des retards de sortie, de communication… mais aussi des dysfonctionnement organisationnels. Mettre la pression à nos patron‧nes les oblige à se mobiliser pour demander le retrait de la réforme des retraites via leurs lobbys comme le SNJV et le SELL, qui sont des organisations patronales en contact direct et régulier avec le gouvernement.

Mais l’industrie du jeu vidéo est aussi une industrie comme toutes les autres. Elle fait partie de l’économie et produit d’énormes bénéfices… En provoquant des retards pour ralentir la production, on participe en réalité à un effort collectif pour ralentir (ou mieux : mettre à l’arrêt) l’économie à l’échelle de tout le pays. La grève est donc un moyen très efficace de rappeler que les jeux existent bien grâce à nous, les travailleur·ses et que ce ne sont pas nos directeur‧ices qui portent le projet.

Ça sert à rien de faire grève dans une industrie pas essentielle…

Il est vrai que toutes les industries n’ont pas le même poids à très court terme, mais la mobilisation de tous les secteurs est indispensable pour durer dans le temps. Dans une économie comme la nôtre où chaque secteur est lié à la santé d’un autre, toutes les industries sont essentielles puisqu’elles produisent toutes de la valeur économique !

Ça permet aussi d’éviter ce qu’on appelle la « grève par procuration », c’est-à-dire que quelques industries impliquées fassent grève « pour les autres », ce qui est très souvent inefficace : isolées, elle ne peuvent pas tenir dans la durée et leur légitimité est remise en question par les pouvoirs publics. En étant toutes et tous solidaires, quelles que soient nos industries, le gouvernement ne peut pas se permettre d’ignorer nos revendications sans se compromettre.

De toute façon le projet de loi va passer…

À ce stade, ce n’est pas certain. Le mouvement est très fort, l’examen de la loi se passe très mal à l’assemblée et la réforme est extrêmement impopulaire : les deux-tiers des Français disent être opposés à la réforme des retraites et soutiennent massivement la grève commençant le 7 mars.

Alors oui, tous les mouvements sociaux n’ont pas gain de cause. Mais il y a historiquement de très nombreux exemples de réformes auxquelles les gouvernements précédents ont été obligés de renoncer. Et à chaque fois, la victoire a toujours été obtenue avec le soutien de l’opinion publique et par des grèves massives impliquant une large majorité de travailleurs·ses. Il est donc essentiel que le plus de gens possibles se mobilisent à partir du 7 mars pour faire plier le gouvernement.

Pourquoi mêler retraite et droits des femmes ?

Ce ne sont pas les syndicats qui « mêlent » ces deux sujets : les femmes et minorités de genre sont déjà désavantagées dans le système de retraite actuel ! Discriminations salariales, difficultés d’accès aux postes les mieux payés, carrières fragmentées par la maternité ou par les contraintes familiales qui reposent plus souvent sur elles que sur les hommes… Tous ces problèmes existent d’ailleurs notoirement dans le jeu vidéo. Les femmes partent généralement en retraite plusieurs années après les hommes et avec une pension en moyenne bien plus faible.

La réforme des retraites proposée par le gouvernement ne ferait qu’empirer la situation, avec un impact négatif presque doublé pour les femmes et les minorités de genre, ce que reconnaît une étude commandée par le gouvernement lui-même !

En plus, avoir une véritable égalité salariale serait un moyen concret de financer le système de retraites : augmenter les salaires des femmes augmenterait fortement les cotisations qui financent le budget du système de retraites.

Je ne peux pas faire grève, personne de mon équipe ne la fait.

La grève est un effort collectif, pas individuel, donc même si vous êtes le seul de votre entreprise à la faire vous participez à l’effort général.

Ceci dit, c’est toujours difficile d’être le premier à faire grève dans son équipe. Et il n’est pas question de se forcer à la faire si on est dans un contexte professionnel défavorable.

Mais prendre son courage à deux mains rend l’action de faire grève doublement utile : non seulement parce qu’on participe à un effort collectif de lutte, mais aussi parce qu’être le premier à faire grève permet de le normaliser au sein de son entreprise et d’imposer le sujet parmi ses collègues. C’est d’autant plus facile si vous êtes plusieurs de l’entreprise à faire grève, même dans des équipes différentes.

Beaucoup d’entre nous sont passé par cette étape d’être le ou la première à faire grève et on est souvent surpris‧e d’être très vite rejoint par d’autres collègues qui, en réalité, hésitaient elleux-aussi à faire le premier pas !

Ça met mes collègues et/ou la production dans l’embarras…

Alors mettre la production dans l’embarras, c’est le but ! Ça permet de rappeler à tout le monde que c’est bien grâce à vous que les jeux existent et donc que vous êtes important·e dans l’entreprise. Et surtout, ça vous permet de dégager du temps pour prendre du recul, interroger votre place dans la production et en tirer des conclusions.

En revanche, mettre vos collègues dans l’embarras, c’est un peu plus gênant. Il ne faut pas que votre absence augmente leur charge de travail. D’abord pour des raisons de solidarité entre travailleur·ses d’une même entreprise, mais aussi sous peine de risquer de les rendre hostiles à la grève (et/ou à vous). Dans ce genre de cas, il est d’autant plus important d’arriver à mobiliser d’autres personnes en préparant le terrain pour empêcher le report du travail sur vos collègues en abordant le sujet le plus tôt possible et obtenir leur soutien ou encore mieux, leur ralliement.

Mon patron ou mon lead va mal le prendre si je fais grève !

D’abord, il est bon de rappeler qu’on ne peut pas vous reprocher de faire grève : c’est illégal. Si on vous le reproche, essayez d’en conserver des preuves et n’hésitez pas à contacter le STJV.

Que vos supérieurs le prennent mal, c’est normal : là encore, ça fait partie du principe de faire grève et c’est d’autant plus le cas avec votre patron‧ne. S’il faut bien sûr faire attention à ne pas trop s’exposer, il faut réaliser que dans l’extrême majorité des cas (et heureusement), participer à une grève nationale n’a pas de conséquence pour vous. C’est d’autant plus vrai pour le mouvement contre la réforme des retraites, qui est très suivi par les médias et largement soutenu par l’opinion publique.

Est-ce que je dois prévenir que je fais grève ?

Non, pas du tout. Vous pouvez faire grève et l’expliquer par la suite, si on vous demande pourquoi vous étiez absent‧e. C’est même le fonctionnement normal. Votre entreprise n’a pas le droit de vous imposer un processus RH pour vous déclarer à l’avance, vos leads ou patron‧nes n’ont techniquement pas non plus le droit de vous demander à l’avance si vous ferez grève : vous pouvez leur répondre comme vous voulez, et vous avez même le droit de mentir dans ce cas précis.

Cependant, se déclarer à l’avance peut permettre de faire passer la pilule plus facilement à votre entreprise. Ça peut aussi encourager d’autres collègues à vous imiter et faire grève également. Vous pouvez par exemple l’annoncer à l’avance ou le jour-même à votre lead directement, par des canaux publiques / d’équipe / de projet. En revanche, on déconseille de se contenter de prévenir uniquement les RH.

Retour sur la grève Ubisoft France du 27 janvier 2023

Ce communiqué a été rédigé par les sections syndicales STJV à Ubisoft Paris, Ubisoft Montpellier et Ubisoft Annecy

Vendredi 27 janvier, nous appelions à la grève dans toutes les entités du groupe Ubisoft en France aux côtés de Solidaires Informatique. Cette grève fait écho à l’annonce d’Yves Guillemot qui nous présente une année fiscale difficile et nous enjoint à faire des efforts sur l’année qui arrive.

Encore une fois c’est à nous, les travailleuses et travailleurs, qu’on demande d’assumer les mauvaises décisions de la direction, sur lesquelles nous n’avons aucun poids. L’hypocrisie de ce message ne nous dupe pas : lorsque que l’entreprise se porte bien, nous peinons à ramasser des miettes, et lorsqu’elle va mal, c’est à nous d’en essuyer les conséquences.

C’est pourquoi nous demandons :

  • l’ouverture de négociations sur les salaires pour obtenir des augmentations à hauteur de l’inflation, en dehors des augmentations annuelles
  • une démocratisation de l’organisation de l’entreprise pour avoir enfin notre mot à dire sur les directions prises
  • la possibilité pour les équipes de production de faire leur travail correctement, c’est-à-dire d’avoir un pouvoir de décision sur le contenu des jeux que nous produisons

Cette grève historique a mobilisé de nombreuses personnes. Nous étions une quarantaine à nous rassembler sur site à Paris, une vingtaine à Montpellier et plus d’une centaine de grévistes à travers toute la France. Ces rassemblements nous ont permis d’échanger sur nos ressentis quant à la politique de l’entreprise, mais surtout de construire une entraide collective : vous n’êtes pas seul‧e, vos collègues connaissent les mêmes pressions que vous. Ensemble, nous pouvons faire bloc face à la direction et faire entendre nos voix.

Sans nous, les jeux n’existent pas, il est normal que nous ayons notre mot à dire.

Cette première expérience de grève fût très riche et instructive, et nous sommes fiers d’avoir pu nous regrouper de la sorte. Suite à cela, nos représentants de section syndicale ont pu discuter avec les directions pour faire remonter nos inquiétudes au sujet notamment de l’inflation et de la fameuse « attrition naturelle ».

Cette grève est une première brique dans l’instauration d’un rapport de force qui nous donne déjà plus de pouvoir de dialogue via les représentant‧es du personnel, mais il ne faut pas s’arrêter là.

La direction doit savoir que nous sommes présent‧es et prendre notre avis en compte. C’est pourquoi nous restons vigilant‧es à la communication de la direction et aux prochaines décisions qui seront prises, et ne lâcherons pas nos revendications. Cette grève fût une sommation, la balle est maintenant dans le camp de la direction.

Pour toute question ou remarque, n’hésitez pas à nous contacter directement à ou par vos responsables de section syndicale locale.

Appel à la grève générale reconductible les 7 et 8 mars et au-delà

Reconduction de l’appel jusqu’au 19 mars 2023

La semaine du 6 mars a vu le début de mouvements de grève reconductibles, d’énormes journées de mobilisation les 7 et 11 mars pour les retraites et le 8 mars pour la journée internationale de lutte pour les droits des femmes et minorités de genre, et la multiplication d’actions locales.

Mercredi prochain, le 15, le texte de la réforme des retraites sera étudié par la commission mixte paritaire, qui regroupe des représentant·es de l’Assemblée et du Sénat. C’est la dernière étape du processus d’élaboration de la loi, son issue peut être l’adoption de la réforme des retraites. Pour marquer le coup, cette journée sera une grande journée de mobilisation et manifestations.

Pour maintenir la pression et continuer la mobilisation des travailleur·ses du jeu vidéo, le 11 mars le STJV a décidé de reconduire cet appel à la grève jusqu’au dimanche 19 mars 2023 inclus.

Le STJV appelle particulièrement à faire grève et manifester mercredi 15 mars dans toute la France, à mobiliser les travailleur·ses dans les entreprises pour ces dates, et à participer aux actions locales. Le STJV sera officiellement présent à plusieurs manifestations.


Le projet de réforme des retraites, plus impopulaire que jamais, reste malheureusement toujours d’actualité. Depuis le 19 janvier, un mouvement social d’une ampleur presque sans précédent s’y oppose. Et les travailleur‧ses du jeu vidéo s’y sont engagé en grand nombre.

Nous refusons de voir la précarité des personnes sans emploi en fin de carrière et des retraité‧es s’aggraver, et nous refusons de voir les plus pauvres et les ouvrier‧es mourir au travail avant d’avoir atteint la retraite. Au contraire, nous voulons revenir à la retraite à 60 ans à taux plein pour toutes et tous, financée par une hausse des salaires les plus bas et l’égalité salariale entre les genres.

Après une série de journées de grève et manifestations, et pendant que le texte de la réforme fait l’objet de débat houleux à l’Assemblée Nationale, il faut se rendre à l’évidence : jusqu’ici le gouvernement reste indifférent. L’ensemble des syndicats, jusqu’aux plus réformistes, s’accorde sur la nécessité de rester unis et de durcir le mouvement.

Le 8 mars, qui approche, est la journée internationale de lutte pour les droits des femmes et minorités de genre, des catégories particulièrement touchées par cette réforme. Déjà pénalisées dans le système actuel par, entre autres, des salaires plus faibles, des métiers à la pénibilité non reconnue et des carrières incomplètes, elles le seront encore plus si cette réforme passe. Les études du gouvernement lui-même montrent que les impacts négatifs de cette réforme seront presque doublés pour les femmes.

Il est nécessaire de prendre en compte l’intersection entre les effets des discriminations existantes et ceux des réformes successives qui visent à détruire la société, et donc d’élargir le mouvement : les retraites ne sont qu’une partie du problème.

La prochaine étape dans la lutte contre la réforme des retraites sera une grève générale, dont le but explicite est de bloquer l’ensemble de l’économie française, à partir du 7 mars. Elle sera renouvelée pour le 8 mars, et jusqu’au retrait de la réforme.

Le Syndicat des Travailleurs et Travailleuses du Jeu Vidéo appelle d’ores et déjà à la grève dans le jeu vidéo du 7 au 12 mars. Nous appelons travailleur‧ses, chômeur‧ses, retraité‧es et étudiant·es du jeu vidéo à se mobiliser dans les entreprises, assemblées générales et actions qui auront lieu partout en France durant cette période.

Regroupons-nous partout où nous le pouvons pour discuter, nous renseigner, nous organiser, construire des revendications locales, et faire de cette grève générale un moment de lutte, de joie et de repos, jusqu’à la victoire !

Nous rappelons que cet appel couvre le champ d’action du STJV dans le secteur privé, et concerne donc toute personne employée par une société d’édition, distribution, services et/ou création pour le jeu vidéo quel que soit son poste ou son statut et quel que soit le domaine d’activité de sa société (jeux, consoles, mobile, serious games, VR/AR, moteurs de jeu, services marketing, streaming, produits dérivés, esport, création de contenu en ligne, etc.), ainsi que tout·es les enseignant·es travaillant dans des écoles privées dans des cursus en lien avec le jeu vidéo. Puisqu’il s’agit d’un appel national à la grève, aucune démarche n’est nécessaire pour se mettre en grève : il suffit de ne pas venir travailler.

Appel à la grève dans le jeu vidéo le 16 février 2023 – Mobilisation pour les retraites

Après 3 très grosses journées de mobilisation, le mouvement contre la réforme des retraites continue, avec notamment une journée de mobilisation à venir le samedi 11 février. Le gouvernement campe sur ses positions et prétend se moquer des millions de grévistes qui affichent clairement leur opposition à ce projet.

Face à leurs mensonges, allant jusqu’à prétendre que cette réforme pourrait être bénéfique pour les pauvres et les femmes, nos revendications ne changeront pas. Plutôt que de travailler plus, nous revendiquons de travailler moins : chaque semaine, en instaurant la semaine de 4 jours / 28 heures de travail, et tout au long de notre vie par le retour à la retraite à 60 ans.

Pour vaincre le projet de réforme des retraites et gagner de meilleur droits, il faut continuer à nous mobiliser massivement, toutes et tous ensembles, en continuant à faire grève. Pour pouvoir manifester, mais aussi et surtout pour réaffirmer la place des travailleur·ses dans l’économie : ce sont elles et eux qui produisent toute la valeur économique.

Chaque jour de grève qui est suivi massivement inflige d’importantes pertes économiques au patronat et aux classes supérieures, et érode leur soutien pour le projet de réforme soutenu par le gouvernement. Ces pertes sont l’outil qui nous permettra de faire plier celles et ceux qui veulent nous appauvrir et nous exploiter toujours plus tard dans nos vies.

Le Syndicat des Travailleurs et Travailleuses du Jeu Vidéo appelle donc à la grève le jeudi 16 février. Nous appelons travailleur‧ses, chômeur‧ses, retraité‧es et étudiant·es du jeu vidéo à se mobiliser en entreprise, assemblée générale et manifestation partout en France. Le STJV sera officiellement présent à plusieurs manifestations.

Nous rappelons que cet appel couvre le champ d’action du STJV dans le secteur privé, et concerne donc toute personne employée par une société d’édition, distribution, services et/ou création pour le jeu vidéo quel que soit son poste ou son statut et quel que soit le domaine d’activité de sa société (jeux, consoles, mobile, serious games, VR/AR, moteurs de jeu, services marketing, streaming, produits dérivés, esport, création de contenu en ligne, etc.), ainsi que tout·es les enseignant·es travaillant dans des écoles privées dans des cursus en lien avec le jeu vidéo. Puisqu’il s’agit d’un appel national à la grève, aucune démarche n’est nécessaire pour se mettre en grève : il suffit de ne pas venir travailler.

N’hésitez pas à nous contacter si vous avez des questions.

Mobilisation pour les retraites – Appel à la grève dans le jeu vidéo du 31 janvier au 11 février 2023

Reconduction de l’appel jusqu’au 11 février 2023

Après l’immense succès de la journée de mobilisation du 31 janvier, encore plus grosse que celle du 19 qui était déjà un record dans notre industrie, le gouvernement a déjà répété qu’il ne voulait pas revenir sur son projet de réforme. Pire encore, le 1er février est entré en vigueur une réduction de la durée des droits au chômage, qui va appauvrir beaucoup de gens et rendre plus difficile l’obtention du droit à une retraite complète, ajoutant à l’horreur du projet de réforme.

Pour maintenir la pression et continuer la mobilisation des travailleur·ses du jeu vidéo, le 1er Février le STJV a décidé de reconduire cet appel à la grève jusqu’au samedi 11 février 2023 inclus.

Le STJV appelle particulièrement à faire grève et manifester mardi 7 février et samedi 11 février dans toute la France, et à mobiliser les travailleur·ses dans les entreprises pour ces dates. Le STJV sera officiellement présent à plusieurs manifestations pour ces 2 dates.


Le début de la mobilisation contre la réforme des retraites, le 19 janvier, a été exceptionnel partout en France, y compris dans le jeu vidéo. Rien que côté STJV on compte déjà, à la publication de cet appel, près de 250 personnes dans les cortèges STJV et en grève, dans plus de 30 entreprises du jeu vidéo différentes (chiffres incomplets, comptage toujours en cours).

Le gouvernement a répondu à la mobilisation par son mépris habituel, exprimant sa volonté de continuer en ignorant l’impopularité massive de sa réforme. Et ce alors que le président du Conseil d’Orientation des Retraites a confirmé ce que les syndicats expliquent depuis des semaines : cette réforme est un choix politique, en aucun cas une nécessité 1.

Car le gouvernement ne compte pas changer sa politique de diminution des taxes aux entreprises et d’augmentation des financements publics à celles-ci sans contrepartie. Et il préfère pour cela faire payer les travailleur‧ses, en particulier celleux qui ont commencé à travailler tôt, les plus précaires et celleux dont la pénibilité des métiers n’est pas reconnue.

Nos revendications ne changent pas non plus : plutôt que de travailler plus, nous revendiquons de travailler moins : chaque semaine, en instaurant la semaine de 4 jours / 28 heures de travail, et tout au long de notre vie par le retour à la retraite à 60 ans.

Pour vaincre ce projet et gagner de meilleur droits, il faut construire un mouvement massif et à long terme, toutes et tous ensembles : en continuant à faire grève, à nous mobiliser en manifestation, à discuter avec nos collègues, à nous syndiquer…

Le Syndicat des Travailleurs et Travailleuses du Jeu Vidéo appelle donc à la grève du 31 janvier au 3 février inclus. Nous appelons travailleur‧ses, chômeur‧ses, retraité‧es et étudiant·es du jeu vidéo à se mobiliser en entreprise, assemblée générale et manifestation partout en France. Le STJV sera officiellement présent à plusieurs manifestations.

Nous rappelons que cet appel couvre le champ d’action du STJV dans le secteur privé, et concerne donc toute personne employée par une société d’édition, distribution, services et/ou création pour le jeu vidéo quel que soit son poste ou son statut et quel que soit le domaine d’activité de sa société (jeux, consoles, mobile, serious games, VR/AR, moteurs de jeu, services marketing, streaming, produits dérivés, esport, création de contenu en ligne, etc.), ainsi que tout·es les enseignant·es travaillant dans des écoles privées dans des cursus en lien avec le jeu vidéo. Puisqu’il s’agit d’un appel national à la grève, aucune démarche n’est nécessaire pour se mettre en grève : il suffit de ne pas venir travailler.

N’hésitez pas à nous contacter si vous avez des questions.

Appel à la grève dans toutes les entités du groupe Ubisoft en France le 27 janvier après-midi

Cet appel a été écrit par des adhérent‧es STJV salarié‧es du groupe Ubisoft en France, et est publié en commun avec nos camarades de Solidaires Informatique.

Les travailleurs et les travailleuses du jeu vidéo ne sont pas une ressource consommable qu’on évacue par une soi-disant « attrition naturelle » comme un corps étranger.

Alors que nous sommes en mesure de constater l’absurdité des conditions de production des jeux et la façon dont nos collègues et nos camarades sont traité-es comme des poids et des charges dont il faudrait se débarrasser, la direction de notre entreprise continue de remettre en question le travail effectué sans jamais considérer la possibilité de ses propres échecs et aveuglements.

Nous n’abandonnerons pas nos collègues ni nos camarades. Et nous ne laisserons pas plus longtemps notre employeur parler de notre travail de la sorte en se dédouanant de toute responsabilité tandis qu’il en appelle à « donner le meilleur de nous-même » pour réparer ses propres erreurs.

Le STJV appelle les travailleurs et les travailleuses de toutes les entités françaises d’Ubisoft à la grève vendredi 27 janvier de 14 à 18 heures.

Nous exigeons dans les plus brefs délais :

Si vous vous posez des questions sur les modalités selon lesquelles participer à une grève, vous pouvez vous référer à notre fiche pratique sur le sujet, ou contacter l’une de nos sections à Ubisoft Paris, Montpellier ou Annecy.

Mobilisation pour les retraites – Caisse de grève du STJV

Lors du mouvement contre la réforme des retraites en 2019/2020, le STJV s’était engagé dans la grève et avait finit, après plusieurs semaines, par recourir à la caisse de grève intersyndicale tenue par la CGT Info’com (qu’on remercie encore chaleureusement) pour compenser les salaires de ses adhérent‧es qui en avaient besoin. Pour le mouvement de 2023, nous comptons nous organiser plus tôt et créons notre propre caisse de grève interne.

À quoi ça sert ?

Les heures et jours de grève ne sont pas rémunérés. Cela limite le nombre de personnes qui peuvent se mobiliser sur les mouvements de grève et, pour celleux qui le peuvent, cela peut vite représenter un coût financier important.

Pour limiter ces problèmes et permettre aux travailleur‧ses de se mobiliser largement, on fait appel à la solidarité et au collectif en créant des caisses de grèves, des fonds qui sont reversés aux grévistes qui en ont le plus besoin.

Comment donner ?

La caisse de grève du STJV est constituée en partie d’argent issue d’un fond de grève interne, alimenté par une petite partie des cotisations des adhérent‧es, mais reste majoritairement tributaire de dons.

Pour participer à la caisse de grève du STJV, il vous suffit de faire un virement sur le compte du STJV dédié aux caisses de grève, dont voici les coordonnés :
IBAN : FR76 1027 8060 3100 0207 2930 259
BIC : CMCIFR2A

Pour simplifier les comptes et l’identification des dons à la caisse de grève, pensez s’il vous plait à mentionner « caisse de grève » dans le libellé de votre virement.

Vous pouvez également donner via la Caisse de solidarité ici : https://caisse-solidarite.fr/c/stjv/

Nous ferons un suivi public régulier du montant de la caisse de grève, et de sa répartition.

Comment ça marche ?

Régulièrement tout au long du mouvement de grève, le STJV recensera les grévistes en interne et dans les entreprises où le syndicat a des sections syndicales, afin d’évaluer les besoin d’indemnisation, et récupérer les informations nécessaires pour faire ces indemnisations.

Après chaque recensement, les grévistes déclaré‧es sont invité à décider collectivement et démocratiquement de la répartition des fonds disponibles, en prenant en compte les informations à leur disposition, les besoin de chacun‧e et les suites du mouvement.

Qu’est-ce qu’on fait de l’excédent, s’il y en a à la fin ?

De la même manière, en cas d’excédent dans la caisse de grève, les adhérent‧es du STJV décident collectivement de qu’en faire : en reverser tout ou à partie à d’autres caisses de grèves, au fond de grève interne du STJV pour de futurs mouvements, à des associations, etc.

Dans un effort de transparence, ces décisions seront rendues publiques.


Redistribution pour la période du 19 au 26 janvier

Au 8 Février, le montant de la caisse de grève du STJV était de 6626 €. Pour la grève du 19 au 26 janvier, les grévistes réuni‧es ont redistribué 1280 € aux personnes qui en avaient fait la demande. Les 5346 € restants ont été reportés pour la suite du mouvement.

Les grévistes se réuniront de nouveau début mars pour redistribuer la caisse de grève pour la période allant du 31 janvier au 28 février.

Redistribution pour la période du 31 janvier au 16 février

Au 28 Février, le montant de la caisse de grève du STJV était de 5946 €. Pour la grève du 31 janvier au 16 février, les grévistes réuni·es ont redistribué 5800 € aux personnes qui en avaient fait la demande. Les 146 € restants ont été reportés pour la suite du mouvement.

Les grévistes se réuniront de nouveau fin mars pour redistribuer la caisse de grève pour la période allant du 1er au 31 mars.

Redistribution pour la période du 7 au 31 mars

Le 7 avril, le montant de la caisse de grève du STJV était de 13 501 €. Pour la grève du 7 au 31 mars, les grévistes réuni·es ont redistribué 14 250 € aux personnes qui en avaient fait la demande. Les 749 € manquants seront avancés par le syndicat.

Les grévistes se réuniront de nouveau début mai pour redistribuer la caisse de grève pour la période allant du 1er au 30 avril.

Mobilisation pour les retraites – Appel à la grève dans le jeu vidéo du 19 au 26 janvier 2023

Le gouvernement a annoncé le 10 janvier 2023 son projet de reporter l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans, avec une accélération de l’augmentation de la durée de cotisation.

Cette réforme frapperait de plein fouet l’ensemble des travailleurs et travailleuses, et plus particulièrement celleux qui ont commencé à travailler tôt, les plus précaires, dont l’espérance de vie est inférieure au reste de la population, et celleux dont la pénibilité des métiers n’est pas reconnue. Elle aggraverait la précarité des personnes n’étant déjà plus en emploi avant leur retraite, et renforcerait les inégalités de genre.

Le système de retraites actuel n’est pas en danger financièrement. Rien ne justifie une réforme aussi brutale.

Sa raison réelle est le refus obstiné du gouvernement de taxer les entreprises, et au contraire de maintenir sa politique de diminution de ces taxes et de versement d’argent public sans contrepartie : les « aides » aux entreprises représentent le premier poste de dépense de l’état, un tiers du budget de la France.

Plutôt que de travailler plus, nous revendiquons de travailler moins : chaque semaine, en instaurant la semaine de 4 jours / 28 heures de travail, et tout au long de notre vie par le retour à la retraite à 60 ans.

Le Syndicat des Travailleurs et Travailleuses du Jeu Vidéo rejoint la mobilisation syndicale en appelant à la grève du 19 au 26 janvier 2023. Nous appelons travailleur‧ses, chômeur‧ses, retraité‧es et étudiant·es du jeu vidéo à se mobiliser dans leurs entreprises, dans les assemblées générales et dans les manifestations qui auront lieu partout en France. Le STJV sera officiellement présent dans plusieurs de ces manifestations.

Nous rappelons que cet appel couvre le champ d’action du STJV dans le secteur privé, et concerne donc toute personne employée par une société d’édition, distribution, services et/ou création pour le jeu vidéo quel que soit son poste ou son statut et quel que soit le domaine d’activité de sa société (jeux, consoles, mobile, serious games, VR/AR, moteurs de jeu, services marketing, streaming, produits dérivés, esport, création de contenu en ligne, etc.), ainsi que tout·es les enseignant·es travaillant dans des écoles privées dans des cursus en lien avec le jeu vidéo.

Pour toutes ces personnes, et puisqu’il s’agit d’un appel national à la grève, aucune démarche n’est nécessaire pour se mettre en grève : il suffit de ne pas venir travailler le jour où vous souhaitez faire grève.

Pour rappel, nous avons une fiche sur le droit de grève dans le secteur privé sur notre site, ici : La grève dans le droit privé

N’hésitez pas à nous contacter si vous avez des questions.

C’est quoi un syndicat ?

En 2022, nombre de nos camarades ont pu assister, et participer, à des discussions sur ce qu’est un‧e travailleur‧se, ce que sont les syndicats et leur utilité. Ce fut le cas notamment suite à l’élection présidentielle, lorsque le STJV s’était joint aux voix qui appelaient à se syndiquer et rappelaient que nos luttes sont des affaires quotidiennes, qui se construisent à long terme. Plus récemment, une vidéo de People Make Games avait beaucoup fait parler dans nos milieux.

Le constat général qui ressort de ces discussions est que, y compris dans les milieux syndicaux et chez les personnes concernées directement, il y a beaucoup de confusion sur ce que sont les syndicats, le syndicalisme, les travailleur‧ses…

Certains avis exprimés dans ces discussions conféraient aux syndicats des champs d’action et des objectifs très limités. D’autres relayaient même, involontairement, des clichés anti-syndicaux qui imprègnent notre société, et ouvraient la porte à des initiatives anti-syndicales.

Tout cela ne correspondant ni à la réalité de ce que nous faisons au STJV, ni à nos objectifs, nous avons rédigé cet article pour lutter contre cette confusion, définir les termes importants du débat, et présenter les positions actuelles du STJV, issues de l’histoire dans laquelle nous nous inscrivons et de nos statuts, pratiques et discussions internes.

Le paysage syndical étant très diversifié, tous les syndicats, et encore plus les syndicalistes qui les composent, n’ont pas forcément le même positionnement. Cela est d’autant plus vrai entre les syndicats de différents pays, qui évoluent dans des conditions légales et culturelles différentes.

Nous rappelons qu’il n’est pas nécessaire d’être d’accord avec toutes les positions actuelles du STJV pour y adhérer. C’est à travers notre travail et nos discussions internes que nous définissons la ligne politique suivie par le syndicat.

Qui sont les travailleur‧ses ?

Pour pouvoir définir ce qu’est un‧e travailleur‧se, il faut d’abord prendre du recul et expliquer ce qu’est le travail et donc, par ricochet, ce qu’est la production.

Prise dans un sens général, la production est l’ensemble de tout ce que la société au sens large produit, qui nous permet de vivre et que nous utilisons directement ou indirectement au quotidien. Son sens est tellement large qu’il est difficile d’en définir les contours rapidement mais, à titre d’exemple, cela regroupe aussi bien la production de nourriture, de vêtements, de meubles, de logement que de loisirs, comme les jeux vidéo, de services, comme les soins, l’information, les télécommunications, les transports, ou encore de connaissances, via notamment la recherche…

Le travail, c’est toute activité qui permet directement ou indirectement la production de quelque chose, quel que soit l’effort ou l’activité qu’on trouve derrière ce mot. Si on prend l’exemple d’une console de jeu, le travail direct qui a été nécessaire pour la produire regroupe entre autres : la récolte de matières premières, leur transport, leur transformation, leur assemblage, la conception de ses composants, le transport vers les magasins, le marketing associé, leur vente…

Ce travail dit productif n’est lui-même possible que grâce au travail dit reproductif, qui permet de libérer le temps de travail humain nécessaire à la production et de maintenir l’énergie et la santé des employé·es. Cela inclut tout travail domestique, non rémunéré et non reconnu, notamment toutes les tâches ménagères et la garde d’enfant.

Nous vivons toutes et tous grâce à un travail collectif qui permet de produire les ressources dont nous avons besoin.

Les travailleur‧ses ne sont donc pas seulement les personnes salariées en entreprise, ou qui ont des contrats de travail en cours. Il ne faut pas tomber dans la confusion courante entre travail et emploi. Le travail a toujours existé et existera toujours, alors que l’emploi est une façon particulière d’organiser une partie du travail dans le système économique capitaliste.

Le terme « travailleur‧se » désigne toute personne que l’organisation économique capitaliste force à effectuer du travail, quel qu’en soit la forme et quelle que soit leur capacité réelle à travailler. Cela regroupe donc les personnes dites « au foyer » qui s’occupent des enfants, les bénévoles dans les associations, les militant‧es d’organisations politiques, les artistes et créateurices de contenu, mais aussi les chômeur‧ses qui subissent des pressions permanentes au retour à l’emploi, les personnes handicapé‧es qui doivent justifier de manière intrusive pour leur vie privée leur incapacité à travailler sans aucune garantie qu’elle soit reconnue, et tant d’autres.

Qui organise la production ?

Actuellement, les personnes qui ont la capacité de déterminer ce qui est produit sont celles qui possèdent les usines, machines, ordinateurs, matières premières, brevets, appartements en location, plateformes en ligne, propriétés intellectuelles, journaux, etc. Tout ce qui est nécessaire à produire quelque chose est regroupé dans ce qu’on appelle les moyens de production. Pour un exemple relatif au jeu vidéo, vous ne pouvez pas produire un jeu Assassin’s Creed si vous n’en possédez pas la licence, si vous n’avez pas de moteur de jeu à disposition, d’ordinateurs, de locaux pour travailler : ce sont des moyens de production.

Les personnes qui possèdent ces moyens ont le pouvoir de décider de ce qu’elles en font, ou n’en font pas. Dans notre système économique, ces décisions se basent sur la valeur marchande de ce qui est produit, et non pas sur sa valeur sociale. On peut prendre comme exemple les entreprises pharmaceutiques qui arrêtent la production de médicaments pourtant indispensables à la survie de malades car ceux-ci ne sont pas assez rentables économiquement.

Ni les personnes qui produisent ces médicaments, ni celles qui en ont besoin pour vivre ne peuvent choisir de les produire quand même. Elles n’en ont pas le pouvoir puisqu’iels ne possèdent pas les moyens de production nécessaires. C’est la relation aux outils de production qui définit ce qu’on appelle les classes sociales : on appelle bourgeoisie la classe qui les contrôle, et prolétariat celle qui ne les contrôle pas.

La bourgeoisie ayant besoin du prolétariat pour fournir le travail nécessaire à la production, ne serait-ce que de par son faible nombre, elle emploie des prolétaires pour produire des biens et services. Leur travail est moins rémunéré que la valeur de ce qu’iels produisent, pour en tirer un profit : c’est ce qu’on appelle l’exploitation. Dans le jeu vidéo par exemple, les bénéfices d’un jeu ne sont pas répartis équitablement entre les personnes qui l’ont fabriqué : la majeure partie va aux éditeurs, patron‧nes et actionnaires, c’est à dire aux personnes qui possèdent les moyens de production.

Le prolétariat se définit donc en opposition à la bourgeoisie, à la fois sur le contrôle des moyens de productions mais aussi sur la différence d’obligation sociale à travailler. En ce sens, les mots « prolétaires » et « travailleur·ses » sont synonymes dans les communications du STJV.

Que sont les syndicats ?

Pour assurer que la production bénéficie réellement aux personnes qui en ont besoin et à la société en général, il faut que le prolétariat puisse décider collectivement ce qui est produit, comment, en quelle quantité, et à qui tout cela est distribué. C’est ici que les syndicats interviennent.

Si les syndicats sont à la base des organisations de travailleur·ses, c’est parce que l’organisation de la production actuelle tourne autour du travail. Dans notre système économique, les mécanismes sociaux de redistribution du capital, d’accès aux services public, toutes les aides, allocations, indemnités et retraites, sont alimentées par la production économique. Toutes les personnes qui en bénéficient dépendent donc du travail.

Le syndicalisme est une stratégie qui profite du poids que peuvent avoir les prolétaires employé·es en agissant directement sur la production et notamment en bloquant la production capitaliste , mais il ne s’arrête pas pour autant aux portes des usines et des immeubles de bureaux.

Le processus de réorganisation de la production concerne tous les prolétaires, et doit donc impérativement les inclure toutes et tous. La lutte syndicale ne tourne pas uniquement autour du salariat, mais concerne toute personne appartenant au prolétariat. Les travailleur‧ses non salarié et les personnes qui bénéficient de la redistribution du capital et des services publics ont déjà leur place dans le mouvement syndical, comme le montrent par l’exemple les syndicats de sans-papiers, auto-entrepreneurs, chômeur·ses, retraités ou encore travailleur·ses des plateformes.

Quel est leur domaine d’action ?

Bien que cela reste une de leurs activités principales, et parfois la plus visible, les syndicats ne se limitent donc pas à la représentation en entreprise, ni au cadre légal sciemment restrictif du « dialogue social ». Les pouvoirs que leur confère la loi sont utiles et pratiques, mais n’empêchent pas de s’organiser hors de ce cadre.

Les idées néolibérales, malheureusement répandues, prétendent le contraire dans le but d’institutionnaliser les syndicats, dépolitiser leur action et ainsi la vider de sa substance en la rendant inefficace. Mais, bien au contraire, l’histoire syndicale montre que la lutte syndicale s’est toujours faite sur tous les fronts.

Création d’hôpitaux de pointe gratuits, fondation de la sécurité sociale, soutien constant aux luttes de travailleur‧ses sans papiers ne sont que quelques exemples des réalisations sociales d’ampleur qui illuminent l’histoire des syndicats en France. Le mouvement ouvrier, par des caisses de cotisation et d’aide mutuelle, est aussi à l’origine de l’assurance chômage. Ces mesures, rendues possibles par la solidarité de classe, concernent bien des personnes qui ne sont pas salarié·es. Elles ont toujours eu pour but d’organiser collectivement des moyens de s’émanciper de la domination économique capitaliste.

Le travail a un rôle tellement structurant dans notre société qu’il concerne virtuellement tout le monde, et conditionne en grande partie nos moyens d’existence. Un syndicat ne peut et ne doit pas s’occuper exclusivement de la lutte contre la domination économique, car les dominations ne sont pas isolées les unes des autres mais se chevauchent et se combinent.

Pour preuve, nombre de sujets syndicaux « classiques » – discrimination à l’embauche, congés parentalité, accessibilité des lieux de travail et de l’organisation du travail pour les personnes handicapées, accessibilité pour les utilisateur·ices, congés maladie, etc – sont de manière assez évidente à la croisée d’autres oppressions : sexisme, racisme et validisme notamment.

En améliorant les conditions de travail, les services publics et sociaux, en augmentant le temps disponible pour chacun·e (par exemple par la réduction du temps de travail salarié hebdomadaire) et en luttant contre la précarité, l’action syndicale améliore les conditions de vie de tout le monde.

Comment peuvent-ils changer durablement le système économique ?

Un point sur lequel la majorité du mouvement syndical s’accorde en théorie est que, pour pouvoir décider pragmatiquement et efficacement de la production et l’adapter aux besoins de toutes et tous, il faut mettre fin à la division de la société en classes et séparer l’organisation de la production de la recherche permanente de profit.

C’est le seul moyen pour assurer que la production bénéficie réellement aux personnes qui en ont besoin et à la société en général, y compris en prenant en compte les contraintes écologiques. Cela veut dire que les prolétaires doivent prendre le contrôle de la production et décider ce qu’iels en font par elleux-même. Dans les syndicats, mais aussi dans les partis, il existe deux grands courants généraux qui visent à changer le système économique : le courant réformiste et le courant révolutionnaire.

Le courant réformiste vise une prise du pouvoir pacifique et républicaine, et compte exclusivement sur l’utilisation de la loi et des institutions existantes pour transformer graduellement le capitalisme. Dans les syndicats, cela veut dire se reposer sur le « dialogue social » institutionnalisé.

Le courant révolutionnaire prône une confrontation directe avec le capitalisme et une prise de pouvoir rapide et soudaine qui renverserait le système existant. Il ne considère les institutions existantes que comme des outils, qui peuvent aussi être des obstacles structurels à la transformation de l’économie. Au niveau syndical, cela veut dire favoriser l’auto-organisation des prolétaires et le recours à l’action directe (actions décidées et menées collectivement, directement par les personnes concernées, et non par des représentant·es), en vue de la réappropriation des moyens de production par la grève.

Se reposer uniquement sur des institutions existantes est un danger pour les syndicats, toute structure cherchant à maintenir son existence. Il nous faut être particulièrement vigilant·es pour éviter que nos syndicats ne finissent par prendre des décisions qui servent davantage leurs intérêts que ceux de notre classe. Plus précisément, s’il n’est pas pensé et pratiqué comme un outil révolutionnaire, un syndicat est condamné à vouloir se maintenir et donc à maintenir son environnement, le capitalisme.

C’est une limite des syndicats réformistes : une bureaucratie se développe en leur sein et, avec le temps, les intérêts de la structure ainsi que de ses employé·es changent. Pour maintenir leur existence, le plus simple pour eux est encore que les prolétaires continuent à en avoir besoin. L’un des meilleurs remèdes à ce risque est l’implication d’un maximum de prolétaires au sein des organisations syndicales, et à tous les niveaux. Plus le pouvoir y est partagé, notamment par l’autogestion, plus le risque de détournement des structures est atténué.

En résumé, on peut définir un syndicat de cette manière :

Un syndicat est une organisation dont l’objectif est d’organiser les prolétaires pour qu’iels reprennent collectivement et définitivement le contrôle de toute la production. C’est une stratégie, une manière de s’auto-organiser entre prolétaires pour déterminer comment gérer la production, ce qu’on en fait et à qui elle bénéficie.

Comment s’engager au niveau syndical ?

La base de l’action syndicale, c’est la solidarité, l’entraide et la formation mutuelle. En connaissant vos droits et en aidant vos proches à connaître leurs droits, vous préparez le terrain pour la lutte et prenez conscience de votre condition. Être au courant, même très partiellement, des voies d’actions et des organisations existantes permet de conseiller son entourage et le rediriger vers les personnes qui pourront les aider, sans attendre le dernier moment.

En faisant ça, vous aidez également directement les organisations syndicales, car le travail syndical se fait d’autant plus facilement que les gens nous rejoignent ou nous parlent tôt. En attaquant tôt les problèmes, à la racine, on évite de devoir sortir l’artillerie lourde comme les procès qui peuvent mettre des années à être résolus, et on protège plus efficacement en prévenant des problèmes plus graves.

Vous pouvez aussi suivre, soutenir et participer aux mouvements sociaux. Ces mouvements, par leur ampleur, ont beaucoup d’inertie et les syndicalistes tou·tes ensembles travaillent d’arrache-pied, pour les lancer, les organiser et les entretenir. Y participer aide à les maintenir, les amplifier et les construire sur la durée, permettant leur victoire.

Pourquoi rejoindre un syndicat ?

Le meilleur moyen d’aider le mouvement syndical reste encore de s’impliquer dans les organisations de travailleur·ses, et donc de rejoindre un syndicat. La simple adhésion permet déjà d’aider un syndicat, en augmentant sa taille et donc son poids dans les discussions ou rapports de force. Le simple fait de cotiser donne des moyens financiers et donc améliore sa capacité à aider les prolétaires.

Au niveau national, local ou dans son entreprise, se joindre aux cortèges de manifestation, aller aux activités sociales, participer aux réunions et groupes de discussions, même en tant que spectateur·ice, peut permettre d’intégrer en douceur la vie syndicale, mais aussi, et surtout, de rencontrer des camarades qui connaissent vos problèmes et les subissent aussi. Participer aux activités et événements syndicaux est une étape importante pour réaliser qu’on n’est pas seul·e, qu’on peut échanger et s’organiser ensemble.

Pour celleux qui le peuvent, il est aussi possible de s’investir directement dans le travail syndical. En particulier dans les structures comme le STJV où tout le travail est bénévole, chacun·e apporte ce qu’iel peut à hauteur de ses moyens, sans qu’il n’y ait d’attentes ou d’obligations. Le but n’étant pas de reproduire ce qu’on subit en entreprise. En s’investissant un petit peu, de temps en temps, on permet déjà d’augmenter la quantité de travail effectuée par le syndicat et, surtout, on se forme et on en apprend plus sur la lutte syndicale et nos droits à toutes et tous.

Et s’il n’y a pas de syndicat qui me convienne ?

Si aucun syndicat n’est présent dans votre secteur, ou qu’aucun ne vous correspond politiquement, il est possible de faire des recherches plus approfondies, en allant par exemple voir les unions locales et départementales des confédérations, et les syndicats de branches proches de la vôtre. Vous pouvez demander à des syndicats plus proches de vous politiquement s’ils en connaissent d’autres dans vos industries. Les plus petits syndicats, en particulier ceux qui sont indépendants et/ou révolutionnaires, peuvent être actifs sans être forcément connus.

Si vous ne trouvez réellement pas, outre l’option radicale mais réelle de créer un syndicat comme le STJV a fait pour le jeu vidéo, il est toujours possible de s’engager dans un syndicat existant malgré tout, via des actions concrètes utiles en toutes circonstances comme du conseil juridique.

N’oubliez pas enfin que rejoindre un syndicat n’est pas un engagement à vie ! Il ne faut pas que l’acte de rejoindre un syndicat soit paralysant, car cela ne vous engage à rien. Il est tout à fait possible de rejoindre un syndicat pour voir l’organisation et la démocratie interne, poser des questions, etc. et de le quitter ensuite si ça ne vous convient pas et que vous constatez qu’il n’est pas possible de changer le syndicat en interne.

Pour aller plus loin