Malgré des déclarations catastrophistes du patronat, l’industrie du jeu vidéo continue de croître et les entreprises continuent d’engranger des bénéfices. Mais cet argent ne va pas dans les poches des travailleur‧ses qui perdent leur emploi à une vitesse effrénée, pendant que leurs patron‧nes dorment tranquillement, sans craindre pour leurs rémunérations. Il serait temps pour elleux de rendre des comptes.
Les entreprises sont remplies de travailleur‧ses qualifié‧es pleinement capables de gérer leurs propres productions et de prendre les décisions qui garantirons la pérennité de leurs emplois. Iels n’ont comme obstacle que leurs directions, passées maîtresses dans l’art de la sourde oreille, du mensonge et de l’entrave aux équipes par leur incompétence.
Face aux seuls contre-pouvoirs auxquelles elles font face, CSE et syndicats, qui pointent du doigt les problèmes de gestion des entreprises et la souffrance que ceux-ci causent chez les travailleur‧ses, les directions bottent en touche. Les avis et recommandations des représentant‧es du personnel, les alertes, les lettres ouvertes, les grèves… se heurtent au mur du monologue social du patronat.
À l’heure où l’histoire donne partout raison à ces avertissements des travailleur‧ses, ces gérant‧es grassement rémunéré‧es s’enfoncent toujours plus la tête dans le sable. Le plan de licenciement annoncé à Don’t Nod cet automne n’est que le résultat d’une direction qui n’a pas cessé de refuser d’écouter les travailleur‧ses, de prendre ses responsabilités et d’agir en conséquence.
Mobilisons-nous contre les licenciements
La saignée en cours n’est pas limitée au jeu vidéo : la CGT a récemment recensé des centaines de plans de licenciement, menaçant des centaines de milliers d’emplois. Ce n’est pas aux travailleur‧ses de payer pour les idioties de leurs patron‧nes, ni dans le jeu vidéo ni ailleurs.
La CGT a également initiée une journée de mobilisation nationale le 12 décembre contre les vagues de licenciements qui touchent tous les secteurs. Le STJV se joint à cette mobilisation et appelle tous‧tes les travailleurs‧es du jeu vidéo à faire grève le jeudi 12 décembre pour exiger l’arrêt de tout plan de licenciement en cours ou à venir, le respect du dialogue social et le contrôle des travailleur‧ses sur la production.
Cette date coïncide avec une nouvelle journée de grève des travailleur‧se de Don’t Nod, en lutte active pour sauver leur entreprise. Profitons de la journée de mobilisation du 12 décembre pour les soutenir, notamment sur leur piquet de grève à Paris : si aujourd’hui ce sont elleux qui sont menacés, demain ce sera toute l’industrie.
Nous rappelons que cet appel couvre le champ d’action du STJV dans le secteur privé, et concerne donc toute personne employée par une société d’édition, distribution, services et/ou création pour le jeu vidéo quel que soit son poste ou son statut et quel que soit le domaine d’activité de sa société (jeux, consoles, mobile, serious games, VR/AR, moteurs de jeu, services marketing, streaming, produits dérivés, esport, création de contenu en ligne, etc.), ainsi que tous·tes les enseignants·es travaillant dans des écoles privées dans des cursus en lien avec le jeu vidéo. Puisqu’il s’agit d’un appel national à la grève, aucune démarche n’est nécessaire pour se mettre en grève : il suffit de ne pas venir travailler.