Malgré 6 mois de lutte contre la réforme des retraites, le gouvernement l’a imposée par la force, en mettant un dernier clou dans le cercueil de la démocratie. La situation économique et écologique au moment de cette lutte, déjà catastrophique, n’a fait qu’empirer depuis.
L’appauvrissement de la population continue : par les réformes des retraites et du chômage, mais aussi par une inflation non compensée par la hausse des salaires. Cet été qui a été le plus chaud jamais enregistré, et qui ne semble pas finir, a été marqué par de nombreuses catastrophes naturelles à travers le monde. La production agricole mondiale est menacée.
Dans ce contexte, les propriétaires et actionnaires sont toujours plus riches, pendant que de plus en plus de prolétaires se privent de soins médicaux, de nourriture…
Le gouvernement ne propose, à son habitude et par volonté politique, aucune mesure concrète et à long terme pour palier ces problèmes. Les organisations de travailleur·ses proposent pourtant depuis longtemps des solutions, principalement :
- Les salaires doivent être automatiquement indexés sur l’inflation ;
- l’égalité des genres en entreprise, face aux salaires et aux conditions de travail, doit être imposée et les entreprises fautives sanctionnées ;
- la lutte contre le changement climatique et les changements de production nécessaires doivent être confiés aux travailleur·ses directement ;
- les aides publiques aux entreprises doivent diminuer et être soumises à des objectifs sociaux et environnementaux stricts ;
- le pouvoir des instances représentatives du personnel doit être renforcé, pour pouvoir forcer les négociations et effectuer un contrôle sur tous ces points dans les entreprises.
Nous sommes bien conscient·es que ces changements ne nous seront jamais cédés sans lutte.
En conséquence, le Syndicat des Travailleurs et Travailleuses du Jeu Vidéo appelle à la grève dans le jeu vidéo le vendredi 13 octobre 2023, se joignant à la mobilisation syndicale européenne. Nous appelons travailleur‧ses, chômeur‧ses, retraité‧es et étudiant·es du jeu vidéo à se mobiliser dans les entreprises, assemblées générales et manifestations qui auront lieu partout en France ce jour-là.
Nous rappelons que cet appel couvre le champ d’action du STJV dans le secteur privé, et concerne donc toute personne employée par une société d’édition, distribution, services et/ou création pour le jeu vidéo quel que soit son poste ou son statut et quel que soit le domaine d’activité de sa société (jeux, consoles, mobile, serious games, VR/AR, moteurs de jeu, services marketing, streaming, produits dérivés, esport, création de contenu en ligne, etc.), ainsi que tout·es les enseignant·es travaillant dans des écoles privées dans des cursus en lien avec le jeu vidéo. Puisqu’il s’agit d’un appel national à la grève, aucune démarche n’est nécessaire pour se mettre en grève : il suffit de ne pas venir travailler.
Pourquoi faire grève dans le jeu vidéo le 13 octobre ?
Pour notre pouvoir d’achat
L’industrie du jeu vidéo est notoirement connue pour ses salaires bas comparés au niveau d’études et aux métiers exercés. Certains postes sont très mal payés, alors qu’ils sont majoritairement exercés dans des grandes agglomérations où la vie est chère (voir notre dernier baromètre). Nous sommes très concerné‧es par les problèmes d’inflation, comme les luttes pour les salaires de l’année dernière ont pu montrer…
Pour une vie stable, sans peur du lendemain
Embauches en CDD, périodes de chômages, mauvaises couvertures santé, pas de gestion des carrières… L’industrie du jeu vidéo est marquée par la précarité, des débuts de carrière pour tous les métiers, des carrières entières pour certains (voir notre dernier baromètre). Nous somme énormément concerné‧es par les réformes des retraites et du chômage, qui aurons une influence brutale sur nos vies.
Pour la prise en compte des enjeux écologiques
Notre industrie est motrice d’une course effrénée à la performance des équipements informatiques et donc à leur renouvellement rapide. Les défis environnementaux auxquels nous sommes déjà confrontés, et qui cause déjà de nombreux dégâts et morts partout dans le monde, nous imposent de la changer. Les entreprises du jeu vidéo ne sortiront pas de cette course sans pression des travailleur‧ses.
Pour la fin des discriminations
Notre industrie est notoirement marquée par les discriminations, basés sur le handicap, l’origine réelle ou supposée, la classe, l’orientation sexuelle, le genre… et les entreprises ne réagissent pas ou peu, préférant souvent nier les problèmes. Nous devons nous mobiliser constamment pour mettre fin aux discriminations et permettre à tou‧tes de travailler et vivre dignement dans l’industrie du jeu vidéo.
Pour de meilleurs services publics
Les services publics subissent des attaques depuis des dizaines d’années, et beaucoup sont proches de la rupture. Les accès à des services essentiels comme la santé, les aides sociales, la recherche d’emploi, les transports, le logement… ne font que se détériorer. Si nous ne nous mobilisons pas, nous serons bientôt privé‧es de services essentiels à notre survie.