Ce communiqué a été rédigé par les sections syndicales STJV à Ubisoft Paris, Ubisoft Montpellier et Ubisoft Annecy
Vendredi 27 janvier, nous appelions à la grève dans toutes les entités du groupe Ubisoft en France aux côtés de Solidaires Informatique. Cette grève fait écho à l’annonce d’Yves Guillemot qui nous présente une année fiscale difficile et nous enjoint à faire des efforts sur l’année qui arrive.
Encore une fois c’est à nous, les travailleuses et travailleurs, qu’on demande d’assumer les mauvaises décisions de la direction, sur lesquelles nous n’avons aucun poids. L’hypocrisie de ce message ne nous dupe pas : lorsque que l’entreprise se porte bien, nous peinons à ramasser des miettes, et lorsqu’elle va mal, c’est à nous d’en essuyer les conséquences.
C’est pourquoi nous demandons :
- l’ouverture de négociations sur les salaires pour obtenir des augmentations à hauteur de l’inflation, en dehors des augmentations annuelles
- une démocratisation de l’organisation de l’entreprise pour avoir enfin notre mot à dire sur les directions prises
- la possibilité pour les équipes de production de faire leur travail correctement, c’est-à-dire d’avoir un pouvoir de décision sur le contenu des jeux que nous produisons
Cette grève historique a mobilisé de nombreuses personnes. Nous étions une quarantaine à nous rassembler sur site à Paris, une vingtaine à Montpellier et plus d’une centaine de grévistes à travers toute la France. Ces rassemblements nous ont permis d’échanger sur nos ressentis quant à la politique de l’entreprise, mais surtout de construire une entraide collective : vous n’êtes pas seul‧e, vos collègues connaissent les mêmes pressions que vous. Ensemble, nous pouvons faire bloc face à la direction et faire entendre nos voix.
Sans nous, les jeux n’existent pas, il est normal que nous ayons notre mot à dire.
Cette première expérience de grève fût très riche et instructive, et nous sommes fiers d’avoir pu nous regrouper de la sorte. Suite à cela, nos représentants de section syndicale ont pu discuter avec les directions pour faire remonter nos inquiétudes au sujet notamment de l’inflation et de la fameuse « attrition naturelle ».
Cette grève est une première brique dans l’instauration d’un rapport de force qui nous donne déjà plus de pouvoir de dialogue via les représentant‧es du personnel, mais il ne faut pas s’arrêter là.
La direction doit savoir que nous sommes présent‧es et prendre notre avis en compte. C’est pourquoi nous restons vigilant‧es à la communication de la direction et aux prochaines décisions qui seront prises, et ne lâcherons pas nos revendications. Cette grève fût une sommation, la balle est maintenant dans le camp de la direction.
Pour toute question ou remarque, n’hésitez pas à nous contacter directement à ou par vos responsables de section syndicale locale.