Depuis le début de la crise du Covid-19, les chiffres de la pauvreté sont en hausse à travers le monde et la France est loin d’être épargnée. Cette pandémie n’est pas seulement une crise sanitaire, elle est également une crise économique et sociale et ses effets sont destructeurs.
C’est pourtant malgré ce constat que la réforme de l’assurance chômage s’apprête à enfoncer le clou pour 1,15 million de demandeur‧ses d’emploi dès la première année selon les dernières estimations de l’Unedic. Certain‧es d’entre elleux perdront jusqu’à 260 € par mois par rapport aux règles actuelles, alors même que leur allocation initiale n’atteignait pas le seuil de pauvreté !
Un décret du 31 Mars 2021 détaille la mise en place des derniers volets de la réforme. Dès le 1er Juillet 2021, les montants des allocations des travailleur‧ses ayant perdu leurs emplois seront réduis de 20% en moyenne et ce taux pourrait monter jusqu’à 45% dans certains cas. Ensuite, à partir du 1er Octobre, la durée de travail nécessaire pour ouvrir des droits sera allongée à 6 mois sur les 24 derniers mois au lieu de 4 mois sur les 28 derniers mois.
Ce changement de règles permettrait à l’État d’économiser 2,3 milliards d’euros par an sur le dos des plus précaires, alors qu’en seulement 9 mois les milliardaires français ont retrouvé leur niveau de richesse d’avant la pandémie selon un rapport d’Oxfam.
Cette réforme a été refusée de manière partielle par le conseil d’état et de manière unanime par les organisations syndicales en raison des injustices flagrantes qu’elle va créer, du contexte de crise sanitaire et de son impact économique. Elle est pourtant poussée une nouvelle fois par un gouvernement inflexible et sans grands changements par rapport à sa première rédaction. Ce nouveau passage en force témoigne une fois de plus du peu de considération qu’a ce gouvernement envers les partenaires sociaux et les personnes précaires.
Les conséquences de la crise économique du Covid-19 entraînent déjà la perte d’emploi pour des millions de travailleurs/ses, et ces suppressions d’emploi vont continuer. L’assurance chômage concerne tout le monde ! Dans le jeu vidéo, le recours massif aux contrats et status précaires fait passer beaucoup de travailleur‧ses par la case chômage. Cette réforme nous concerne donc particulièrement.
Le STJV appel donc à la grève le vendredi 23 avril 2021 pour demander, avec les autres organisations syndicales, l’abrogation pure et simple de cette réforme. Une mobilisation populaire massive est nécessaire pour arrêter la casse de nos droits sociaux.
Nous rappelons que cet appel couvre le champ d’action du STJV dans le secteur privé, et concerne donc toute personne employée par une société d’édition, de distribution, de service et/ou de création de jeu vidéo ou matériel pour le jeu vidéo quel que soit son poste ou son statut et quel que soit le type de production de sa société (jeux consoles, PC, mobile, serious games, expériences VR/AR, moteurs de jeu, services marketing, consoles de jeu, streaming, etc.), ainsi que tout·e·s les enseignant·e·s travaillant dans des écoles privées dans des cursus en lien avec la production vidéoludique. Pour toutes ces personnes, et puisqu’il s’agit d’un appel national à la grève, aucune démarche n’est nécessaire pour se mettre en grève : il suffit de ne pas venir travailler les jours où vous souhaitez faire grève.