GG25, Grève générale du jeu vidéo : pourquoi ? pour qui ? comment ?

Le STJV a appelé à une grève générale du jeu vidéo en France le 13 février 2025. Voici un article pour répondre à quelques question courantes et expliquer pourquoi nous choisissons le recours à la grève.

Pourquoi la grève et pas autre chose ?

Les patron·nes ont le pouvoir total en entreprise. En pratique la loi leur permet toujours de dire non à tout, dans un certain cadre et tant qu’iels suivent les étapes légales. De plus, les salariés sont soumis à des règles édictés par les entreprises, qui peuvent les sanctionner pour beaucoup de choses, ce qui les empêche beaucoup de s’exprimer.

Cela fait des années que le STJV, et les autres syndicats présents dans l’industrie, demandent normalement au patronat des améliorations de l’industrie et de ses conditions de travail. Jusqu’ici, les patron·nes refusent toujours tout en bloc, sans même s’embarrasser de respecter la loi. À ce jour, nous n’avons obtenu aucune avancée sociale sans qu’elle soit soutenue par un mouvement de grève.

Le STJV n’appelle donc pas à la grève par plaisir, pour le folklore, mais bien parce que la grève est le seul vrai moyen légal et protégé d’exprimer son mécontentement et de faire des demandes à ses patron·nes, et ça marche.

La grève c’est l’arrêt total du travail pendant une période donnée, un moyen de refuser à continuer de produire de la valeur pour nos patron·nes tant qu’iels n’accèdent pas à nos demandes.

Pourquoi un seul jour ?

Pour qu’une grève marche de manière sûre en entreprise, il faut se mobiliser sur le long terme pour que le coût de la grève pour l’entreprise devienne supérieur aux demandes exprimées.

La grève du 13 février ne vise pas une entreprise spécifique mais l’ensemble des sociétés de l’industrie. Le but de la grève générale du 13 février est d’alerter sur le danger de mort qui pèse sur l’industrie du jeu vidéo en France, et de réclamer les changements nécessaires pour l’éviter.

Nous appelons donc à une unique journée de grève nationale pour nous regrouper et faire la démonstration de la volonté de tou‧tes les travailleur·ses, d’hier, d’aujourd’hui et de demain, de ne pas laisser notre industrie agoniser sans réaction.

Nous laissons aux travailleur·ses le soin de transformer ce mouvement national en mouvement local pour défendre leurs droits partout où c’est nécessaire. Le STJV se tient à disposition pour les y aider.

Qui peut participer ?

Côté salarié·es, l’appel couvre les sociétés d’édition, distribution, services et/ou création pour le jeu vidéo quel que soit le domaine d’activité de la société (jeux, consoles, mobile, serious games, VR/AR, moteurs de jeu, services marketing, streaming, produits dérivés, esport, création de contenu en ligne, etc.), ainsi que tous·tes les enseignants·es travaillant dans des cursus privés en lien avec le jeu vidéo.

Mais tout le monde peut participer à la grève, pas seulement les travailleur·ses en poste salarié. Car les travailleur·ses, ce sont l’ensemble des personnes qui dépendent, dépendaient ou dépendront d’un travail pour (sur)vivre, pas seulement les salarié·es.

Étudiant·e ? Tu peux venir défendre tes futures conditions de travail et t’assurer d’avoir un emploi à la sortie de tes études et au delà.

Chômeur·se ? Améliorons l’industrie pour que tu aies la possibilité de retrouver un travail rapidement, dans de bonnes conditions, et pour t’assurer de pouvoir le garder aussi longtemps que tu le souhaites.

Freelance en salariat déguisé ? Il faut se battre pour que l’industrie n’ait plus recours à cette pratique illégale et que tu récupères tes droits de salarié‧e.

Freelance par choix ? Si rien ne change et que l’industrie s’effondre tu n’auras plus assez de clients pour vivre.

Ancien‧ne du jeu vidéo, par choix ou contrainte ? Viens soutenir l’industrie que tu as quitté pour que les problèmes que tu y as rencontré ne se reproduisent plus.

Joueur·se ? Au rythme actuel, si rien ne change la qualité des jeux ne va faire que se dégrader.

Soutien externe au jeu vidéo ? La solidarité entre travailleur·ses est ce qui permet à tout le monde de gagner de nouveaux droits. Le STJV lutte aussi pour que les travailleur‧ses du jeu vidéo soutiennent les luttes des autres industries.

Comment participer ?

Nous avons un guide pour faire grève en tant que salarié·e : La grève dans le droit privé – STJV

De manière générale, le plus important est de se rendre sur les rassemblements et événements qui seront organisés dans vos villes le 13 février. Nous organiserons autant que possible un comptage des participant‧es à la grève et aux rassemblements.

Si vous ne savez pas si quelque chose est organisé chez vous, n’hésitez pas à demander !

Si rien n’est encore prévu chez vous, essayez d’organiser quelque chose ! Même se retrouver à quelques travailleur·ses pour prendre un café le 13 février est une action importante. Profitons de cette journée pour nous retrouver, discuter de notre travail et de ce qu’on pourrait faire pour l’améliorer.

Pourquoi maintenant ?

Comme dit plus haut, cela fait des années que les travailleur‧ses essaient d’améliorer les productions et conditions de travail du jeu vidéo, et font face à des blocages. Toutes ces années, les travailleur‧ses ont anticipé tous les problèmes rencontrés, ont prévenu leurs directions, et ont même proposé des solutions réalistes pour les éviter.

Aujourd’hui, l’industrie du jeu vidéo est dans un état critique, qui menace nos emplois mais aussi l’existence de l’industrie elle-même. Nous savons qu’il y a encore d’autres catastrophes à venir sur lesquelles les directions ferment les yeux. On ne peut pas attendre le dernier moment, au bord du gouffre, pour agir.

Nous appelons à la grève maintenant pour nous compter entre travailleur‧ses, constater que nous ne sommes pas seul‧e, et envoyer un message fort d’unité, non seulement à nos patron‧nes mais aussi à nous-même. L’unité des travailleur‧ses est la seule force qui permettra d’obtenir les changements nécessaires.

Nous reviendrons sur les revendications dans de futurs articles.

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