Il y a deux semaines, 160 employé·es de Don’t Nod avaient signé et envoyé une lettre ouverte à la direction du studio. Depuis, la direction a choisi d’ignorer complètement les constats formulés, pourtant clairs.
Le PDG de Don’t Nod, Oskar Guilbert, a explicitement refusé d’aborder le sujet malgré les demandes répétées des employé·es lors d’un espace d’échange mensuel où il a préféré lire un texte écrit à l’avance à toute l’entreprise, précisant au passage que « les temps sont durs pour tout le monde ici, et moi en particulier » et rejetant toujours l’idée de participer aux réunions de négociation du PSE.
Appel à la grève ce vendredi 22 novembre
Après trois semaines de conflit social, la direction de Don’t Nod refuse donc en bloc tout dialogue avec nous, employé·es. On nous conseille à la place « d’ouvrir nos chakras », et d’être « tourné-es vers l’avenir ». Mais quel avenir, avec 69 collègues en moins et une industrie du jeu vidéo en crise ?
Julie Chalmette, Directrice Générale Adjointe, a de son côté pris la parole pour indiquer « ‘Virer des gens’, personnellement c’est un terme que je déteste. » Ça tombe bien, nous aussi !
Ce que nous voulons
- Nous exigeons que la direction de l’entreprise réponde et discute de chacun des points abordés par la lettre ouverte, avec l’ensemble des employé·es.
- Nous exigeons le renoncement immédiat de la direction à ce plan de licenciement irresponsable et injuste.
- Nous exigeons que les employé-es, qui sont les personnes les plus compétentes, aient désormais voix au chapitre dans toutes les prises de décision.
- Nous exigeons la présence d’Oskar Guilbert dans les négociations, qu’il assume ses responsabilités de PDG.
- Nous l’avons dit, et la direction nous le démontre par son incapacité même à se remettre en question : ce projet de PSE est absurde, violent, et ne permettra pas de sauver l’entreprise.
Nous appelons nos collègues à poursuivre la mobilisation par une journée de grève le vendredi 22 novembre.
Caisse de grève
Contrairement à notre employeur, nous ne pouvons pas faire payer nos dettes par d’autres. C’est la raison pour laquelle nous faisons appel à la générosité de ceux et celles qui souhaitent nous soutenir en contribuant à notre caisse de grève.
Ainsi, nous avons mis en place une cagnotte en ligne.
Si vous y consentez, vous permettrez à davantage de nos collègues de pouvoir lutter pour la défense de nos emplois et pour rappeler à la direction du studio que la responsabilité de ses choix de gestion stupides n’est pas à chercher du côté des employé·es.
Afin de procéder en toute transparence voici la manière dont nous souhaitons utiliser cet argent :
- Pour les personnes précaires qui demandent le soutien de la caisse de grève, il sera compensé leur salaire net par jour de grève (jusqu’à un maximum de 100 €/jour de grève)
- Pour le cas plus général, nous répartirons équitablement les montants soulevés au pro rata des jours de grève déclarés (toujours dans la limite de 100 €/jour de grève)
- Les jours de grève sont déclaratifs, nous n’imposons pas à quelqu’un de réclamer le montant maximum
- Si le montant était trop faible, le STJV peut abonder la caisse de grève pour garantir un montant décent à toustes
- Si à la fin du mouvement de grève des fonds restaient après répartition, ceux-ci seront reversés à la caisse de grève nationale du STJV pour servir à d’autres mouvements sociaux dans le futur
Par avance, merci infiniment pour votre don qui a une valeur bien plus grande encore que son montant. Il participera à permettre aux employés de défendre leur emplois et nous l’espérons, d’améliorer la situation des travailleuses et travailleurs du jeu vidéo dans une industrie qui se déshumanise peu à peu. Votre don est un acte de soutien militant.