La direction de Don’t Nod Entertainment, menée par Oskar Guilbert et Julie Chalmette, a initié un plan de licenciement le 16 Octobre. Présenté comme nécessaire pour sauver l’entreprise, il s’agit en réalité de supprimer 69 emplois pour faire payer les frais de sa propre nullité crasse aux salarié·es.
Ce faisant, elle a lancé la négociation d’un accord de méthode qui déterminera les modalités de négociation pour le contenu du plan à proprement parler.
La direction entrave les négociations avant même qu’elles aient commencé
L’accord proposé par la direction, qui va être négocié prochainement, doit être qualifié pour ce qu’il est : un torchon.
- Tous les délais sont réduits au minimum légal, pour ne pas laisser le STJV, le CSE et les expert·es mandaté·es faire leur travail correctement. Le calendrier est tellement bâclé que les expert·es sont censé·es rendre leur avis avant même la conclusion de l’accord avec le STJV, soit un avis incomplet et contraint par le temps – la date butoir prévue par la direction tombant au lendemain des fêtes de fin d’année, ce qui est irréaliste et irresponsable.
- Les élu·es CSE et la délégation syndicale négociant le PSE ne disposent que d’heures de délégations fantoches, en très petite quantité, et entravées autant que faire se peut dans leur usage.
- La direction refuse par avance des réunions supplémentaires avec le CSE en s’octroyant le choix unilatéral de la tenue de celles-ci.
- Aucun canal de communication syndical n’est ouvert, et la direction nous cantonne à ceux existants, c’est-à-dire un tableau d’affichage dans les locaux et une page web enfouie dans l’intranet. Il est impossible d’informer près de 300 salarié·es dont 80% sont en télétravail avec ces moyens dérisoires.
De plus, la direction nous demande de signer leurs travaux amateurs dès lundi 28, afin d’expédier le PSE et entraver le travail du STJV et des élu·es CSE. Son objectif est de mener son plan de la manière la plus brutale et rapide possible en piétinant tous les contre-pouvoirs, pour coller à son planning de sortie de jeux.
La direction doit écouter la représentation du personnel
Il va sans dire que le STJV s’opposera par tous les moyens nécessaires à cette casse sociale, d’une ampleur jamais vue dans notre industrie. Derrière ces 69 postes, c’est également une énième réorganisation inepte (la 4ème en deux ans) qui s’annonce et menace l’ensemble des travailleur·euses de Don’t Nod à terme.
Nous exigeons donc que la direction revoie sa copie dans les meilleurs délais, notamment en prévoyant dans l’accord de méthode :
- Que les heures de délégation supplémentaires soient laissées au bon usage des élu·es du CSE, conformément à l’usage qui est décrit dans son règlement intérieur et qui est respecté depuis son entrée en vigueur.
- Pour toutes les réunions traitant du PSE (les R1, R2, R3 et R4 ; les réunions CSSCT extraordinaires ; ainsi que toute réunion supplémentaire) :
- que les élu·es et suppléant·es soient dispensé·es de leur travail productif pour les deux jours précédant chaque réunion, sans que cela soit déduit de leurs heures de délégation, et ce pour pouvoir s’entretenir avec l’expert·e désigné·e et préparer collégialement les réunions du PSE ;
- que les élu·es aient le droit de convier de fait une réunion supplémentaire, après un vote du CSE ;
- que les expert·es, mandaté·es par le CSE et l’organisation syndicale, puissent participer à chacune de ces réunions pour assister pleinement les instances de représentation du personnel ;
- que le délai pour rendre l’expertise soit rallongé, afin que celui-ci concorde avec le vote de l’accord majoritaire et le rendu de l’avis du CSE.
- Pour la délégation syndicale, un total de 12h de délégation par réunion, distribué et utilisé de la même manière que prévu par l’accord de méthode sur les NAO 2024.
- D’espacer les réunions de négociation de 48h minimum, pour permettre à la délégation syndicale de poursuivre son obligation de consultation démocratique de la section.
- Qu’au même titre que pour les NAOs, la section syndicale dispose d’un canal de discussion dédié au projet de PSE, pour tenir informé·es les salarié·es sur l’avancée des négociations.
Toutes ces demandes sont plus que légitimes et se limitent à garder un semblant de dialogue social. Nous incitons la direction à revenir à des termes sérieux, respectueux de la démocratie et du dialogue social, et de cesser immédiatement de tordre le bras à des élu·es déjà épuisé·es par des années de mépris.
En conséquence, nous appelons les travailleur·euses de Don’t Nod à se mobiliser dès Lundi 28 Octobre par un débrayage de 16 à 18h, qui sera l’occasion pour Oskar Guilbert et la direction de l’entreprise de réfléchir à leurs responsabilités personnelles dans la situation présente, lors de la réunion générale « Espace d’échange bi-mensuel » à laquelle nous n’assisterons pas.