Nous relayons ce communiqué des travailleur·ses du studio Spiders
Le studio Spiders est dans une situation similaire à celle de Kylotonn (Kt-Racing) : réduit à un rôle de filiale qui ne dit pas son nom. En pratique, il ne peut pas choisir l’orientation de ses productions sans l’aval du groupe, qui détient l’intégralité de la propriété intellectuelle de ses dernières, et est assujetti par la direction de Nacon qui définit des termes de financement lui donnant tout pouvoir, le plus souvent sous forme de virement mensuels.
À Spiders aussi, la direction utilise régulièrement cette situation pour couper court aux demandes de transparence et de négociation en se cachant derrière des « négociations entre le studio et Nacon » d’où les travailleur‧ses et leurs représentant‧es sont opportunément exclu‧es.
Depuis plus d’un an, des demandes basiques de respect de la loi, de respect du dialogue social, de transparence et de négociations d’accords d’entreprises restent ignorées ou bloquées par la direction.
Ces demandes légitimes cherchent pourtant à répondre à des sujets vitaux comme l’organisation du télétravail, la formalisation de l’organisation des productions et de processus internes d’alerte, la transparence sur les processus d’évaluation, les problèmes de recrutement…
Les travailleur‧ses de Spiders expriment leur solidarité avec celleux de Kylotonn, en grève le 11 juillet dernier et de nouveau en grève aujourd’hui, et soutiennent leur mouvement social. Puisque nous sommes dans le même bateau, nos sorts sont étroitement liés. Nous suivrons attentivement les évolutions dans nos deux studios pour agir si besoin.
Prenant exemple sur elleux, nous rendons public nos revendications également. De manière peu surprenante, celles-ci sont proches des revendications des travailleur‧ses de Kylotonn. Nos revendications auprès des directions de Spiders et Nacon sont les suivantes :
- Engager avant 2024 les négociations demandées depuis des mois par les représentant‧es du personnel :
- Accord sur le télétravail ;
- Grille de salaires ;
- Création d’un dispositif interne d’alerte et remontée des problèmes ;
- Création d’un dispositif d’évaluation anonymisée des managers par leurs équipes ;
- Négociations annuelles obligatoires, jamais tenues au mépris de la loi ;
- Processus uniformisé d’aménagement des conditions de travail ;
- Information et consultation systématique du CSE pour ce qui relève de ses prérogatives, comme l’impose la loi ;
- Transparence sur les stratégies et décisions de recrutement et rétention des salarié‧es au sein du studio, pour mettre fin aux différences de traitement et aux problèmes de recrutement qui plombent les productions ;
- Consultation de tou·tes les travailleur‧ses au moment des pitchs initiaux des jeux, durant la préproduction et à mi-parcours de la production sur les aspects créatifs des jeux produits ;
- Transparence pleine et entière sur les négociations entre Nacon et ses filiales, sur les augmentations et les décisions de structuration du groupe et des studios, par l’inclusion d’une délégation des représentant·es du personnel des studios du groupe ;
- Alignement des salaires planchers dans toutes les entités de Nacon à hauteur de ceux les plus élevés dans le groupe.