Nous relayons le communiqué des travailleur·ses du studio Kylotonn, en grève ce mardi 11 juillet 2023.
Dans la majorité des studios rachetés par Nacon, le groupe :
- est actionnaire unique du studio ;
- possède l’intégralité de la propriété intellectuelle des jeux produits ;
- finance les studios par projet, mois par mois, exerçant un droit de vie ou de mort sur ses studios.
En pratique, cela veut dire que les studios agissent comme des sous-traitants qui produisent des jeux pour le compte du groupe : ce sont des filiales de Nacon.
Cette structure permet aux directions des studios et de Nacon de se renvoyer la balle dès que les travailleur·ses demandent des comptes, des augmentations de salaires et des mesures sociales. Et empêche ainsi les travailleur·ses de trouver des intermédiaires de discussion, empêchant toute tentative de négociation.
Le numéro 2 du groupe Nacon, Laurent Honoret, présentait aujourd’hui, mardi 11 juillet 2023, le bilan 2022-2023 de Nacon aux travailleur·ses de Kylotonn. Cette présentation est le seul point de contact direct entre les travailleur·ses du studio et le groupe Nacon.
Les travailleur.ses du studio ont profité de ce moment pour demander à Nacon de s’engager à octroyer plus de ressources pour Kylotonn et les studios du groupe en général. Cela dans le but d’offrir plus de marge de manœuvre pour les négociations avec la direction du studio, et que celle-ci arrête de se cacher derrière Nacon pour y couper court.
Ce à quoi Laurent Honoret a répondu : « Non ». En précisant que c’était la prérogative de la direction du studio de négocier plus de budget auprès de Nacon. Cette affirmation fait voler en éclat les excuses de la direction de Kylotonn, qui rendait Nacon responsable de l’absence de négociation.
En réaction à cette réponse insatisfaisante, qui vient couronner un ensemble de problèmes et souffrances dénoncées de longue date par les représentant·es du personnel, des travailleur·ses se sont alors mi·ses en grève et ont quitté la salle après avoir présenté les revendications suivantes :
- Négociation d’une politique de télétravail avec les organisations syndicales ;
- Négociation des salaires planchers et de la rémunération avec les organisations syndicales, en lieu et place des décisions unilatérales de la direction qui lèsent une part importante des travailleur·ses ;
- Mise en place immédiate par la direction de mesures concrètes pour mettre fin à un management pathogène et autoritaire qui pèse sur la santé mentale et la cohésion des travailleur·ses ;
- Négociation des processus d’aménagement des conditions de travail, qui doivent actuellement être négociées au cas par cas avec de grande difficultés ;
- Ouverture des négociations annuelles obligatoires, et négociation systématique avec les organisations syndicales pour tout ce qui relève de leurs prérogatives ;
- Mise en place d’un processus d’information et de consultation systématique du CSE pour ce qui relève de ses prérogatives ;
- Transparence pleine et entière sur les négociations entre Nacon et Kylotonn pour savoir où se situent les blocages, par l’inclusion des représentant·es du personnel dans ces négociations ;
- Le même effort de transparence pour les autres studios du groupe ;
- Hausse immédiate des salaires planchers dans tout le groupe Nacon au moins à hauteur de ceux de Kylotonn après renégociation.